Publié le: 3 mai 2024

Ce qu’il faut savoir sur le financement

Routes nationales – En automne dernier, le Parlement a adopté un projet sur l’entretien et l’aménagement du réseau des routes nationales. Un montant de 14 milliards de francs a été alloué à cet effet et sera versé sur quatre ans.

Compte tenu de la situation financière tendue dans laquelle se trouve actuellement le budget fédéral, de tels chiffres incitent à la réflexion. Mais certaines questions peuvent être facilement résolues.

Question 1: Comment se justifient de telles dépenses pour les routes?

Le projet adopté est un paquet global avec une somme de financement de 14 milliards de francs. Près de 8,8 milliards sont prévus pour l’entretien des routes nationales. Près des deux tiers des fonds alloués serviront donc à entretenir et à adapter les routes nationales. Cela garantit dans un premier temps la sécurité routière.

Les fonds destinés à l’étape d’aménagement 2023 – pour les six projets choisis dans les régions de Berne, Saint-Gall, Bâle, Schaffhouse et Genève/Lausanne – s’élèvent à près de 5,3 milliards de francs, soit seulement un tiers environ des fonds alloués.

À noter: les projets décidés sont exclusivement des projets d’aménagement. Il s’agit par exemple d’élargir des routes existantes ou de construire des tunnels de délestage. Aucun projet de construction n’est prévu et aucune nouvelle surface routière n’est donc créée.

Question 2: Cela en vaut-il vraiment la peine?

Les 5,3 milliards de francs mentionnés, répartis sur quatre ans doivent être comparés aux coûts qui surviendraient si rien n’était fait. Les tronçons pour lesquels les projets sont prévus sont aujourd’hui déjà chroniquement surchargés, et les embouteillages sont réguliers. Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), il y a eu près de 40 000 heures d’embouteillage sur les routes nationales en 2022.

Les coûts économiques qui en résultent peuvent être estimés à un peu moins de 1,2 milliard de francs par an. Ces coûts sont dus aux retards, qui se traduisent par des pertes de productivité dans les PME. Les situations d’embouteillage s’aggraveront nettement dans les années à venir. Les investissements prévus permettront de réduire ces coûts. Le temps qui ne sera plus passé dans les embouteillages pourra être consacré à des activités productives.

Question 3: Cet argent ne devrait-il pas être affecté à d’autres besoins?

Cela n’est pas du tout possible, car les moyens financiers sont affectés à un but précis.

Pour rappel, le fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (Forta) constitue la base financière permettant à la Confédération d’assurer le financement des routes nationales et des projets du trafic d’agglomération. Les fonds qui y sont contenus proviennent de taxes payées par les usagers de la route – une liste dans laquelle figurent le prélèvement sur l’impôt sur les huiles minérales, la vignette autoroutière, l’impôt sur les automobiles, l’impôt sur les huiles minérales (ou taxe prévue pour les véhicules électriques), etc.

Ces fonds ne peuvent pas être utilisés pour d’autres tâches. Ainsi, le développement des routes nationales n’entre pas en concurrence avec d’autres tâches de la Confédération.

«Nécessaire, judicieux et financièrement assuré.»

L’aménagement ponctuel de tronçons de routes nationales surchargés est nécessaire, car il faut pouvoir éliminer les ralentissements et les bouchons. Toute l’économie en profite si on parvient à diminuer les surcoûts liés aux retards et aux temps d’attentes improductifs. Le financement des projets d’aménagement est assuré par le biais du Forta, dans lequel des fonds sont versés spécifiquement dans le but d’entretenir et d’aménager l’infrastructure routière par les utilisateurs eux-mêmes.

Enfin, en plus de la question de l’aménagement, les moyens financiers alloués servent principalement à l’entretien des routes et donc à la garantie de la sécurité routière. Pour toutes ces raisons, l’usam soutiendra les projets prévus.

Michèle Lisibach, usam

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