Publié le: 2 juillet 2021

Une bien triste rengaine

EMPLOYÉ-E DE COMMERCE – L’opposition de dernière minute des enseignants et des rectoratsà la réforme de ce cursus de base ne lui rend pas service. De fausses affirmations sont véhiculées dans les médias au détriment de la formation professionnelle.

Des titres chocs: «Faux départ pour le nouvel apprentissage de commerce.» «Comment nous ruinons cette formation.» «Il faut un moratoire.» «La réforme de l’apprentissage de commerce n’interviendra pas avant 2023». Dans les médias, ce cursus aura fait couler de l’encre très noire! Ses détracteurs n’auront pas été tendres avec une réforme initialement prévue pour l’année prochaine, désormais repoussée d’une année.

Cinq ans, vraiment trop court?

L’usam et Christine Davatz, sa spécialiste ès formation, ont toujours soutenu cette réforme de leur mieux. La présidente fondatrice de la CSBFC, l’organisation responsable de la profession d’employé-e de commerce CFC et de la CIFC Suisse, l’association responsable des deux formations commerciales initiales (employé·e de commerce CFC Services et administration (SA) et assistant·e de bureau AFP) – critique vertement «l’opposition fondamentale de certains représentants de l’enseignement commercial et du rectorat»: «Apparemment, c’est déjà trop demander qu’ils s’occupent même de la nouvelle orientation vers les compétences.» Des compétences, il faut le noter, qui font aujourd’hui partie du quotidien de toutes les autres professions.

Les secteurs de la formation et des examens avec leurs sociétés d’enseignement s’occupent de manière intensive et dans leur grande majorité de la réforme depuis 2017 et s’y sont préparés, indique Christine Davatz. «Ces enseignants qui rejettent aujourd’hui la réforme sont-ils vraiment dépassés pour introduire la réforme prévue après cinq ans de travail intensif? Ou ont-ils simplement manqué de s’orienter à temps? Ou bien rejettent-ils d’emblée la réforme et ont-ils attendu la fin dans l’espoir de faire basculer l’ensemble avant la ligne d’arrivée?»

Loin d’être une première

Malheureusement, les procédures d’aujourd’hui ont un air de déjà-vu, selon l’expert en éducation Davatz. «La première grande réforme de la formation commerciale de base en 2003 voulait déjà rapprocher la formation dominée par l’école du marché du travail. Même à l’époque, les enseignants se sont battus bec et ongles, arguant que les entreprises n’avaient aucune idée de la formation et que cela relevait des écoles.»

La deuxième grande réforme, en 2012, a fait un petit pas de plus dans la direction de la formation professionnelle duale. «Or là encore, certains enseignants se sont bruyamment opposés à la réforme.» La troisième grande refonte devait désormais permettre d’équilibrer encore davantage les trois lieux d’apprentissage que sont l’entreprise, le cours interentreprises et l’école professionnelle – au bénéfice des apprenants. «Comme pour tout apprentissage – la formation doit être orientée vers des compétences d’action et permettre ainsi aux jeunes entrepreneurs de s’affirmer encore mieux sur un marché du travail qui évolue toujours plus rapidement.»

Fausses allégations

Les erreurs pullulent dans les comptes-rendus des médias ces derniers temps. Des plaintes ont été formulées concernant l’absence de la deuxième langue étrangère. «Mais le concept de langue étrangère avec deux langues étrangères a déjà été approuvé par la Conférence des directeurs de l’éducation (CDIP)», précise notre interlocutrice à ce sujet. En outre, on se plaint que le rattachement à la maturité professionnelle n’est pas garanti – «cette affirmation est tout simplement fausse.»

La formation continue des enseignants ne serait pas gérable du point de vue financier? «C’est également une fausse affirmation, poursuit-elle, car le concept de formation continue et ses coûts étaient disponibles depuis longtemps. Et plus de 1700 enseignants avaient déjà participé à la formation continue qui avait déjà commencé.»

Prise de parole

Il y a donc bien eu des directeurs, des directrices et des enseignants innovants qui se sont sérieusement préparés aux innovations. «L’affirmation selon laquelle les enseignants n’ont pas été impliqués dans la réforme est tout aussi trompeuse, estime Christine Davatz. Toute personne qui a étudié sérieusement le sujet sait qu’une réforme professionnelle majeure nécessite nécessairement la coopération de tous les partenaires.»

La réforme de l’apprentissage de commerce est pour l’essentiel en cours et a été bien accueillie par la majorité des participants au processus de consultation, conclut-elle. Le report à 2023 est regrettable. Mais annuler l’ensemble de la réforme serait rendre un très mauvais service aux apprentis, aux entreprises – et à cet apprentissage dans son ensemble.» En

www.sgv-usam.ch/fr

www.csbfc.ch

Point de vue

Fausses accusations

«Les accusations portées contre le nouvel apprentissage du TC sont exagérées. Il enseigne ce qui est nécessaire dans le monde du travail d’aujourd’hui.» C’est ce qu’affirment Ursula Marti, présidente de la Société des employés de commerce (Section Berne), et Giovanna Battagliero, présidente de la Haute école de commerce et de gestion de Berne, dans un article publié par le «Bund» à Berne. L’accusation selon laquelle la réforme se ferait au détriment des besoins réels est fausse. «La réforme se fonde sur une large évaluation des besoins des entreprises de formation et des secteurs concernés.» En

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