La Suisse va enfin mieux. Les cafés et restaurants ouvrent peu à peu et l’on se risque à retourner dans les commerces. Le «smart restart» voulu par l’usam est bien réel. Les concepts de protection ont été mis au point, améliorés, adoptés. On se remet à penser et à agir un chouïa normalement.
Chiffres incontournables
On dirait que le pire est passé. Le système de santé fonctionne toujours et les PME redémarrent. Le sentiment qui prévaut toutefois est nuancé: les chiffres de l’économie sont mauvais. Les dommages résultant de la crise immenses. Le SECO prévoit une perte de PIB de -6,7% pour 2020. En Suisse, un salarié sur trois est au chômage partiel. Le taux de chômage grimpe, les faillites se multiplient.
Il faut garder le moral. Après tout, le marché suisse du travail a déjà démontré sa grande flexibilité. Les entreprises réembauchent rapidement lors des reprises, déclare en substance Boris Zürcher, chef de la Direction du travail au Secrétariat d’Etat à l’économie SECO. Cela étant, il est clair que la caisse d’assurance-chômage continuera à souffrir du choc pendant longtemps encore.
Idem pour la prévoyance. Après une bonne année 2019, la situation financière s’est rapidement détériorée. «La nécessité de s’adapter aux réalités économiques et démographiques changeantes est donc devenue encore plus urgente», commentait récemment la Commission de surveillance de la prévoyance professionnelle.
Tenir le cap: «Agenda for Action»
Pour tenir, il faudra prendre soin de toutes ces vertus qui ont fait la force de la Suisse. Et se prémunir contre les convoitises excessives – anciennes ou nouvelles. Ne pas grignoter les progrès accomplis. Afin de résister, l’usam propose dans nos pages un «programme d’action» qui renforce et améliore les conditions de concurrence, tout en s’appuyant sur l’esprit d’entreprise. Pour que les PME de notre pays puissent donner le meilleur d’elles-mêmes.
Donner des ailes aux PME
Les buts de l’usam? Soulager rapideÂment et durablement l’économie, renforcer l’existence mĂŞme des entreprises malmenĂ©es, rĂ©tablir le plein emploi menacĂ© et sauver l’apprentissage mis en danger. Comment? Par un ordre Ă©conomique libĂ©ral qui valorise la concurrence et la responsabilitĂ© personnelle. «C’est la seule façon d’accroĂ®tre l’efficacitĂ©, de promouvoir l’innovation, de rĂ©compenser la prise de risque et l’esprit d’entreprise», estime Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’usam.
Avant comme après la crise, il faudra réduire les coûts de la réglementation. Donc mettre en œuvre les motions 16.3388 Sollberger (loi sur l’allégement des charges administratives des entreprises) et 16.3360 PLR (introduction d’un frein réglementaire), qui ont été approuvées par le Conseil fédéral. Et ce avec détermination et rapidité.
Expansion zéro du social
En politique fiscale, le paquet de l’usam exige que le frein à l’endettement ne soit pas relâché. Ce ne serait pas le moment. Il a permis de réduire de plus de 20 milliards de francs la dette de la Suisse ces dernières années. La dernière crise financière a ainsi été bien surmontée. Le frein permet de renverser la vapeur.
Sur le marché du travail, l’usam rendra les horaires de travail plus flexibles. Dans le domaine de la sécurité sociale: tant que dureront les séquelles de la crise et que des prestations sociales extraordinaires seront versées, toute extension du social sera impossible. Et pour réviser l’AVS, le financement supplémentaire sera limité à 0,3% du salaire au maximum. Lors de la révision de la LPP, toute introduction de rentes complémentaires sera évitée.
Gerhard Enggist
www.sgv-usam.ch/A4A_fr