Publié le: 6 avril 2018

Vitrine tech pour les équipementiers

MOBILITÉ AUTONOME – Découvert au Salon de l’auto de Genève, Snap est un concept-car robotisé et modulaire signé Rinspeed. 
Le génie du constructeur zurichois, c’est d’y impliquer une trentaine d’entreprises.

Derrière Rinspeed se cache Frank Rinderknecht. Il est à la Suisse alémanique ce que Franco Sbarro est à la Suisse romande: un génie de l’automobile connu internationalement! Mais la force du Zurichois, c’est de s’associer à des dizaines de fournisseurs qui, en apportant leurs ultimes technologies, se retrouvent sous les projecteurs de la halle 6 (stand 6240) de Palexpo, derrière l’objectif de journalistes venus du monde entier.

Le 40e concept de Rinspeed s’appelle Snap, une voiture 100% autonome qui se passe de conducteur, donc de volant, pédales, etc. La particularité du véhicule, c’est une carrosserie («pod») séparable du châssis-plate-forme («skateboard»): la plate-forme abritant les trains roulants, motorisations et dispositifs de conduite 
autonome s’accouple au choix à des cellules habitables ou à des modules cargo de différents types (transport de marchandises, food truck, ambulance, etc.).

«la force du Zurichois, c’est de s’associer à des dizaines de fournisseurs...»

L’idée, c’est que la partie inférieure, contenant les composants mécaniques et électroniques, puisse être remplacée à la fin de son cycle de vie par un nouveau châssis, au top de la technologie.

Réseau d’entreprises

Pour les entreprises participantes, le prototype Rinspeed est l’occasion d’exposer, voire d’expérimenter leurs dernières technologies. Citons-en quelques-unes: ZF fournit un groupe motopropulseur électrique à deux essieux directionnels, afin de faciliter les manœuvres en ville. Snap n’a aucune soudure, préférant les adhésifs innovants du suisse Sika Automotive. L’américain Gentex fournit le scanner de l’iris des yeux pour la reconnaissance des occupants, ainsi que des vitres qui se teintent à volonté, comme sur le pare-brise du Boeing Dream­liner. La société de Hambourg Ibeo intègre ses capteurs lidars pour détecter en temps réel les obstacles sur la route. Les électroniciens NXP et Harman se sont associés dans le développement d’une antenne assurant une communication sécurisée avec le monde extérieur et une connectivité à haut débit 5G. Sprint, géant américain des télécommunications, assure la stabilité des réseaux. SAP, leader européen des logiciels d’entreprise, soutient les écosystèmes numériques avec des solutions dans le domaine des villes intelligentes, de la santé et de la mobilité connectée. TomTom apporte des cartes HD offrant à la mobilité autonome une conduite prédictive, donc plus confortable pour les occupants. La start-up israélienne Valens assure la transmission rapide et sécurisée des signaux multimédias haute résolution entre les nombreux composants du véhicule. Le réseau «Market Place» permet d’utiliser la variété de «pods» et «skateboards» en fonction des prestataires de services.

La liste des innovations est encore longue mais toujours aussi passionnante! Et au niveau entrepreneurial, cette collaboration est vraiment un exemple Ă  suivre.

Jean-Luc Adam

en bref

L’étoile: un dixième devenu chinoise

Le constructeur automobile chinois Geely acquiert 9,69% du capital de Daimler, devenant ainsi le plus gros actionnaire du groupe allemand. Le grand public a déjà entendu parler de Geely lors de sa prise de contrôle de Volvo Cars, en 2009. En fait, le groupe de Hangzhou possède déjà plusieurs marques étrangères (Polestar, Lotus, London Taxi) ainsi que des parts de capital importantes chez Proton et Volvo Trucks. Mais la montée dans le capital de Daimler est animée par un autre objectif: «Je suis particulièrement satisfait d’accompagner Daimler qui est en passe de devenir le premier fournisseur de mobilité électrique au monde», dixit Li Shufu, l’emblématique patron de Geely.

Ça déménage aussi à Palexpo

Le 88e salon de l’automobile de 
Genève (du 8 au 18 mars) a vu ses stands quelque peu chamboulés. Par manque de nouveautés, Opel et Tesla ont décidé de ne pas participer. Une réorganisation des stands rassemble Peugeot et Citroën, mais DS n’a visiblement pas trouvé sa place. Chaque année, Mini brille par son absence, puisque la marque britannique snobe ce genre d’événement. Aston Martin déménage dans la halle 2 pour rejoindre la meute des petits constructeurs de bolides d’exception. Enfin, les stands Land Rover et Jaguar traversent littéralement la halle 6 pour gagner une surface nécessaire à l’extension impressionnante de leur gamme. (JLA)

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