Publié le: 2 juillet 2021

Un résultat au final très moyen

RÉFORME AVS – A l’avenir, les femmes devront travailler jusqu’à 65 ans. L’égalisation progressive de l’âge de la retraite sera accompagnée de coûteuses mesures compensatoires.

Le Conseil national a passé huit heures entières à discuter de la réforme de l’AVS. Tout ce qui a été décidé n’est pas mauvais. Dans l’ensemble, cependant, l’AVS 21, la réforme visant à stabiliser le système des retraites publiques, n’est que partiellement convaincante.

La retraite Ă  65 ans pour tous

La bonne nouvelle: l’âge de la retraite sera fixé uniformément à 65 ans, ce qui signifie que les femmes resteront dans la population active un an de plus. Cela permettra d’atténuer la pénurie de travailleurs qualifiés et de réduire la charge de l’AVS d’environ 1,4 milliard de francs par an. Important: en raison de leur espérance de vie plus élevée et de divers effets de redistribution, les femmes pourront toujours retirer de l’AVS beaucoup plus d’argent qu’elles ne doivent en verser elles-mêmes. On ne restructure donc pas ici l’AVS sur le dos des femmes.

De coûteuses compensations

Autre point positif, la réforme progresse rapidement et peut compter sur des majorités solides au Parlement. Néanmoins, il y aura un référendum. Si le peuple donne sa bénédiction au projet – un référendum est attendu au printemps prochain – l’AVS 21 entrera probablement en vigueur début 2023. C’est important. Un résultat négatif par répartition est déjà prévu pour l’année en cours. Afin de préserver les rentes, les finances de l’AVS doivent donc être rapidement assainies.

L’espérance de vie des femmes reste supérieure d’environ quatre ans à celle des hommes. Le passage à un âge de la retraite uniforme devrait donc aller de soi. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Le camp de la gauche et des verts, qui réclament par ailleurs une égalité complète entre les sexes à chaque occasion, qu’elle soit appropriée ou non se préparent au référendum. Et le centre-droit est d’avis que l’égalisation de l’âge de la retraite doit être compensée par des mesures compensatoires coûteuses. Les avis sont partagés quant au coût réel de ces mesures. Le Conseil des Etats souhaiterait utiliser 400 millions de francs par an à cette fin, tandis que le Conseil national envisage environ 700 millions de francs.

L’âge de la retraite ne doit pas seule­ment être adapté, mais aussi assoupli. Des mesures d’incitation doivent également être créées afin de garantir qu’un nombre encore plus important de salariés continuent à exercer une activité professionnelle au-delà de l’âge normal de la retraite, que ce soit à temps plein ou à temps partiel. Il s’agit également de corrections importantes pour contrer la pénurie de travailleurs qualifiés, qui deviendra encore plus aiguë en raison de l’évolution démographique.

Augmentation de la TVA

Malheureusement, cela n’est pas possible sans recettes supplémentaires. Le Conseil des Etats souhaiterait augmenter les taux de TVA de 0,3%, tandis que le Conseil national, qui est plus généreux en matière de dépenses, voudrait même les augmenter de 0,4%. Pour l’usam, seule la variante plus douce du Conseil des Etats est une option. En particulier dans la phase post-Corona, la charge supplémentaire pour les entreprises et les consommateurs doit être maintenue à un minimum absolu.

Le vote sur les divergences entre le National et les Etats sera passionnant. Que la version des Cantons l’emporte: leur approche est plus légère, plus rentable et donc plus compatible avec l’économie. Et cette approche a également de bonnes chances de l’emporter lors du référendum. Small is beautiful – cela s’applique également à l’AVS 21.

Kurt Gfeller, usam

Il faut arrêter de dire que l’on restructure l’AVS sur le dos des femmes!Photo: 123RF

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