Publié le: 3 mars 2023

Le problème n’est pas lié au résultat

compenswiss – L’année dernière, le fonds AVS a perdu environ quatre milliards de francs. Ce n’est pas un problème. Ce qui l’est, c’est que des gens s’engagent pour qu’il en perde encore plus.

L’AVS est une assurance qui se finance selon le principe de la répartition. Cela signifie que les personnes qui travaillent aujourd’hui paient pour d’autres personnes qui touchent une rente aujourd’hui. Les cotisations des cotisants sont réparties sur les rentes à verser. Mais comme il y a – encore – plus d’argent versé que d’argent perçu, il y a un excédent. Celui-ci doit être placé.

Avec l’argent excédentaire, on constitue un fonds qui est géré par une organisation professionnelle, compenswiss, selon certains critères établis. Il y en a trois.

Rendement adapté au risque

Le fonds doit garantir la liquidité du système de l’AVS. Ainsi, si l’on a besoin d’argent supplémentaire pour payer des obligations de pension, on le prend dans le fonds. En outre, le fonds doit généralement placer «son» argent de manière sûre. C’est pourquoi il ne peut pas, par exemple, financer des start-ups ou placer tout son argent dans des cryptomonnaies. Mais, et c’est le troisième principe, le fonds doit aussi obtenir un rendement adapté au risque. Il doit donc être rentable. On admet qu’un rendement plus élevé est lié à des risques plus importants. Cela ne devrait pas être dissuasif, pas plus que les pertes de placement importantes que subissent de temps à autre les stratégies à haut risque. Sur le long terme, le risque plus élevé est presque toujours payant.

La prudence est perdante

On donne un exemple. Si un million de francs est investi avec prudence – par exemple avec beaucoup de dettes publiques et peu d’actions –, il est possible d’obtenir un rendement de peut-être 2 % par an. Au bout de dix ans, on dispose alors d’environ 1,22 million de francs.

Avec plus de risques, on peut progresser de 5 % par an. «Plus de risques» signifie prévoir une part plus importante d’actions et d’immobilier dans la stratégie d’investissement. Dans ce cas, on a déjà 1,27 million de francs au bout de la cinquième année. Si l’on subit entretemps des pertes comptables de 10 %, on se retrouve avec 1,45 million la dixième année. Même si l’on perd entre-temps 20 % de la valeur du placement, on se retrouve à la fin avec 1,29 million.

Oui au risque, non au gaspillage

En plaçant l’argent des assurés de manière un peu plus risquée, on obtient un meilleur rendement. Cette constatation fait partie des principes de base. Ce n’est donc pas un problème s’il y a des pertes de temps en temps. L’important est de pouvoir les récupérer avec des rendements.

Les choses deviennent en revanche problématiques lorsque les responsables utilisent la stratégie d’investissement comme un moyen de concrétiser leur idéologie. C’est le cas aujourd’hui. Le fonds AVS brûle des ressources et de l’argent avec des placements dits ESG. Ceux-ci n’apportent même pas un rendement adapté au risque. Ils ne servent qu’à satisfaire la mode. L’ESG n’est rien d’autre que du gaspillage au détriment des assurés.

Que faire? Premièrement, donner du temps à l’AVS. Les investissements doivent toujours être considérés à long terme. Deuxièmement, interdire les critères ESG frivoles. Ils ne font que nuire aux assurés et au fonds.

Henrique Schneider, usam

Articles approfondis

Les plus consultés