Publié le: 7 septembre 2017

Trop lourd pour les bas salaires

pv 2020 – Pour Olivier Mark, président de Jardin Suisse, cette réforme injuste est infinançable.

Les inconvénients de la réforme de l’AVS sont particulièrement lourds pour les personnes touchant de bas salaires et celles travaillant à temps partiel. Pour une femme de 40 ans ayant un revenu de 22 000 francs par année, l’adoption de la réforme injuste de l’AVS ferait bondir les cotisations à sa caisse de pensions. D’un seul coup, les cotisations versées par la salariée et son employeur doubleraient en effet – pour atteindre 775,50 francs. Avec des incitations aussi perverses, la réforme de l’AVS pousse véritablement les bas salaires hors de la LPP. Cela montre également que la réforme de l’AVS affaiblit les plus faibles.

Les revenus inférieurs à 21 000 francs ne sont actuellement pas soumis à la LPP. Cela ne changera pas avec la réforme. En revanche, les coûts à assumer dès que l’on dépasse le seuil d’entrée seraient, eux, nettement plus élevés. Pour une personne de 40 ans qui dépasse le seuil d’entrée de 21 100 francs, les cotisations minimales à la caisse de pensions s’élèvent aujourd’hui à 352,50 francs.

Avec la réforme de l’AVS, les coûts LPP minimaux pour une personne de 40 ans passeraient à 775,50 francs. Soit une augmentation d’environ 120%. Cette hausse massive risque d’encourager certains salariés à percevoir un salaire inférieur à 21 000 francs plutôt que d’être assurés à la LPP. De tels effets pénalisent les bas salaires.

Pour les bas salaires, ces mauvaises incitations rendront les cotisations aux caisses de pensions quasiment infinançables, car les personnes concernées sont, pour la plupart, tributaires de chaque franc. Au lieu de leur permettre d’économiser dans le cadre de la LPP, la réforme injuste de l’AVS pousse ces personnes hors du 2e pilier.

Olivier Mark, président Jardin Suisse

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