Publié le: 5 juin 2020

Temps de ralentissement bénéfique

ARTISTE VISUELLE – Basée à Montpellier dans le Sud de la France, Catherine Gfeller était invitée à présenter ses œuvres dans plusieurs musées en Chine pour célébrer les 70 ans des relations bilatérales avec la Suisse. Ce projet et bien d’autres sont tombés à l’eau.

En tant qu’artiste, je devais préparer et réaliser plusieurs projets ce printemps. La crise sanitaire les a rendu impossibles, représentant pour moi un important manque à gagner, car je vis uniquement de mon art et ce, depuis trente ans.

Les projets devenus impossibles

2020, ce devait être l’année de célébrations des 70 ans de relations bilatérales entre la Chine et la Suisse. A cette occasion, j’ai été invitée à réaliser des expositions multi-media dans plusieurs musées en Chine: Guangzhou, Hong Kong, Pékin, Chengdu, Shanghai.

C’est un travail de longue haleine que je mène depuis 2016; je me rends sur place pour aller à la rencontre des femmes chinoises et les filmer, les photographier et les enregistrer. Impossible donc de me rendre mi-mars à Hong Kong – durant Art Basel Hong Kong qui a été annulé – ni à Shanghai. De plus, je devais prendre contact avec des sponsors et mécènes pour trouver des financements avec des entreprises qui ont été mises à l’arrêt.

Début avril, je devais aller à Bruxelles pour préparer mon exposition à la Centrale for contemporary arts & à la Maison des cultures de Molenbeek. Frontières fermées.

Avec l’Université de Neuchâtel, nous menons un projet commun avec les étudiants de la Professeure Régine Bonnefoit, séminaire histoire de l’art et muséologie: impossible de venir donner une conférence le 9 avril comme prévu à l’Université de Neuchâtel.

«une nouvelle série sur les paysages nocturnes autour de chez moi.»

Pour l’exposition Art Môtiers, dans la forêt de Môtiers avec une soixantaine d’artistes suisses, je prépare une sculpture monumentale. Elle devait ouvrir en juin 2020; et elle a été reportée à juin 2021.

Mon atelier principal se trouve dans le Sud de la France, à Montpellier. Je devais y recevoir en mars dernier plusieurs galeristes et directeurs de musée pour organiser les prochaines expositions. Tous ces rencontres ont dû être annulées. En avril 2020, j’avais de nombreux rendez-vous prévus en Suisse romande et en Suisse allemande afin de mettre sur pied une association.

J’ai pu avancer calmement

A côté de ces grands bouleversements, si nous avons la chance d’être en bonne santé, cette période de confinement est une aubaine pour un artiste en permettant un temps de ralentissement bénéfique, un temps de réflexion et de concentration.

J’ai pu avancer calmement sur la conception des prochains projets. J’ai aussi pu profiter de la beauté expressive du printemps en réalisant une nouvelle série sur les paysages nocturnes autour de chez moi, en profitant du périmètre qu’il m’était autorisé de parcourir. Heureusement, l’inspiration a été au rendez-vous!

Mon espoir: que cette crise permette une prise de conscience mondiale et nous amène à redéfinir notre respect de la nature et des humains dans leurs besoins essentiels.

Catherine Gfeller,

artiste visuelle

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