Publié le: 5 février 2021

Renforcer la formation duale dans les régions

formation professionnelle – Dans le canton de Neuchâtel, une nouvelle formation duale est proposée dans le domaine de la production chimique et pharmaceutique. Ne pas oublier que l’Etat joue un rôle subsidiaire!

«Le canton de Neuchâtel ouvrira une nouvelle voie de formation en mode dual pour répondre aux besoins du tissu économique neuchâtelois», indique le Conseil d’Etat neuchâtelois (lire le commentaire de Christine Davatz ci-contre).

«La rentrée scolaire 2021-2022 proposera une nouvelle offre de formation en mode dual dans le canton de Neuchâtel, à savoir celle de technologue en production chimique et pharmaceutique et dont la durée de formation nécessaire à l’obtention du CFC est de trois ans.»

«Les cours professionnels seront dispensés dans notre canton, précise le Conseil d’Etat. Jusqu’à présent, les apprenti-e-s qui suivent les cours professionnels pour cette profession doivent se rendre en Valais.»

«Dès la prochaine rentrée, pour les apprenti-e-s de première année, l’entier des cours professionnels se fera au pôle technologies et industrie sur le site du Centre professionnel du Littoral neuchâtelois (CPLN) et cela aux côtés des laborantin-e-s CFC (orientation biologie ou chimie). Seuls les cours inter­entreprises (CIE) seront encore effectués en Valais. Cette formation complexe et exigeante permet de multiples perspectives d’emploi au terme du CFC, dans un domaine où la main-d’oeuvre qualifiée est grandement recherchée.»

«Le Conseil d’Etat souhaite ainsi accroître son offre de formation dans un domaine d’activité à fort potentiel de développement et qui s’intègre dans la droite ligne d’une politique de diversification du tissu économique cantonal vers des secteurs à forte valeur ajoutée. C’est le fruit d’une intense collaboration entre les entreprises du domaine biopharmaceutique et les services de l’Etat qui a contribué à mettre sur pied cette nouvelle offre d’apprentissage en mode dual sur le territoire cantonal.»

«Le Conseil d’Etat se réjouit de l’ouverture de cette nouvelle filière, fruit d’une vision innovante et d’un partenariat permettant ainsi de mieux répondre aux besoins d’un secteur économique, en vue de trouver de la main-d’oeuvre locale qualifiée. Un bilan de cette nouvelle offre de formation se fera au terme de trois rentrées scolaires. Par la création de cette nouvelle filière, le Conseil d’Etat réaffirme ici sa volonté de développer plus intensément la formation professionnelle en mode dual dans le canton de Neuchâtel.»

(Com/réd)

le point de vue de l’usam, par Christine davatz

L’Etat: d’abord se concentrer sur les infrastructures

Le canton de Neuchâtel met en place une formation duale dans le secteur biopharmaceutique, mais il faut savoir que les entreprises proposent des apprentissages dans ce secteur et que, bien que modulaire, la formation est dispensée conformément à l’ordonnance sur la formation des technologues en production chimique et pharmaceutique CFC. Cet apprentissage existe depuis 2015 et il existe également une association professionnelle correspondante qui est responsable de la formation de base et de la formation continue.

Notre préoccupation est que l’économie elle-même doit s’occuper de ces jeunes professionnels et que les entreprises doivent s’occuper de la formation et non l’Etat avec des institutions dédiées. L’Etat ne doit apporter son soutien que pour le financement des infrastructures (par exemple, les centres de cours interentreprises), le contenu et la forme doivent être et rester du ressort de l’économie elle-même.

Malheureusement, il existe de grandes différences entre la Suisse alémanique et la Suisse romande. En Suisse romande, il existe de nombreuses filières de formation dans les métiers gérées par l’Etat et de moins en moins d’entreprises qui dispensent elles-mêmes des formations. Les cantons s’en plaignent alors et veulent promouvoir la formation duale par des campagnes publicitaires coûteuses, mais tant qu’ils proposent eux-mêmes des places d’apprentissage dans des centres de formation professionnelle, les entreprises voient malheureusement de moins en moins la nécessité de faire quelque chose elles-mêmes.Christine Davatz

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