Depuis plus d’une année, les mesures pour combattre la pandémie rythment notre quotidien. Cette crise sans précédent porte non seulement atteinte à nos libertés, mais elle limite également les occasions d’échanger et de se rencontrer. Un ingrédient pourtant essentiel à la représentante du canton de Fribourg au Conseil des États que je suis.

«Un homme de la terre qui garde les pieds bien au solet dont l’esprit ne manque pas de vision.»

Comment connaître la réalité, les défis, les perspectives, les craintes, les ambitions des entrepreneurs de ma région si je n’ai plus de contact avec eux? C’est avec ce constat que j’ai pris l’initiative de débuter ma tournée des entreprises, pour rencontrer celles et ceux qui donnent aussi du sens à mon travail à Berne.

Ils sont commerçants, artisans, industriels… Leur produit? Des meubles, des infrastructures, des médicaments, des appareils électroménagers, du lait, des fromages, de la viande, du chocolat…

Ce lundi, c’est avec François Othenin-Girard, journaliste pour le Journal des arts et métiers que je poursuis cette passionnante tournée et découvre une activité qui a toute son importance dans notre canton et en particulier dans la région du lac: les légumes.

Cette rencontre ne ressemble à aucune autre et mon constat se confirme pourtant au fil des visites: l’innovation est souvent dans la bouche des politiciens, mais c’est entre les mains des entrepreneurs qu’elle prend tout son sens. Thomas Wyssa, présenté (lire ci-contre p. 14) par mon complice du jour, est d’abord un homme de la terre, dont la famille a valorisé – au fil des générations – son outil de travail.

En faveur de l’environnement

Un homme de la terre qui garde les pieds bien au sol et dont l’esprit ne manque pas de vision. Lui est un créateur et un transformateur. Un créateur de qualité, de valeur, d’emplois. Le transformateur d’une exploitation maraîchère en une véritable entreprise usant de toutes les nouvelles technologies existantes pour optimiser sa production.

Sa dernière réalisation: une nouvelle serre qui offre encore dix places de travail supplémentaire. Par l’exemple, cette entreprise démontre que l’humain et la technologie vont de pair et que le mariage des deux permet d’atteindre qualité et efficacité.

Construire des ponts

Lorsque j’ai demandé à Thomas Wyssa si je pouvais venir accompagnée pour vous raconter son histoire et celle de l’entreprise, il a accepté avec la motivation de montrer l’évolution dans son activité et l’engagement quotidien en faveur de l’environnement et d’une alimentation saine.

C’est vrai. Pesticides, aménagement du territoire, émissions CO2, approvisionnement... C’est le quotidien de cette entreprise et s’il y a parfois un fossé entre les discours politiques et le comportement des consommateurs, il est de ceux qui construisent des ponts et trouvent des solutions.

CO2: intégrer la consommation

Comme bien d’autres PME, Wyssa Gemüse est devenue un laboratoire d’idées qui confirme que l’innovation ne se fait pas qu’au sein des start-up et qu’elle est le moteur et la garante de la durabilité d’une entreprise.

«un créateur et un transformateur. Un créateur de qualité, de valeur, d’emplois.»

Parfois, il faut du temps, comme pour la recherche, les expériences en vue du remplacement de certains pesticides. Parfois, il faut de la flexibilité, comme dans le domaine de l’aménagement du territoire qui est encore trop souvent travaillé en silo alors qu’il représente un élément incontournable pour atteindre les objectifs climatiques.

«Une tournée des entreprises, pour rencontrer celles et ceux qui donnent aussi du sens à mon travail à Berne.»

Parfois, il faut transformer la vision, comme dans le cadre des émissions CO2 qui sont – dans le cas de cette activité – non seulement produites mais aussi consommées par les plantes: un bilan intégrant autant la production d’émissions que la consommation permettrait d’arriver à un résultat nul, favorable à l’environnement.

Et constamment, il faut rester informés. À propos de l’actualité nationale et internationale, à propos des progrès réalisés dans d’autres régions et pays. À propos des nouvelles technologies et formations.

Formation: le meilleur bagage

La formation est d’ailleurs l’un des piliers de cette entreprise, qui se doit de former en continu ses collaborateurs aux nouvelles techniques et normes.

Un état d’esprit qui ne concerne pas que les employés, mais aussi la direction. Le patron, Thomas Wyssa, avait insisté auprès de son fils pour qu’il ait le meilleur bagage possible au moment d’arriver dans l’entreprise.

Nul doute qu’avec l’exemple du père et de sa solide formation, Christoph Wyssa poursuive sur cette belle lancée et dépose sa marque de fabrique pour faire de ce succès régional un fleuron cantonal.

Johanna Gapany,

conseillère aux États (PLR/FR)

johanna.gapany@parlement.ch