Publié le: 9 avril 2021

Produit légal, mais publicité interdite

Liberté économique – Sous couvert de la prévention, les milieux anti-tabac sont en train de convaincre les parlementaires que la solution serait de supprimer toutes publicités.

Le 8 novembre 2018, le Conseil fédéral transmet le message concernant la nouvelle loi sur les produits du tabac et les cigarettes électroniques. Le projet interdit la vente de produits du tabac aux moins de 18 ans au niveau national et réglemente de manière différenciée les cigarettes électroniques et les produits du tabac à chauffer. Depuis lors les débats parlementaires se poursuivent sur le sujet. Mais en quoi cela regarde-t-il l’usam?

Le sujet est important et représentatif de ce qui pourrait arriver pour de nombreux autres produits de consommation. En fait, les débats portent sur la liberté économique, plus particulièrement celle de pouvoir faire de la publicité pour des produits légalement autorisés sur notre marché.

Interdire: la grande absurdité!

Sous couvert de la prévention, les milieux anti-tabac sont en train de convaincre les parlementaires que la solution serait de supprimer toutes publicités. Cette mesure prétend réduire les incitations à désirer fumer, cela réduirait donc les consommations du tabac, et finalement il y aurait moins de décès prématurés. Cette affirmation est loin d’être certaine. Notons que depuis 1995 la part de décès prématurés imputée au tabagisme est en baisse constante (23,5% en 1995 contre 18,6% en 2015). Il y a déjà un trend dans la société. Dans nos pays voisins, la publicité sur les produits du tabac est encore plus strictement réglementée, et pourtant ils suivent à peu près la même tendance qu’en Suisse. Vouloir interdire la publicité pour les produits du tabac est d’autant plus absurde que si de nouveaux produits moins nocifs arrivent sur le marché, il leur sera très difficile de se faire connaître. Et souvent la publicité sert à démarquer de nouveaux produits. La tendance dans les produits du tabac suit le développement de produits moins nocifs comme les produits du tabac à chauffer ou les cigarettes électroniques. Les produits traditionnels du tabac se maintiendront plus longtemps avec les effets contraires à l’agenda de la soi-disant prévention. Au lieu de favoriser une approche innovante, tout est interdit.

La tactique du salami

Le plus grave consiste dans le fait que les produits du tabac risquent de constituer un cas d’école. Dans un futur proche, d’autres produits seraient concernés par ces restrictions de publicité comme les sucreries et confiseries, les produits d’apéritifs, les produits gras et pourquoi pas les moteurs à combustion. Certains pourraient prétendre que c’est juste un argument de plus de l’industrie du tabac, ce n’est malheureusement pas le cas. Dans le droit alimentaire, les autorités fédérales ont déjà proposé d’interdire la publicité pour certains aliments, pour l’instant sans succès. Les interdits sont considérés à tort comme efficaces pour réduire certains excès de consommation qui pose des problèmes.

Un consommateur raisonnable

Actuellement, la tendance est de tenir les industries comme responsables de consommation excessives de produits qui ne devraient pas l’être. Finalement, l’industrie en porte les frais ainsi que les consommateurs qui savent encore consommés raisonnablement. Le problème se trouve chez les consommateurs irresponsables, qui ne doivent pas porter les conséquences de leur comportement puisque le domaine de la santé est mutualisé au détriment de ceux qui font plus attention.

Mikael Huber, usam

Les plus consultés