Publié le: 13 septembre 2017

Une mauvaise approche qui aurait de lourdes conséquences

RÉFORME INJUSTE DE L’AVS – La prévoyance vieillesse 2020 repose sur l’idée qu’il faut absolument distribuer un susucre au citoyen pour que celui-ci soit prêt à soutenir un assainissement de la prévoyance vieillesse. La nécessité d’agir a beau être évidente, il semblerait qu’il soit impossible d’assainir la prévoyance vieillesse sans l’étendre simultanément.

Si pour effectuer des réformes importantes nous sommes désormais contraints d’appâter les citoyens avec des susucres contreproductifs exigés par la gauche au lieu d’élaborer des solutions durables, je suis pessimiste pour l’avenir de notre pays. L’enjeu de la votation du 24 septembre 2017 ne concerne pas uniquement la réforme de l’AVS. Lors de chaque prochaine réforme, la gauche ne cessera de revendiquer de nouvelles extensions – qu’il s’agisse d’immigration ou de politique des transports, par exemple. Si nous créons aujourd’hui un précédent en adoptant la réforme de l’AVS, la gauche n’aura désormais de cesse d’exiger ses cadeaux. Elle ne veut pas de votre doigt, elle vous prend le bras.

La prévoyance vieillesse 2020 repose sur l’idée qu’il faut absolument distribuer un susucre au citoyen pour que celui-ci soit prêt à soutenir un assainissement de la prévoyance vieillesse. La nécessité d’agir a beau être évidente, il semblerait qu’il soit impossible d’assainir la prévoyance vieillesse sans l’étendre simultanément. Que cela coûte des milliards de francs supplémentaires semble parfaitement égal aux partis du centre.

La gauche s’est bien sûr félicitée de ce soutien. Mais elle ne se satisfera pas de ce soutien ponctuel. Lors des prochaines révisions – qui devront forcément intervenir dans un avenir très proche – ainsi que dans d’autres dossiers, le PS et les syndicats ne seront prêts à faire des concessions que lorsque leurs projets d’extension seront acceptés.

Le conseiller national et fonctionnaire syndical Corrado Pardini a ainsi parlé, dans La Liberté du 25 mars 2017, d’un changement de paradigme. « Pour la première fois depuis des décennies, le Parlement a décidé de renforcer l’AVS. C’est un tournant capital. » Lors d’une prochaine adaptation du taux de conversion minimal, les syndicats exigeraient donc automatiquement une nouvelle extension de l’AVS.

Ne cédons pas au chantage de la gauche. Nous avons besoin de solutions qui garantissent la bonne santé de l’AVS.

Pierre André Page, conseiller national UDC/FR

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