Publié le: 9 novembre 2018

Résilience des «champions cachés»

macro – Quelques indicateurs permettent de se faire une idée du contexte économique actuel. Le détail recul, les consommateurs stagnent.

Parmi les chiffres publiés récemment, nous retenons les faits suivants: les chiffres d’affaires du commerce de détail en Suisse ont reculé de 2,3% en termes nominaux au mois de septembre 2018 par rapport à septembre 2017. Il s’agit de la baisse la plus marquée depuis décembre 2016. Corrigés des variations saisonnières, les chiffres d’affaires nominaux du commerce de détail ont diminué de 1,6% par rapport au mois précédent.

Les consommateurs suisses restent optimistes, selon le Seco. Mais ils ne s’attendent pas à bénéficier financièrement de la situation. En octobre, l’indice du climat de consommation s’est établi à -6 points (juillet: -7 points). Depuis le recul sensible de cet été, les perspectives restent presque inchangées. Une hypothèse des économistes bernois: le renchérissement est davantage ressenti par les consommateurs depuis l’été, ce qui aurait tendance à peser sur le pouvoir d’achat (cf. l’article ci-dessus sur l’inflation).

L’industrie suisse résiste, la Suisse a bien surmonté le choc du franc fort et conserve une capacité d’inno­vation très solide, estime Credit Suisse. Du côté de la croissance, la même source table sur une croissance de l’économie helvétique de 1,7% en 2019, contre 2,7% cette année. Le phénomène de ces «champions cachés» (hidden champions, selon les termes de Credit Suisse) est particulièrement fort pour les industries de pointe comme la pharma, l’électronique ou les nouvelles technologies.

Pas moins de 24% des sociétés actives dans ces secteurs s’estiment appartenir aux sommets du classement planétaire. Pour l’industrie traditionnelle (bois, alimentaire par exemple), le taux tombe à 9%, mais il bondit à 35% pour la construction de machines, domaine où la Suisse excelle.

Côté tourisme, après une hausse de 3,1% des nuitées hôtelières cet été, la tendance positive devrait se poursuivre, même si le renforcement du franc enregistré depuis le milieu de l’année pourrait peser sur la demande.

Du côté des salaires, après une baisse attendue cette année, les salaires réels vont stagner l’an prochain, estime UBS. Ils devraient en moyenne augmenter de 1% en termes nominaux, mais ne connaîtront au final aucune hausse en termes réels, les prix devant augmenter en parallèle de 1%.

Cette année, sur les 22 branches économiques prises en considération dans ce sondage, la moitié verront les salaires réels stagner. Au rang de ces dernières figurent notamment l’industrie chimique et pharmaceutique, la branche de l’énergie, de l’approvisionnement et de l’élimination ainsi que celle des matériaux, des machines, de la métallurgie, de l’automobile, du tourisme et des services aux entreprises.

JAM/réd

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