Publié le: 4 septembre 2020

Vague de faillites évitée

conjoncture – Entre mars et juillet, les faillites d’entreprises ont diminué de 21% en Suisse par rapport à la même période l’année dernière. Selon le KOF, en revanche, le risque de dépôt de bilan est encore bien réel.

Moins de faillites grâce à la crise sanitaire? Cela semble étrange. En fait, les mesures de soutien prises pendant cette période pourraient être responsables des bons chiffres actuels. C’est du moins ce que soupçonne l’Institut de recherche économique de l’ETH Zurich (KOF) dans son rapport. Et le grand «mais» ne tarde pas: «Même après les crises économiques précédentes, les faillites ont progressivement augmenté.»

La moitié moins au Tessin

On craignait beaucoup que la crise en Suisse n’entraîne une vague de faillites. Or une analyse du KOF en coopération avec Bisnode D&B montre qu’il n’y a actuellement aucun signal dans ces sens. Au contraire: entre mars et juillet 2020, il y a eu 21% de faillites en moins qu’à la même période l’an dernier. Dans la construction et le commerce, il y a même eu 32% de faillites en moins. En revanche, leur nombre dans d’autres domaines n’a pas été significativement plus élevé que prévu dans une région ou un secteur économique important – au cours des derniers mois. Dans le canton du Tessin, il y a même eu près de 50% de faillites en moins.

Le KOF écrit également que l’une des raisons du niveau généralement faible des faillites pourrait être liée aux mesures de soutien prises. Il s’agit notamment de faciliter l’accès au chômage partiel, du programme de crédit Covid-19 et de l’interdiction de recouvrement des créances qui restera en vigueur jusqu’au début du mois d’avril.

«Toutefois, il n’y a aucune raison d’affirmer que tout est clair, car certaines faillites ont probablement été simplement reportées par ces mesures», précise le rapport. De plus, même après les crises économiques passées, les dépôts de bilan n’ont pas augmenté brusquement, mais progressivement.

Un indice très volatil

Seul le canton du Valais a connu un nombre de faillites supérieur à la moyenne en juin et juillet. Mais là aussi, selon les chercheurs, il n’y a pas eu de «surmortalité signifi­cative». En outre, la crise semble provoquer des niveaux de faillite plus élevés dans les secteurs du commerce de gros et de détail que dans le reste de l’économie suisse.

En revanche, les secteurs de l’hôtellerie, des loisirs et des divertissements ont été peu touchés jusqu’à présent. «Ce qui est surprenant», admettent les chercheurs: car ces secteurs sont connus pour avoir souffert et continuer à souffrir beaucoup de la crise. A noter: les entreprises de ces secteurs ont fait un usage particulièrement fréquent du programme de crédit Covid-19.

Un grand bémol à relever: les chiffres des faillites en Suisse sont «généralement très volatils» et donc sujets à de «fortes fluctuations d’un mois à l’autre». Evitons-donc de tirer des conclusions précipitées!uhl

Adaptation: JAM

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