Publié le: 28 mars 2014

Un obstacle majeur 
pour les femmes

EXCLUSION – L’initiative sur les salaires minimums, si elle était acceptée, serait désastreuse, 
surtout pour les femmes. Beaucoup de mères exerçant une activité professionnelle pourraient perdre leur emploi et risqueraient d’être exclues du marché du travail.

Depuis sept ans, Cornelia Schaffner, qualifiée dans le domaine de la chaussure, travaille chez Spiess Schuhe Freizeit & Lifestyle à Gelterkinden (BL). « La vente de chaussures n’est pas seulement mon métier, mais aussi ma passion », explique la quinquagénaire. Mais pour beaucoup de vendeuses et de collaborateurs à temps partiel, la menace est réelle. Si l’initiative était acceptée, il leur faudrait s’attendre à recevoir leur congé. « Je suis bien sûr inquiète des conséquences », réagit Cornelia Schaffner, même si elle ne se sent pas directement concernée par l’initiative. « Il va de soi que je ne souhaite pas me passer des services de Mme Schaffner, car elle est l’une de nos plus fidèles et meilleures collaboratrices », confirme le directeur Dieter Spiess. « Mais puisqu’il faut s’attendre à ce que les 22 francs de l’heure ne soient qu’un début et que le salaire minimum imposé par l’Etat augmente de plus en plus, les petits commerces n’auront pas d’autre choix que de licencier et de supprimer des postes à temps partiel. Et dans notre secteur, ces postes sont surtout occupés par des femmes. » Si l’initiative était acceptée, nombre d’emplois disparaîtraient ces prochaines années dans le commerce de détail. Les vendeuses à temps partiel seraient tout particulièrement touchées. « Tout employeur se demande s’il vaudrait la peine de payer des salaires aussi élevés pour des temps partiels », explique Dieter Spiess.

Besoin d’argent

Lors de son engagement au magasin de chaussures, Cornelia Schaffner ne travaillait qu’à 30%, puis ce taux est passé à 50% pour revenir à 30%. « J’ai besoin de cette somme», avoue-t-elle, même si ce n’est que 1500 francs par mois. » Sans cet argent, sa famille en manquerait à la fin du mois. « Après la naissance de mes enfants, il était déjà ardu de retrouver un emploi à temps partiel et de revenir dans la profession. Et avec l’initiative sur les salaires minimums, ce serait encore plus difficile », craint-elle. Pour Cornelia Schaffner, 
si l’initiative passait, ce serait un désastre. « Les femmes, surtout, risqueraient d’être exclues du marché du travail », soupire Dieter Spiess.

«Les femmes 
seraient les premières perdantes.»

«De nombreux 
emplois pourraient disparaître. »

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