Publié le: 16 septembre 2017

Réforme de l’AVS : mauvaise pour les agriculteurs

votation le 24 septembre – Ce dont l’agriculture suisse n’a vraiment pas besoin, c’est d’un nouveau renchérissement de ses produits. Or, c’est exactement ce que provoque la réforme injuste de l’AVS.

Les agriculteurs à la retraite qui aujourd’hui aident à la ferme ne pourront plus le faire sans être pénalisés financièrement, puisque la réforme supprime la franchise dans l’AVS. Le relèvement des taux de TVA renchérit aussi la production des paysans et met les exploitations davantage encore sous pression. Et comme la réforme contraint la Confédération à injecter plus de 600 millions de francs par an dans l’AVS, l’agriculture risque de subir des coupes budgétaires. Ce sont là trois points importants qui font que les agriculteurs figurent eux aussi parmi les perdants de la réforme.

Les exploitations agricoles sont très nombreuses à bénéficier de l’aide de paysans à la retraite qui assistent leurs enfants, des membres de leur famille ou des connaissances à temps partiel. Parfois bénévolement, mais aussi très souvent moyennant une petite rémunération. A l’heure actuelle, ces agriculteurs retraités profitent de la franchise de 16 800 francs par année dans l’AVS, ce qui signifie qu’ils ne paient pas de cotisation à l’assurance-vieillesse sur le salaire égal ou inférieur à ce montant, perçu pour le travail accompli auprès de leurs enfants par exemple. Mais la réforme supprime la franchise et renchérit sensiblement le travail de ces précieux auxiliaires dans les exploitations. La réforme injuste de l’AVS détruit ainsi un équilibre essentiel et bien établi entre les générations.

Tout renchérit – aujourd’hui, et plus encore demain

Ce dont l’agriculture suisse n’a vraiment pas besoin, c’est d’un nouveau ren­ché­­­­r­issement de ses produits. Or, c’est exactement ce que provoque la réforme de l’AVS. Celle-ci prévoit une hausse de 0,6% de la TVA – qui ne permettra cependant pas de financer l’AVS à long terme. Des milliards de francs de déficits réapparaîtront en 2027 déjà. Notamment parce que le projet qui nous est soumis le 24 septembre étend l’AVS au lieu de l’assainir. Les agriculteurs le savent : lorsque le budget est serré, pas question de dépenser plus ! C’est pourtant ce que nous ferions en acceptant la réforme… pour ensuite encore et encore passer à la caisse.

Economiser dans l’agriculture

Mais ce n’est pas tout. Les paysans risquent non seulement de devoir dépenser plus, mais encore de faire l’objet de nouvelles économies. La réforme contraint en effet la Confédération à injecter plus de 600 millions de francs supplémentaires par an dans l’AVS. Où trouvera-t-elle l’argent ? Elle n’en sait rien pour l’instant ! Seule certitude : cette charge supplémentaire nécessitera de nouveaux programmes d’économies, d’où l’agriculture ne ressortira pas indemne.

Soyons clairvoyants, votons NON à la pseudo-réforme injuste de l’AVS le 24 septembre prochain.

Jean-Pierre Grin, maître agriculteur et conseiller national UDC VD

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