Le chômage représente une expérience éprouvante pour les demandeurs d’emploi. Actuellement, le nombre de chômeurs diminue à nouveau. Toutefois, de nombreuses personnes, en particulier les seniors, sont depuis longtemps à la recherche d’une place de travail. Bien qu’ils perdent moins souvent leur emploi que les plus jeunes, les demandeurs d’emploi seniors mettent généralement plus de temps à réintégrer le marché du travail après une perte d’emploi. Le 1er juillet 2021, un filet de sécurité a été mis en place pour les chômeurs âgés qui ne trouvent plus de place de travail après une longue carrière professionnelle: les prestations transitoires doivent permettre de garantir des conditions de vie minimales aux personnes qui ont perdu leur emploi peu de temps avant d’atteindre l’âge de la retraite. Il y a déjà quelques années, l’office du travail du canton de Schaffhouse s’était posé la question suivante: comment concevoir ses activités de conseil et de soutien afin de préserver les places de travail et les possibilités d’emploi? En effet, compte tenu du vieillissement de la popu­lation et de la pénurie de personnel qualifié, il est crucial d’éviter de nouvelles pertes d’emploi.

Projet de prévention

En mai 2019, le Conseil fédéral a arrêté un train de mesures afin d’encourager le potentiel de la main d’œuvre disponible en Suisse. L’assurance-chômage s’est vu allouer des fonds supplémentaires pour les années 2020 à 2024 afin d’apporter un soutien renforcé aux demandeurs d’emploi seniors et à ceux dont la réinsertion professionnelle se révèle plus difficile. Dans le cadre de ce programme d’impulsion, deux projets visant la mise en œuvre de mesures individuelles en faveur des seniors dans le canton de Schaff­house ont également été autori-sés. Depuis l’été dernier, les entreprises schaffhousoises peuvent s’adresser à l’office du travail de façon préventive. L’objectif est d’assurer la préservation des places de travail dans la région avant que la perte d’emploi ne survienne. Ce projet pionnier a été nommé «Der starke Mix». Une combinaison solide de conseil, d’évaluations et de possibilités de financement, pour suivre des formations continues, est offerte afin de préserver les emplois des travailleurs seniors. Lorsque des licenciements d’employés de plus de 50 ans sont envisagés au cours d’une réorganisation ou d’une restructuration, les responsables des entreprises concernées peuvent, et même doivent s’adresser à l’ORP afin de mener un dialogue avec les intéressés et aboutir à des solutions qui permettent de maintenir les rapports de travail. De telles solutions peuvent inclure du coaching, la définition d’objectifs ou des formations continues, dont les coûts sont en grande partie supportés par l’office du travail. Cette approche offre les avantages suivants aux employeurs: le savoir-faire est conservé, les coûts cachés d’un licenciement sont éliminés, les équipes composées de collaborateurs de tous âges sont plus productives, et les employés expérimentés s’avèrent être de parfaits mentors pour les jeunes générations. En raison de la pandémie, ce projet pionnier n’a pas encore pu déployer tous ses effets. Plusieurs PME se sont toutefois déjà adressées à l’office du travail, et des solutions ont ainsi été trouvées en accord avec les travailleurs concernés. En outre, l’ORP collabore avec les unions des arts et métiers du canton et de la ville, ainsi qu’avec l’association de l’industrie de Schaff­house (Industrie- und Wirtschafts-Vereinigung Schaffhausen, IVS). Celles-ci ont pour but commun d’atteindre le plus grand nombre d’employeurs possible dans la région, et cela grâce à la vaste campagne de cartes postales «Der starke Mix». Tous les détails de ce projet: www.derstarkemix.ch.

Encadrement et conseil renforcés

Le deuxième sous-projet vise à accentuer les efforts investis dans les activités de conseil et de placement en faveur des chômeurs seniors. Les conseillers en personnel, ou «job coaches», traitent un nombre restreint de cas en suspens, pour ac­corder plus de temps à chaque demandeur d’emploi. Des mesures de soutien spécifiques mettent en avant les compétences et les forces des demandeurs d’emploi et d’ainsi accélérer la réinsertion des professionnels expérimentés dans le marché du travail. Le recours aux mesures relatives au marché du travail traditionnelles est lui aussi en grande partie possible. Les effets positifs se voient mois après mois: les dés­inscriptions sont actuellement plus nombreuses que les entrées.

Jeannette Vogel, Office du travail, cant. Schaffhouse