Publié le: 4 juillet 2014

Vive levée de boucliers contre Billag

Taxe média – « Nous ne nous laisserons plus arnaquer ! » Après la presse de boulevard, les chefs d’entreprise expriment eux aussi leur raz-le-bol sur les réseaux sociaux et dans les nouveaux médias. On parle des élections de 2015. L’été sera chaud!

« Pour une majorité des acteurs politiques au niveau fédéral, la Société suisse de radiodiffusion et de télévision (SSR) est toujours une vache sacrée », a écrit la NZZ le jour où le Conseil des Etats a dit oui au racket programmé en faveur de Billag et aux dépens des entreprises (lire en Une). La « Vieille Tante » NZZ a épinglé ­Doris Leuthard, notre ministre des télécommunications, apostrophée comme « gouvernante de service », lui reprochant un comportement de « maîtresse d’école » face aux députés de la Chambre haute : « Il est étonnant que les membres du Conseil des Etats aient admis qu’on leur parle sur ce ton. » Le conseiller national Jean-François Rime en a pris, lui aussi, pour son grade dans les délibérations du Conseil des Etats : Leuthard s’est plainte du fait que, dans l’affaire Billag, il communique avec les médias.

« Quintupler la redevance médiatique est un racket dicté par l’état. »

Si elle s’était informée directement auprès du président de l’Union ­suisse des arts et métiers, la conseillère fédérale aurait pu apprendre de Rime ceci : « Pour mes trois entreprises, je devrais payer dorénavant 14 600 francs à Billag, un montant absolument injustifié et complètement absurde pour un service que nous ­payons déjà tous à titre privé. » « Quintupler la redevance médiatique est un racket dicté par l’Etat ! » Répondant au Journal des arts et métiers, Rime a évoqué le fait qu’il emploie une quarantaine de Kosovars, ce qui doit être également le cas d’innombrables autres entreprises en Suisse. « Ces travailleurs paient tous, à titre privé, des redevances Billag, même s’ils n’utilisent pas la télévi­sion publique suisse, mais suivent plutôt les programmes diffusés de leur pays par satellite. » Rime désigne donc, lui aussi, la redevance Billag multipliée par cinq comme un « racket dicté par l’Etat ».

Soutien au référendum

D’innombrables chefs d’entreprise ont un point de vue similaire. Par courrier postal ou électronique, par des postes sur Facebook, mais également dans les forums en ligne des groupes de médias suisses, ils donnent libre cours à leur incompréhension face aux redevances Billag prévues aux dépens des entreprises et font état de leur volonté de soutenir le référendum prévu :

n « Heureusement, l’initiative pour la suppression de la redevance Billag va bientôt passer devant le peuple. Plus tôt nous en aurons fini avec ­cette aberration, mieux cela vaudra. » Nadine Richter

n « Il est plus que temps de faire quelque chose contre cette arnaque de la SSR. Nous n’avons pas besoin d’un impôt médiatique, et surtout pas multiplié par deux aux frais des entreprises. » Urs Früh

n « Je paie la redevance Billag à titre privé et mes employés le font également. Dans notre entreprise du commerce de détail (avec trois employés et plus d’un million de chiffre d’affaires), nous travaillons. Sinon, d’où proviendraient nos gains ? La consommation médiatique ne génère aucun revenu. Quelle impudence, quel toupet d’imposer cette rede­vance aux entreprises ! Dans les entreprises, on travaille. Cet impôt doit être aboli. » Karl Berger

n « Si je peux contribuer à notre objectif commun, celui de crever l’abcès Billag, je suis partant. En tant que journaliste et en tant que citoyen ­suisse d’esprit libéral. » Ruedi Stricker

n « Un cordial merci pour votre combat contre Billag (et contre la radio-télévision publique surdimensionnée). Je génère près de 500 000 francs de chiffre d’affaires dans une S.A. immobilière décentralisée. Pas d’em-ployés, pas de frais, pas de bureau séparé. Mais dorénavant, je devrais payer deux fois 400 francs pour la télévision ! » Ralph Brunner

n « En tant que petit détaillant occu­pant trois employées, nous payons déjà depuis des années, en plus de la redevance Billag, des redevances à la Suisa, parce que dans notre magasin sont installés des haut-parleurs et que, de ce fait, la ‹ radio › est ‹ publique ›. Au total, cela représente 423,30 francs par année. Avec la nouvelle réglementation, ce montant passerait à 1000 francs, soit plus du double. Le calcul sur la base du chiffre d’affaires est de toute façon plus que discutable, car cela voudrait dire en fait que la SSR participerait à mon succès commercial sans avoir eu à y contribuer en quoi que ce soit. En tout cas, vous pouvez compter sur mon soutien contre ce projet ! » Urs Wertli

« une idiotie – une machine à gaz qu’il faudra supprimer ! »

n « Je m’oppose, moi aussi, énergiquement à cet impôt. Pour un particulier, il est déjà suffisamment affligeant de voir l’indigence des programmes qui nous sont proposés par la télévision et la radio suisses. Espérons que cette redevance supplémentaire pourra être définitivement écartée. Les courriers de Billag n’ont rien de précisément amical. » Barbara Kuhn

n « Une fois de plus, on le voit, Doris Leuthard (PDC) est aux côtés de la gauche. Ne nous lamentons pas, mais ne réélisons pas, aux prochaines élections, ceux qui approuvent cette arnaque de la SSR à l’échelle nationale. » Hanna Gabatuler

n « Les responsables devraient bien réfléchir à ce qu’il adviendra par la suite. L’arnaque à la redevance, sous l’étiquette boursouflée de Service Public, est une épine dans le pied pour la plupart des citoyens. Tout cela commence à produire sa propre dynamique et va se terminer par une votation populaire qui remettra les politiciens à leurs places. » Sandra Brosi

n « C’est simplement une effronterie ! Cet émetteur, il faut l’exposer à l’éco-nomie de marché. Ses responsables pourront démontrer ce dont ils sont capables ou non. » Arthur Grubenmann

n « La société Billag est totalement superflue. Quand sera-t-elle ENFIN abolie ? Faudra-t-il encore 20 ans pour qu’on en finisse, à Berne, avec ce mélodrame ? » Joe Amberg

n « Il est d’usage depuis des décennies, en Suisse, d’imposer la population à double (successions, transports). » Marcel Tschudin

n « Payer plus de 1000 francs de redevances Billag alors que les employés n'utilisent ni radio ni télévision pendant qu‘ils travaillent? C'est un racket sur les arts et métiers » Peter Möckli

n « C‘est une punition collective!» Beat Bannier

Articles approfondis

Les plus consultés