Publié le: 3 juillet 2020

Raconte-moi ton entreprise!

jram – Les Journées romandes ont également permis à de nombreux responsables d’entreprises de raconter comment ils et elles avaient vécu cette crise sanitaire. Des récits palpitants et des sentiers tracés pour la reconstruction de monde post Covid19.

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jram – Les Journées romandes ont également permis à de nombreux responsables d’entreprises de raconter comment ils et elles avaient vécu cette crise sanitaire. Des récits palpitants et des sentiers tracés pour la reconstruction de monde des PME post-Covid19.

Jeudi 25 juin 2020.

Débat: «Raconte-moi ton entreprise et je te dirai qui tu es!»

PL: Pascale Leutwiler, PL coaching et UNAM; SC: Steph Cruchon, Design Sprint SA; DMK: Delphine Marti-Kaufmann, Kaufmann & Fils SA; SDK: Stéphanie Dellandrea-Kaufmann, Kaufmann & Fils SA; TP: Thomas Pigneur, François Sport.

PL: «Quand la crise est arrivée, nous avons pris le temps. Lundi les employés sont partis sur le chantier, une heure plus tard ils étaient de retour. Il a fallu les rassurer et trouver des solutions. Au milieu de tout cela, on a poursuivi la remise de l’entreprise à nos enfants. Et fait quelques nuits blanches. Par la suite, nous avons mis au point un distributeur de désinfectant, le totem Leutwiler, que nous avons livré un peu partout. Nous avons maintenant 17 employés.»

TP: «François Sport est une PME familiale créée en 1985 en ville de Morges, avec service clients pour de la vente puis de la location de matériel pour les sports d’hiver. En 2006, nous déplaçons au nord de Morges. En 2016, il fallait donner un coup de jeune dans la communication.»

SC: «Pour François Sport, nous avons réalisé un design sprint, un atelier de co-création qui réunit les gens à l’interne pour se renouveler et rapidement, en cinq jours, c’est intense! Le résultat? Actuellement, le site de François Sport est premier de la région.»

DMK et SDK: «Dans la raison sociale, le «fils», c’est notre père! L’entreprise a 156 ans, on en est à la 5e génération. Après quatre générations de patriarcat, nous l’avons reprise en pleine crise. Nous sommes la première génération féminine. Nous avons beaucoup communiqué avec les collaborateurs et pris le temps d’expliquer. Ce fut du learning by doing. Cette proximité nous a porté. Elle a renforcé les liens avec les collaborateurs et les clients. Durant la crise, nous avons beaucoup communiqué sur Internet. Chaque vecteur a sa clientèle. C’était notre première crise comme directrice, on a pu tester notre complémentarité. Ce fut un baptême du feu très enrichissant. Et nous l’avons vécu avec beaucoup d’humilité.»

Vendredi, 26 juin 2020

«La politique de l’usam: entretien avec le comité directeur»

PDS: Pierre Daniel Senn, vice-président UPSA; AB: André Berdoz, vice-président usam; OM: Olivier Mark, président de JardinSuisse.

AB: «Nous sortons du Covid de manière extrêmement optimiste. Je n’ai pas eu besoin de fermer mon entreprise. J’ai mis une personne en RHT. Il a fallu équiper le télétravail. Ce fut une période intéressante. Les planificateurs ont travaillé à distance et les techniciens se sont adaptés au contexte.»

OM: «Une période extrêmement éprouvante au cours de laquelle j’ai dû donner toute mon énergie à mon mandat de président de JardinSuisse. La survie de nos membres était en jeu et il a fallu les servir comme nous l’avions promis.»

PDS: «J’ai passé du temps à rassurer mes collaborateurs. Et que ceux-ci puissent à leur tour rassurer les clients. Côté associations, j’ai eu les oreilles rouges à force de téléphoner. En représentant toute l’économie neuchâteloise, nous avons pu parler d’une seule voix au Conseil d’Etat. Il faut selon l’usam améliorer les conditions-cadres pour améliorer la productivité. C’est ce que nous devons continuer à faire en améliorant la productivité.»

AB: «Nous étions à l’écoute de nos membres et des chefs d’entreprises nous ont appelé pour du conseil. Avec l’usam, nous avons beaucoup réalisé et de bonnes choses. Les solutions ne se trouvaient pas dans un tiroir, il a fallu les trouver et les mettre en place. Pour la suite, il faudra voir, certaines entreprises mettront peut-être un peu plus long à rembourser. Je recommanderais à mes collègues patrons de garder toujours quelques réserves et de ne pas trop compter sur l’Etat.»

OM: «La fermeture des points de vente signifiait la fermeture des ventes de plantes. Les produits auraient dû être jetés dans les trois mois. J’ai dit à un collègue, occupe-toi de tes plantes et de ta femme, nous nous occupons du reste. Les gens de l’usam ont toujours été disponibles et nous avons trouvé des solutions rapides. Sans ce bon partenaire, nous aurions perdu des milliers d’emplois. Pour financer le durable, il faudra pouvoir s’appuyer sur une économie saine.»

«Habitat, mobilité et énergie du futur: quelle stratégie?»

GA: Gerhard Andrey, Liip SA et conseiller national (Verts); GH: Gregor Hubbuch, Swiss Engineering UTS; KB: Karine Boson, HES-SO Valais Wallis; MG: Martin Gonzenbach, EPFL Fribourg et Smart Living Lab.

GA: «Soudain, il serait peut-être moins intéressant d’envoyer des machines à l’autre bout du monde et de produire si loin pour ramener tous ces objets ici. La Suisse peut jouer un rôle de premier plan dans ce magnifique projet de l’économie circulaire. Il faut aussi les conditions-cadres. Avec la loi sur le CO2, nous avons fait un grand pas en avant. De plus en plus de choses peuvent s’imprimer à la maison.»

KB: «Je suis née dans une famille d’entrepreneurs, dans les transports. J’ai fait des études en emploi en économie d’entreprise. J’ai choisi l’orientation énergie management et proposé une étude à l’entreprise Lüginbühl. Et je me réjouis de voir qu’ils ont électrifié un camion pour le ramassage des ordures, qui sera actif l’an prochain à Sion. J’ai aidé un entrepreneur dans la transition énergétique.»

«Depuis août dernier, je travaille sur plusieurs projets. La rénovation énergétique des hôtels de montagne. Nous aidons les communes à poser des panneaux solaires sur leur toit. Le choix est parfois difficile, les prix sont très varia-bles. Toute commune peut s’inscrire et nous les aidons. Et le vendredi, je retourne à la vie réelle dans l’entreprise familiale.»

MG: «L’habitat comprend en fait tout l’environnement bâti. Une tendance aussi, c’est la coopérative d’habitation qui amène de la nouveauté, développe les éco-quartiers sur d’anciennes friches industrielles, des terrains souvent bien situés au centre des villes.»

«Nous sommes un centre de recherche et nous mettons l’accent sur les technologies de construction, le confort, le bien-être et les usages, les systèmes énergétiques et les processus de construction et de conception. Au service de l’humain et non des bâtiments. Citons le bâtiment expérimental NeighborHub, de retour sur le site du BlueFactory à Fribourg. L’ancien site de cardinal voit émerger un nouvel éco-quartier innovatif.»

GH: «Je suis ingénieur. La loi sur l’énergie vise à renforcer l’utilisation des énergies renouvelables domestiques. Cela en vaut la peine. Plus nous en aurons, moins la Suisse dépendra des importations d’énergie fossiles. Nous devons aussi penser à restructurer les réseaux d’approvisionnement en énergie. Et quel sera l’avenir de la mobilité? Sur toutes ces questions, la Suisse devra être neutre sur le plan climatique. En fin de compte, les ingénieurs sont les pilotes des projets, de leur exécution et aussi des finitions!»

«Marché du travail: formation et valorisation du capital humain»

CD: Christian Dandrès, conseiller national (PS/GE); FF: Fabien Fivaz, conseiller national (Verts/NE); CJ: Charles Juillard, conseiller aux Etats (PDC/JU); LA: Leif Agnéus, président swissstaffing.

FF: «Le vieillissement de la population et la baisse des naissances sont des défis, comme la formation continue et l’arrivée des nouvelles technologies. Cela nécessite d’importants changements, dont la numérisation.»

CJ: «Chacune et chacun doit trouver sa place dans cette société. Le défi principal pour nous, c’est la démographie. Notre population augmente parce qu’elle vieillit. Il faut mettre en place ce nouveau contrat social. Et en matière de formation, c’est la réactivité qui est problématique. Quel enjeu! On parle d’une Suisse à dix millions d’habitants. Il faut densifier, décentraliser par rapport aux villes. Nous sommes prêts à vous accueillir dans le Jura!»

LA: «J’aimerais parler de l’importance de la formation continue. Une fois que j’ai fini mes études, que je suis dans une entreprise, l’entreprise progresse plus vite que ce que je suis capable de faire. Cela montre la nécessité de la formation continue.»

CJ: «Je crois beaucoup au partenariat social. Dans ce pays, il y a un génie de la discussion entre partenaires sociaux, par branche, et entre les entreprises. La formation continue se décide avec les branches et les administrations publiques. L’Arc jurassien est coutumier des crises tous les cinq à six ans. Durant ces périodes de réduction d’horaires de travail, pourquoi ne pas faire de la formation continue et améliorer l’employabilité?»

Allocution de clôture, Jean-François Rime, président de l’usam

«C’est probablement la dernière fois que je m’exprime ici comme présidnet. Pour résumer: Alain Berset a parfaitement rempli son rôle. Du reste, le Conseil fédéral a accompli un travail extraordinaire durant cette crise et les critiques ont tendance à m’énerver. Sinon, on n’a pas parlé de la loi sur la chasse, je vous encourage à voter oui. Dans les intervenants, j’ai vu beaucoup de gens engagés et beaucoup de femmes, ce qui sera de plus en plus important. J’aimerais dire aussi que le bois est l’avenir de l’homme. Nos forêts suisses produisent plus de dix millions de m³ et on en exploite la moitié. Je remercie tout le monde pour la participation!»

Propos recueillis par

François Othenin-Girard

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