Publié le: 6 mars 2020

On recherche des spécialistes

fitness – La Fédération suisse des centres de fitness et de santé (FSCFS) observe le besoin de davantage de spécialistes pour ces activités qui se développent. Et de favoriser la formation de ces métiers qui jouent un rôle névralgique dans les domaines de la prévention et de la santé.

L’industrie du fitness est en plein essor et le marché de la santé est en mouvement. La Suisse compte environ 1170 centres de fitness. Au cours des cinq dernières années, les entreprises individuelles et les chaînes d’entreprises ont enregistré une croissance globale de 33,8%.

Un marché qui évolue vite, constate Claude Ammann, président de la Fédération suisse des centres de fitness et de santé (FSCFS). «Deux trends sont identifiés: le marché traditionnel de la remise en forme et le marché de la santé, avec un groupe cible constitué par les plus de 50 ans.»

Le groupe qui concerne les sportifs et les gens qui recherchent la forme physique tend à stagner. En revanche, on note une forte croissance du groupe des personnes soucieuses de leur santé ou celles qui sont en réadaptation, suite à une blessure.

Shifting de la clientèle

L’âge moyen des clients des centres de santé est de 45,1 ans. «La proportion de personnes âgées ne cesse d’augmenter», note Claude Ammann. L’industrie du fitness se développe de plus en plus dans le sens d’une spécialisation du mouvement et de la santé.

«Au début du boom du fitness, la majorité des personnes qui s’entraînaient dans des centres de fitness étaient en bonne santé, sportives et jeunes. Leur motivation principale était d’avoir un beau corps musclé.»

Cependant, en quelques années, les avantages du fitness pour la santé et le bien-être ont été fortement valorisés, par les scientifiques et les médias. Cela a changé la donne. «Aujourd’hui, de nombreuses personnes âgées ou souffrant de problèmes physiques, dos, articulations ou surcharge pondérale s’entraînent, constate Claude Ammann. Conseiller cette clientèle nécessite souvent une expertise médicale, que même un préparateur physique bien formé mais sans diplôme ne possède pas.»

Enjeux dans la formation

D’où le besoin en formation. La FSCFS, en collaboration avec l’Association du monde du travail (OrTra) intitulée «Activité physique et santé – Formation professionnelle en professions du mouvement», a réalisé un important développement dans ce domaine au cours des huit dernières années. Dans la foulée, trois formations reconnues par l’Etat ont été développés:

(1) l’apprentissage Assistant/e en promotion de l’activité physique et de la santé (CFC);

(2) le brevet fédéral Spécialiste en promotion de l’activité physique et de la santé dans les domaines de «fitness et activité santé» ou «d’éducation corporelle et du mouvement»;

(3) le diplôme fédéral d’Expert/e en promotion de l’activité physique et de la santé.

Places d’apprentissage

«Chaque année, environ 120 jeunes terminent notre apprentissage. Malheureusement, nous n’avons pas assez de bonnes places d’apprentissage, déplore Claude Ammann. Et ceci en raison des préjugés concernant les professions de la santé – un point que nous voulons corriger.»

D’où le prix de «l’apprenti/e de l’année» et la participation à Swiss­Skills 2020, qui se déroulera du 9 au 13 septembre à Berne, afin de présenter le paysage au public. La fédération y avait participé il y a deux ans et organisé nos championnats suisses. Non sans un certain succès.

Toutefois, l’évolution du marché a également conduit à la présence de nouveaux acteurs disposés à investir. Le nombre d’établissements liés à des chaînes a augmenté de 68% au cours des dernières années. Avec une situation de concurrence accrue où les médecins, physiothérapeutes, hôpitaux, cliniques de réadaptation et entreprises pharmaceutiques jouent leur rôle. A cela s’ajoute l’arrivée sur le marché de plus en plus de fournisseurs du domaine de la médecine réparatrice.

Système d’étoiles et qualité

«Il y a une guerre des prix féroce, chacun étant en concurrence pour les clients dans chaque segment», constate Claude Ammann. Dans cette situation, la FSCFS a développé et introduit un système de classification pour l’industrie du fitness – le «Fitness Guide». Cette classification fonctionne de manière analogue à la certification des hôtels avec un classement de une à cinq étoiles.

«En tant que label de qualité, les Fitness Stars offrent une gradation juste et simple et constituent une aide à la décision compréhensible pour les clients dans leur recherche d’un centre de remise en forme et de santé adapté.»

Le Guide est disponible sur Internet et sous forme d’application. «Selon le rapport de la branche en 2018, 57% des PME hors chaîne sont déjà certifiées avec le Fitness Guide.» A cela s’ajoute le «Fitness Guide médical» – disponible depuis quatre ans pour les centres de santé ayant un médecin dans le bâtiment.

Potentiel d’économies pour tous

Le professionnel estime que le potentiel est encore énorme, l’exercice est la meilleure des médecine. «Grâce à nos services, d’immenses économies sont réalisées, lance-t-il. Aucune autre branche ne dispose d’un réseau aussi dense pour conseiller, motiver, guider et corriger dans le sens d’un mode de vie plus sain et durable.»

De nombreux projets attendent d’être réalisés. «Nous voulons en particulier continuer à façonner le paysage éducatif des professions du fitness et de l’exercice physique. Notre industrie doit utiliser et développer davantage son rôle de pionnier en matière de prévention et de santé.»

Corinne Remund

www.sfgv.ch/fr/home.html

www.fitness-guide.ch

dans les grandes lignes: la fscfs

La Fédération patronale des entrepreneurs et entrepreneuses suisses des centres de fitness et de santé (FSCFS) a été fondée en 1994. Près de 350 centres de fitness et de santé lui sont affiliés en Suisse alémanique, en Suisse romande et au Tessin. Elle défend notamment l’intérêt des PME de la branche face aux chaînes. Elle accorde une grande importance à la concurrence loyale et équitable et au respect de la libre concurrence.

Dans son viseur en publiant ce communiqué (juillet 2019), elle dénonce les mesures déloyales d’éviction prises par les grandes entreprises. «Il s’agit d’offres promotionnelles ruineuses pour les PME, dans lesquelles les grandes chaînes proposent de prendre en charge les coûts d’abonnement en cours afin d’inciter les clients à passer chez elles. Seules les grandes chaînes peuvent se permettre une telle offre, qui cible sans équivoque les centaines de PME et menace leur existence.»

Pour la FSCFS, «ces mesures assèchent le marché et que l’on cherche à ‹écrémer› le plus grand nombre de demandeurs possible. Même si ces derniers ne paient rien, il est essentiel que les clients ne partent pas à la concurrence. Afin de protéger, dans l’intérêt des consommateurs et consommatrices et du site économique suisse, la branche très variée des centres de fitness et de santé – un marché qui n’est pas uniquement dominé par de grandes chaînes –, il est urgent aujourd’hui de prendre des mesures allant au-delà des possibilités de notre Fédération, aux ressources financières modestes.»

«En intentant une action auprès du SECO, la FSCFS espère rétablir l’équité et l’égalité de traitement des PME face aux grands investisseurs sur le site économique suisse.»

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