Publié le: 4 février 2022

Vol de subventions à caractère insolent

LOI SUR LES MEDIAS – Le 13 février, la Suisse votera sur le «paquet médias». Cette nouvelle loi prévoit de multiplier les subventions actuelles de plusieurs millions. Tous les médias gratuits sont exclus et discriminés. Cette manne rendrait les grands groupes de médias dépendants de l’État.

Les médias suisses devraient désormais être subventionnés à hauteur de 178 millions par an. Avec les subventions pour les radios et télévisions d’un montant supplémentaire de 109 millions et la baisse du taux de TVA, cela coûterait à l’avenir plus de 400 millions de francs par an aux contribuables – plus de quatre milliards en dix ans.

«SI VOUS VOULEZ DES MÉDIAS INDÉPENDANTS ET DIVERSIFIÉS, VOTEZ NON AU PAQUET MÉDIATIQUE NÉFASTE LE 13 FÉVRIER»

Les principaux bénéficiaires en sont les grands groupes de médias, qui ont gagné plus de 300 millions de francs en 2020. Ce hold-up sur les caisses de l’État est nuisible et inutile. Le «paquet médias» est un pur gaspillage de l’argent du contribuable.

Large alliance opposée

De nombreux petits éditeurs et éditeurs régionaux, des journalistes et plus de 90 parlementaires s’opposent à cette loi (lire aussi notre édition du 21 janvier). Idem pour les quatre présidents de parti à droite, PLR, Centre, UDC et Verts’libéraux. Dans l’opposition figurent encore les Jeunes Libéraux-Radicaux, ceux du Centre et de l’UDC ainsi que de nombreux partis cantonaux.

Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas pourquoi de tels groupes et des individus très aisés devraient mettre la main sur cet argent. Les milieux économiques s’opposent eux aussi à cette loi. L’Union suisse des arts et métiers (usam), la Société suisse des entrepreneurs, Economiesuisse, l’Association suisse des médias en ligne et bien d’autres sont unanimes: il faut rejeter ce subventionnement.

Le «paquet médias» est dangereux pour notre État. Si les médias se laissent acheter par la politique, c’est un poison pour la démocratie. Nous avons besoin de médias crédibles et indépendants. Or ce projet rend les médias dépendants de l’État, car «qui paie commande», comme le veut le dicton.

Médias gratuits discriminés

Un autre défaut de construction de la nouvelle loi est qu’elle discrimine tous les médias gratuits. Les jeunes et les personnes moins fortunées qui ne peuvent pas se permettre un abonnement coûteux aux médias sont exclus. Cela permet aux grands groupes de cimenter encore plus leurs monopoles et d’empêcher ou d’affamer les autres médias locaux. Ainsi, sous le nom ambigu de «paquet de mesures en faveur des médias», ce projet torpille également la diversité médiatique de la Suisse.

Un paquet Ă  rejeter

L’Association suisse des éditeurs et la Berne fédérale affirment en outre et à tort que la nouvelle loi profite aux petits éditeurs. Or c’est prouvé: plus du trois quarts des subventions iraient dans la poche des grandes maisons d’édition et des groupes de médias. Les petits médias régionaux ne recevraient pas une miette. Désormais, les journaux du dimanche, les grands groupes de presse, la distribution matinale et les abonnements aux journaux des grands groupes de presse seraient subventionnés. Les millions d’impôts vont ainsi dans les poches de riches entreprises qui n’ont nullement besoin de cet argent.

En résumé: si vous voulez des médias indépendants et diversifiés, votez NON le 13 février à ce paquet sur les médias néfaste.

usam

www.medias-train-de-mesures-non.ch

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