Publié le: 10 juillet 2015

Un Conseil fédéral 
assoupi par la routine

l’édito

Pile au début de la canicule, le Conseil fédéral a publié son analyse sur la situation du franc fort. Les Sept Sages se sentent confortablement justifiés par les estimations précédentes, aucune crise ne menace – selon leurs propos – la croissance économique sera faible durant les prochains trimestres. Dans les branches exposées à la force du franc, une perte relativement importante d’emplois est attendue.

Le Conseil fédéral fait ce qu’il suppose devoir faire par routine: il convoque des tables rondes, prend des mesures en faveur de la recherche et de l’innovation et facilite les autorisations de travail pour de courtes durées. Mais voilà – ce qui semble évident, est-ce vraiment la bonne chose à faire?

Changement de décor. Fin juin, avant la canicule, nous avons reçu un e-mail intitulé: «Situation actuelle: appel au secours!» Et dans le texte, on apprend que les acteurs de l’industrie du métal et les PME tombent en chute libre! Les extrêmes se rejoignent – c’est certain. Mais examinons cela en détail. D’abord, l’usam partage l’analyse de la situation publiée la semaine dernière par le Conseil fédéral sur les conséquences de la force du franc.

Cela dit, il devrait être ici clairement dit et souligné trois fois que les entreprises touchées cesseront de donner un coup de main pour organiser des tables rondes et divers rapports. Désormais, il faudra adopter des mesures politiques qui apportent quelque chose aux entreprises devant face à des augmentations de coûts fixes allant jusqu’à 15%.

Cette réponse, le Conseil fédéral l’a donnée lui-même en décembre 2013 déjà – donc depuis plus d’une demi-année avant l’établissement du cours minimum franc-euro. C’est un rapport sur les mesures à prendre pour limiter les coûts de la régulation. Et pour obtenir une croissance basée sur ses propres forces à l’abri du choc du franc avec une concurrence accrue au plan international, il faudrait diminuer les coûts inutiles de la régulation. Ceci, cela fait de nombreuses années que nous le ­disons. Et aujourd‘hui, le Conseil fédéral le confirme.

Dans sa réponse au postulat Fournier, le Conseil fédéral a proposé en 2013 différentes mesures pour abaisser ces coûts. Par exemple par l’unification de la TVA, l’harmonisation des normes de construction, des simplifications dans le domaines douanier ou environnemental.

Pourtant, au lieu de mettre en œuvre ces mesures, le Conseil fédéral n’a rien fait. Il est maintenant grand temps de réduire ces coûts de la régulation – et surtout de ne pas pondre un rapport de plus! C’est ce qu’exige le vice-président de l’usam, Jean-René Fournier, en renouvelant sa motion. Pour l’usam, il est totalement incompréhensible que le Conseil fédéral rejette cette motion et continue de faire tourner son ventilateur bureaucratique!

Nous l’avons dit: toute la Suisse profiterait d’une diminution des coûts de la régulation. La concurrence pourrait alors s’intensifier, la productivité augmentée et les entreprises sécuriseraient des postes de travail. Dans ce contexte, l’usam soutient ces mesures de manière solidaire. Si maintenant le président du PS, le conseiller aux Etats Christian Levrat, polémique dans la presse dominicale et met en garde contre un truc marketing bon marché, il ne faudra pas l’écouter. Nous marchons dans la bonne direction et il ne reste qu’à espérer que les parlementaires bourgeois sortis des urnes, cet automne, continueront à œuvrer dans ce sens.

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