Publié le: 25 février 2021

Une solution verte au lieu d’un sombre tableau

ACCORD DE LIBRE-ÉCHANGE AVEC L’INDONÉSIE – Cet accord pionnier entraîne de larges engagements environnementaux bien précis. Une vision se limitant à l’idéologie ne résout aucun problème écologique. Par contre, l’accord avec l’Indonésie est synonyme d’une vraie protection des forêts vierges et d’autres écosystèmes.

Une étape importante pour plus de commerce équitable et durable. C’est exactement ce dont il s’agira lors de la votation du 7 mars, qui porte sur l’accord de libre-échange avec l’Indonésie. Et c’est exactement ce qu’ont compris la plupart des parties prenantes. «L’association du libre-échange et de la durabilité est une première ayant un caractère exemplaire au niveau mondial», affirme Jürg Grossen, président des Vert’Libéraux.

Il advient donc de se poser la question suivante: si nous ne voulons pas de commerce équitable et durable maintenant, quand le voulons-nous? Une vision qui se limite à l’huile de palme est de nature purement idéologique et entièrement déplacée. En effet, les partenaires contractuels ne se limitent pas à des engagements environnementaux spécifiques; ils s’engagent aussi pour les droits des travailleurs, en particulier les groupes vulnérables. Et ces obligations vont bien au-delà de la production d’huile de palme. Elles visent également la protection des forêts vierges et d’autres écosystèmes.

D’un point de vue global, la durabilité est aussi synonyme d’équité. Pour cette raison, les partenaires contractuels s’engagent également à respecter les droits des peuples indigènes et des travailleurs. L’huile de palme constitue autant une pierre d’achoppement qu’un motif de boycott et la raison pour laquelle ce référendum a vu le jour. Or, cet accord permet justement des progrès majeurs dans le domaine de l’huile de palme. Il représente une grande chance de promouvoir la production durable d’huile de palme, ce qui est également sensé et important pour le pays producteur.

L’accord de libre-échange, pour une plus grande indépendance

L’idée qui veut que nous soyons inondés de produits bon marché et néfastes pour l’environnement en provenance d’Indonésie est tout simplement fausse. Depuis toujours, la Suisse est un exportateur net vers ce pays. La valeur totale des flux commerciaux bilatéraux, donc y compris l’or et les investissements, s’élève à 1,4 milliard de francs. Et ce montant présente clairement un potentiel de croissance. Rien qu’au cours des dix dernières années, le volume des échanges Suisse-Indonésie a plus que doublé. l’Indonésie est un marché économique émergent. Une collaboration plus étroite aurait des effets positifs pour les deux pays. À long terme, l’Indonésie pourrait remporter des parts de marché – par exemple aux dépens d’autres pays producteurs comme la Malaisie. Cela ne pourrait cependant être le cas que si les producteurs d’huile de palme indonésiens sont en mesure de satisfaire aux conditions du marché suisse. L’une des principales conditions consiste justement à respecter les exigences de durabilité auxquelles l’huile de palme est soumise sur notre marché – des exigences qui sont élevées en comparaison internationale.

Une fois de plus, plus la Suisse dispose d’accords de libre-échange, moins elle est dépendante.

Un grand pas vers l’avenir

Les opposants à l’accord se limitent à tort à un seul produit, à savoir l’huile de palme. Avec une telle approche protectionniste, ils ne souhaitent pas apporter une contribution productive, mais mettre des bâtons dans les roues à notre politique économique extérieure. Le fait que des produits importants pour nos partenaires commerciaux soient exclus d’un accord envoie un signal négatif pour des accords futurs. À une époque où nous sommes confrontés à une insécurité galopante, à un cloisonnement croissant et à des conflits commerciaux ouverts, une telle limitation aurait de graves répercussions sur la conclusion de contrats. L’accord de libre-échange avec l’Indonésie représente un grand pas vers l’avenir. Il marie des aspects écologiques, économiques et sociaux. L’humain, la nature et l’économie en profitent, que ce soit en Suisse ou en Indonésie.

www.suisse-ouverte-et-durable.ch

Économies de droits de douane

Les PME sont gagnantes

En 2019, les accords de libre-échange ont permis aux entreprises suisses d’économiser plus de 2 milliards de droits de douane dans le cadre de leurs importations. C’est ce que montre une analyse du Secrétariat d’État à l’économie (SECO), effectuée en collaboration avec l’Université de Saint-Gall. Les grandes gagnantes ont été les PME: leurs économies se sont chiffrées à 1134 millions de francs. Toutes entreprises confondues, le taux d’économies, c’est-à-dire la part des économies potentielles sur les droits de douane qui a été effectivement réalisée, a atteint 84%.

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