Publié le: 11 décembre 2020

Nouveau lobby au Parlement

GUIDE DE MONTAGNE ASGM – Les activités outdoor ont le vent en poupe. Dans ce secteur dynamique, l’association met l’accent sur des formations qualifiées et la promotion des jeunes talents. Tout en renforçant son engagement politique.

Notre société de loisirs a beaucoup changé ces dernières années et offre un large éventail de possibilités. Le besoin d’expériences dans la nature, d’aventure et d’adrénaline est important. Les sports de montagne et de randonnée font partie de ce développement, également parce que les régions alpines sont les derniers paysages cohérents dans lesquels la puissance, l’originalité et la beauté de la nature peuvent être vécues.

Mais cela soulève aussi une question: est-il possible d’utiliser la montagne pour le sport et en même temps de la protéger? «Avec le Club alpin suisse (CAS), nous nous engageons en faveur d’un univers montagnard intact que les amateurs de sports de montagne peuvent vivre de près», explique Pierre Mathey, secrétaire général de l’Association suisse des guides de montagne (ASGM).

«GUIDE DE MONTAGNE EST UNE PROFESSION RISQUÉE – UNE SOLIDE FORMATION EST INDISPENSABLE.»

Ce libre accès n’est pas toujours évident. «Nous exigeons des sports de montagne compatibles avec une nature dans laquelle les paysages non aménagés sont protégés. Nous concevons nos activités de manière à respecter les exigences climatiques – ce qui ne veut pas dire qu’il faut introduire des restrictions inutiles. Dans ce domaine, nous devons souvent chercher un compromis avec les autorités et les organisations de protection de l’environnement.»

L’urbanisation et les changements de comportement en matière de loisirs ont conduit à l’émergence de nouvelles professions, à l’image de l’accompagnateur en montagne, du professeur d’escalade, du guide de VTT ou de canyoning.

L’école du risque

«Une formation de base solide et une formation continue de qualité sont essentielles pour nos membres, relève Pierre Mathey. Parce que le métier de guide de montagne est une profession risquée et que ces offres complémentaires ne peuvent être proposées que par des professionnels bien formés.» La gestion des risques est en effet un sujet central dans toutes les formations de base et les formations continues données par l’ASGM. «Nous nous engageons à ce que les nouveaux développements des techniques alpines soient rapidement intégrés dans la pratique et que des normes fiables continuent à se développer», précise notre interlocuteur, qui est lui-même guide de montagne qualifié.

L’association adopte une approche proactive de la sécurité au travail et propose, en collaboration avec des organisations partenaires, divers cours de sécurité au travail et des campagnes de prévention. «Sur ce point, il est important d’atteindre la clientèle étrangère, indique Pierre Mathey. Nous avons identifié un potentiel d’amélioration.»

La formation Swiss-Mountain dispose de plus de 50 ans d’expérience. Il permet d’offrir une formation certifiée et à plusieurs niveaux pour tous les randonneurs, les excursionnistes et les alpinistes. Cette année, les accidents d’alpinisme et de randonnée ont été légèrement plus nombreux que les autres années en raison de l’énorme affluence en montagne – mais sans augmentation significative.

Enjeu: promouvoir la relève

L’une des préoccupations majeures de l’association est la promotion des jeunes talents. «Le guide de montagne est en moyenne âgé de 52 ans, il est donc important pour nous de motiver les jeunes, relève Pierre Mathey. Nous ne voulons pas encourager l’alpinisme extrême, mais plus de sécurité dans les déplacements et un correct adapté dans les courses classiques et les terrains de randonnée – en été comme en hiver.»

Mi-septembre, l’ASGM a pu accueillir 28 nouveaux membres, dont 3 femmes. Tous ont suivi avec succès la formation de trois ans de «Guide de montagne avec diplôme fédéral». Pour des raisons historiques, la proportion de femmes se situe encore actuellement à 3%. «Nous souhaitons que davantage de femmes se forment comme guides de montagne.»

Annulations et inquiétude

La branche est également touchée par la crise sanitaire. Après la première fermeture – durant laquelle les guides de montagne n’ont pas pu exercer leur métier – l’été s’est montré plus clément avec une grande proportion de clients provenant du marché intérieur. L’hiver en revanche apporte son lot d’inquiétudes: «Pour l’instant, les choses ne se présentent pas sous un jour très favorable. La clientèle étrangère ne pourra probablement pas se déplacer et nous ne pouvons pas compenser cette perte avec le marché intérieur, qui ne suffira pas.»

L’ASGM est également active au plan politique et se bat avec le Club alpin suisse (CAS) pour les professionnels de la montagne. En mars, l’association a intensifié ses activités dans ce sens et fondé un groupe de professionnels de la montagne indépendants des partis. «L’idée est que nous puissions relayer nos préoccupations et nos demandes directement au Parlement par l’inter­médiaire de 25 parlementaires ayant une affinité avec la montagne, précise Pierre Mathey. Notre branche dispose encore d’un grand potentiel. Mais pour répondre aux besoins et aux attentes en constante évolution de nos hôtes, nous devons rester flexibles et nous adapter au marché. Ce n’est qu’ainsi que nous pour­-rons promouvoir et développer les métiers de la montagne.»

Corinne Remund.

Adaptation: JAM

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