Comment attribuer le plus équitablement possible les places de stationne­ment en entreprise? Puis comment maximiser leur occupation en temps réel? Et enfin, comment offrir des alternatives de transport et finalement réduire les coûts et émissions de CO2? Voilà un défi relevé par FairPark depuis fin 2013, un outil de gestion online des parkings signé Mobil­idée et primé par le DETEC.

La petite entreprise genevoise Mobil­idée, spécialisée dans les solutions de gestion de la mobilité du secteur public ou privé, a lancé des solutions déjà connues du grand public telles que «Noctambus» (bus de nuit) ou «CarTribe» (appli de partage d’un véhicule privé). Mais connaissez-vous «FairPark», une solution en ligne pour gérer les contraintes de stationnement, remportant le concours «mobilité durable» du Département fédéral des transports, en 2013? Elle cible les entreprises et communes dans le but d’offrir un stationnement flexible et équitable, tout en optimisant la mobilité de ses collaborateurs. Parmi la soixantaine de clients, on trouve de grandes entreprises telles que Nestlé, Serono, GSK, le CICR ou encore 
Aéroport de Genève. La première mission de FairPark est l’attribution impartiale des places de parc. Pour cela, on insère dans le système la liste du personnel par critères (fonction, hiérarchie, ancienneté, qualité de l’accessibilité, besoins personnels, etc.) et la liste des stationnements par type (collaborateur, visiteur, réservé, occasionnel, covoiturage, etc.). Puis, le système traite les données et effectue l’attribution des places.

Comment ça marche?

La deuxième fonction de FairPark est de maximiser l’occupation du stationnement en redistribuant, à ceux qui n’ont pas de place attribuée, les places laissées libres par des collaborateurs absents pour cause de vacances, déplacement professionnel, formation, maladie, accident ou encore congé maternité.

La troisième fonction avancée de FairPark est la gestion des prestations de mobilité au sens plus large en proposant à l’entreprise et ses collaborateurs des subventions pours les transports publics, des primes d’écomobilité, la mise à disposition d’une flotte de vélos électriques, la mise en relation des collaborateurs pour du covoituage. Si FairPark a été commercialisé fin 2013, c’est en 2014 que des améliorations importantes ont permis l’application de toutes les fonctionnalités en libre-service. Depuis, le système a été fiabilisé et le prix de l’abonne­ment FairPark, abaissé de 40%. Mais surtout, quels étaient les objectifs initiaux et quels sont les résultats? Si le projet n’a pas tout à fait atteint ses objectifs commerciaux, il a largement dépassé ses objectifs en termes de mobilité et durabilité.

Comment est-ce possible?

D’une part, le nombre d’usagers moyen de FairPark par client est presque six fois supérieur (860 collaborateurs contre 150 planifiés) et, d’autre part, la distance pendulaire parcourue par ses usagers est plus de deux fois supérieure à la moyenne suisse (55 km contre 24). Résultat, l’utilisation de FairPark a permis une diminution moyenne en stationnement de 31% (planifié à 25%). Certaines grandes entreprises ont fait encore mieux avec une diminution allant jusqu’à 45%. Ainsi l’économie en CO2 projetée depuis le début du projet à fin 2017, sera au total de 38 065 tonnes de CO2, soit 17 641 tonnes de plus que projeté! Et 38 065 tonnes de CO2, soit une économie 16 500 000 litres d’essence! L’outil FairPark est une bonne illustration du «win-win», il profite aussi bien à l’écologie qu’à l’entreprise et à l’usager.Jean-Luc Adam