Publié le: 28 mars 2014

Perte d’attractivité
de l’apprentissage

NUAGES SUR LA FORMATION – 
Un salaire minimum légal nuirait au 
système dual de formation professionnelle. 
Pour de nombreux jeunes, l'équivalent d'une lente dégringolade vers la pauvreté.

Un autogoal pour les travailleurs ! Initiative sur le salaire minimum. Un autogoal pour les travailleurs ! Initiative sur le salaire minimum. Un autogoal pour les travailleurs !

Le peintre Alfons Kaufmann en est convaincu : « L’initiative sur les salaires minimums menace directement la formation initiale avec attestation fédérale. » A son avis, presque plus personne ne s’intéressera à un ap­prentissage de deux ans. Mais selon lui, l’impact négatif de l’initiative ne se limite pas à cela : « Le problème va se poser avant tout pour les migrants ou les jeunes, qui connaissent peu notre système dual. Ne saisissant guère l’importance de la formation professionnelle en Suisse, ils seraient amadoués par le salaire minimum record prévu même pour les travailleurs non qualifiés. Et du coup perdraient toute envie de se former. »

« 4000, c’est beaucoup trop ! »

Alfons Kaufmann craint qu’un grand nombre de jeunes ne prennent même plus en considération une formation de trois ans. « Après la scolarité obligatoire, quoi de plus alléchant que de se lancer sans formation de base sur le marché du travail en gagnant immédiatement 4000 francs par mois ? »

D’autres dangers pourraient menacer spécifiquement certains secteurs : « Les branches souffrant déjà à l’heure actuelle d’une pénurie de relève, 
comme les métiers de la construction tels que carreleur ou couvreur, perdraient encore de leur attrait. » Des effets négatifs menacent notamment la branche des plâtriers : « Aujourd’hui déjà, très peu de jeunes se lancent dans l’apprentissage de plâtrier. Si l’initia­tive passait, ce secteur en souffrirait probablement encore plus. »

Les jeunes dans la pauvreté

Qu’une formation solide, telle que l’apprentissage, soit la meilleure garantie contre le chômage et la pau­vreté, de nombreux jeunes n’en prendraient probablement conscience qu’à l’occasion d’une prochaine récession, ils seraient les premiers à perdre leur emploi.

« Cette initiative joue pour les jeunes le rôle d’un incitatif tout à fait pervers qui les attire vers le piège de la pauvreté », s’indigne Alfons Kaufmann. Les jeunes qui ne disposent que d’un faible bagage social seraient happés par la vague grandissante du chômage des jeunes. Ils seraient par ailleurs tentés de ne travailler qu’épiso­diquement car, même sans emploi, ils pourraient vivre confortablement grâce à des allocations de chômage basées sur leur dernier salaire de 4000 francs. La menace que fait peser sur eux cette précarité est particulièrement grave.

« Ce serait soumettre les jeunes à de mauvaises tentations. »

Articles approfondis

Articles approfondis

Articles approfondis

Articles approfondis

Articles approfondis

Articles approfondis

Articles approfondis

Les plus consultés