Publié le: 6 juin 2014

«â€‰Une chance de m’améliorer »

JEAN-FRANçOIS RIME – Le Congrès des arts et métiers a réélu le président sortant de l’usam pour une deuxième période. Parmi les combats à venir, la campagne contre l’impôt sur les successions.

Journal des arts et métiers : Le 15 mai, au Congrès des arts et métiers, vous avez été réélu par acclamation. Cette brillante ré­élection à la présidence de l’usam représente-t-elle pour vous un succès personnel ?

n Jean-François Rime : Ce choix confirme que mon travail a été majoritairement apprécié. A moins qu’on m’ait accordé une seconde chance de m’améliorer [rire]. Mais c’est surtout le signe du fait que je peux compter, comme président, sur la collaboration d’un comité directeur compétent et d’un secrétariat général parfaitement organisé. Finalement, ma ré­élection est la preuve du succès non pas d’une seule personne, mais de toute une équipe.

« Dans l’ensemble, la COLLABORATION ENTRE LES ORGANISATIONS FAÎTIÈRES DE L’ÉCONOMIE FONCTIONNE BIEN.  »

Où se situe l’usam, en 2014, dans le paysage suisse des associations et de la politique ?

n L’usam est toujours la plus grande organisation faîtière de l’économie suisse. Même si nous avons parfois des priorités différentes, je constate que, pour l’essentiel, la collaboration avec économiesuisse et l’Union patronale suisse fonctionne bien. C’est aussi cette coopération fructueuse qui rend possibles des victoires aussi éclatantes que celle du 18 mai.

Dimanche dernier, le peuple suisse a refusé, à 76% des voix, un salaire minimum qui nous aurait valu un record mondial. Vous attendiez-vous à un Non aussi catégorique ?

n Il était prévisible depuis quelques semaines que nous allions l’emporter. Mais, dans nos rangs, même le plus optimiste des opposants n’aurait osé espérer une victoire aussi éclatante. Ce verdict me montre avant tout que le peuple suisse a compris nos arguments et a donné un signe indubitable de son attachement à un partenariat social qui fonctionne correctement. Et, pour la seconde fois en quelques mois, il s’est prononcé de manière on ne peut plus catégorique contre un diktat de l’Etat sur les salaires. Cette question est donc réglée pour longtemps.

Ce résultat signifie-t-il aussi que les messages de l’usam passent très bien et qu’ils sont écoutés ?

n Aujourd’hui, en effet. Et j’espère qu’il continuera d’en être ainsi. Malheureusement, cela n’a pas toujours été le cas dans le passé. Lorsqu’on voit aujourd’hui l’ampleur des problèmes d’exécution qui se posent aux cantons et aux communes, la pertinence de nos arguments contre la révision de la loi sur l’aménagement du territoire se confirme de plus en plus. Dommage que nous n’ayons pas été compris quand il l’aurait fallu …

Malgré les succès obtenus contre le salaire minimum et contre l’initiative 1:12, vous estimez que le modèle suisse de prospérité est menacé. Pour quelle raison ?

n Le sort des forfaits fiscaux se décidera très bientôt. Leur maintien est important, en particulier pour assurer les emplois dans les PME. Mais avec la fiscalité successorale, il est un autre danger encore bien plus grave qui plane sur les PME : ce seront, bon an mal an, des milliers d’entreprises que l’impôt sur les successions menacera dans leur existence-même. C’est ce qu’il faut à tout prix éviter et c’est pourquoi nous mettrons toutes nos forces dans la bataille contre ce ruineux projet.

Il y aura encore, dans un proche avenir, la question du « revenu de base inconditionnel ». Qu’en pensez-vous ?

n Les auteurs de cette initiative sont des idéalistes qui veulent faire ratifier par le peuple leur vision d’une société uniformisée. Leur projet n’a absolument aucune chance de passer, surtout après la cinglante défaite de la gauche sur le salaire minimum.

« LE PEUPLE SUISSE SOUTIENT SANS RÉSERVE LE PARTENARiaT SOCIAL.  »

Hormis ses succès lors des scrutins, quels objectifs l’usam a-t-elle atteints durant ces deux années passées ?

n Je considère comme un succès que les Chambres fédérales aient refusé la loi sur la prévention. Contre la loi sur les cartels, nous avons également obtenu un succès, quoique partiel. Et nous avons pu placer la question des coûts de la réglementation en tête de l’agenda politique, même si à cet égard – exception faite du renforcement du Forum PME – les grandes réussites se font encore attendre. Le démantèlement des réglementations est un travail ingrat, qui doit également être fait aux niveaux cantonal et communal. Sur ce point, l’usam, à elle seule, n’a aucune chance.

Qu’attendez-vous de l’Année de la formation professionnelle proclamée par notre ministre de la formation Johann Schneider-Ammann ?

n Notre ministre de la formation est un défenseur de la formation professionnelle supérieure ; il comprend parfaitement les préoccupations de l’usam concernant la formation professionnelle et nous soutient dans la mesure de ses moyens. Malheureusement, cela continue de « coincer » sur la question du financement. Mais à cet égard, le message FRI pour la période de 2017 à 2020 nous offre une chance d’atteindre nos objectifs : primo, la reconnaissance de l’équivalence de la formation professionnelle et de la formation universitaire et, secundo, l’égalité de traitement des deux filières sur le plan financier.

Quel souvenir gardez-vous de votre collègue de parti, le conseiller national Christoph Blocher, qui veut quitter son siège au Parlement ?

n Blocher est doté d’un flair politique sans pareil ; il sent toujours d’où vient le vent. Indirectement, c’est grâce à lui que j’ai accédé au Conseil national et, par la suite, à mon mandat de président de l’usam. En Suisse romande, il a fait de l’UDC ce qu’elle est aujourd’hui : une force qu’il s’agit de respecter. Je suis convaincu qu’il restera quelqu’un de très actif et que nous entendrons encore beaucoup parler de lui, même s’il n’est plus physiquement présent à Berne.

« L’IMPÔT SUR LES SUCCESSIONS MENACE DANS LEUR EXISTENCE-MÊME DES MILLIERS DE PME.  »

Dans deux ans, à 66 ans, vous présenterez-vous pour un troisième mandat de président de l’usam ?

n Je me poserai cette question en 2016. Aujourd’hui, ce serait prématuré. Deux questions seront décisives : est-ce que cette fonction me plaît toujours et est-ce que ma santé me permettra de m’engager avec toute l’énergie souhaitée. Je prendrai ma décision en fonction des réponses à ces deux questions.

Interview : Gerhard Enggist

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