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Un déséquilibre du côté professionnel
formation professionnelle – L’équilibre des forces entre les trois parties, nécessaire au fonctionnement du partenariat, tend à glisser vers une suprématie de la Confédération et des cantons au détriment des organisations du monde du travail (Ortra).
La Suisse est souvent citée en exemple pour les relations empreintes d’intelligence qui caractérisent l’univers de la formation professionnelle. Un tel succès réside dans la qualité de ses institutions, autorités cantonales et fédérales, mais aussi celle de son économie et des associations professionnelles (Ortra) qui l’animent. C’est ce qu’on appelle le partenariat de la formation professionnelle (Verbundpartnerschaft, en allemand). Un ciment ancré dans la loi de 2004. «La formation professionnelle est une tâche commune de la Confédération, des cantons et des organisations du monde du travail, rappelle Christine Davatz, vice-directrice de l’usam et responsable de la formation professionnelle dans cette association faîtière. Ces trois partenaires, égaux, pesant le même poids, et tous trois légitimés, veillent conjointement à assurer une offre de haute qualité dans le secteur de la formation professionnelle ainsi qu’un nombre suffisant de places d’apprentissage.»
Après 14 ans de vie avec cette loi, il est temps de faire un premier bilan. Or ce dernier est pâlichon. «Nous trouvons que la recherche de solutions s’est enlisée», regrette Christine Davatz. C’est ce que confirme Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’usam et conseiller national (PLR/ZH). «Les jolis articles d’une loi bien tournée où l’on lit que les cantons, et les organisations professionnelles sont tous les trois responsables ne se confirment pas en pratique.»
Pouvoir de décision: qui décide?
Les autoritĂ©s cantonales et fĂ©dĂ©rales nient bien sĂ»r en bloc les accusations selon lesquelles elles ne respecteraient pas le pouvoir des organisations professionnelles, qui disposent du mĂŞme poids en thĂ©orie. Au vu des changements technologique hyperrapides, les organisations du monde du travail (Ortra) doivent faire preuve de plus de flexibilitĂ© afin d’adapter de nouvelles exigences, le plus rapideÂment possible. «Accumuler des manuels dĂ©taillĂ©s bourrĂ©s de comptes-rendus sur des travaux de recherche qui au final ne contribuent qu’à accroĂ®tre la pagaille administrative, ce n’est pas la bonne direction. On ne peut pas exiger que l’Ortra modifie leur plan de formation pour chaque modification. «Le fait qu’une Ortra n’organise pas pendant un certain temps des examens supĂ©rieurs ne signifie pas que le SEFRI doit tracer cet examen de la liste, lance Christine Davatz. C’est l’Ortra qui en est responsable, pas l’administration.» Et elle multiplie les exemples de cas. «Imaginez l’impression des professionnels dĂ©couvrant que les examens supĂ©rieurs ont Ă©tĂ© supprimĂ©s, car les autoritĂ©s les ont biffĂ©s.» Hans-Ulrich Bigler n’en revient pas. «D’oĂą le SEFRI tire-t-il sa lĂ©gitimitĂ© de prendre des dĂ©cisions contraires Ă celles du parlement, et ceci alors que des critiques allant dans ce sens avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© entendues dans le cadre de la consultation?»
Au plan cantonal également, l’application des décisions fédérales n’est pas automatique. C’est ce qui est argumenté à la Conférence des directeurs de l’instruction publique dans le cas de cantons qui devraient payer des subventions dans un cas donné, mais qui ne peuvent pas le faire, n’en ayant plus les moyens.
Transparence, compréhension
Bien entendu, tout le monde est conscient des dĂ©fis. «Pour que l’adaptation des jeunes en formation professionnelle au marchĂ© du travail s’amĂ©liore, il faut que l’économie et ses reprĂ©sentants disposent du lead», estiment Christine Davatz et Hans-Ulrich Bigler. Sur le papier, pour rappel, la ConfĂ©dĂ©ration est responsable du pilotage et du dĂ©veloppeÂment stratĂ©giques de la formation professionnelle. Elle s’engage en faveur de la formation professionnelle par le biais du SecrĂ©tariat d’Etat Ă la formation, Ă la recherche et Ă l’innovation (SEFRI) rĂ©glemente la formation professionnelle, participe Ă son financement, favorise le dĂ©veloppement de nouvelles offres de formation et de la maturitĂ© professionnelle et s’engage en faveur de la formation professionnelle Ă l’échelle internationale. Les cantons sont chargĂ©s de l’exĂ©cution et de la surveillance de la formation professionnelle. Ils dĂ©livrent aux entreprises les autorisations de former des apprentis, gèrent les Ă©coles professionnelles, approuvent les contrats d’apprentissage et mettent Ă la disposition du grand public les offres de l’orientation professionnelle, universitaire et de carrière. Enfin, les organisations du monde du travail (Ortra) revĂŞtent la forme d’associations professionnelles, d’associations de branche et de partenaires sociaux. Elles dĂ©finissent les contenus de la formation professionnelle initiale, assument la responsabilitĂ© des cours interentreprises, Ă©laborent les offres de la formation professionnelle supĂ©rieure et collaborent au dĂ©veloppement de la formation professionnelle. JAM
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