Publié le: 3 mai 2024

Se réapproprier le pouvoir d’interpréter

RÉFORME LPP – Après l’acceptation de la 13e rente AVS, il faut maintenant une réponse du camp bourgeois, estime Daniela Schneeberger, présidente de la CES, conseillère nationale (PLR/BL) et vice-présidente de l’usam. C’est fait avec le compromis largement soutenu sur la LPP. Il faudra encore un vote positif à cette réforme cet automne.

Nous voterons sans doute en septembre sur la réforme du deuxième pilier. La votation populaire sur la réforme de la LPP est décisive pour l’avenir de la prévoyance vieillesse. Il s’agit de la capacité de réforme du 2e pilier, de la souveraineté d’interprétation en matière de prévoyance vieillesse, et de questions fondamentales de politique sociale. Avec un OUI, les forces bourgeoises peuvent renforcer le système des trois piliers – ce qui est tout à fait dans l’intérêt des arts et métiers. Un NON ferait le jeu des syndicats.

Sécuriser le système à 3 piliers

Le système des trois piliers de la prévoyance vieillesse suisse est un grand succès. Les pays étrangers envient à la Suisse la stabilité de sa prévoyance vieillesse. L’AVS, la prévoyance professionnelle (LPP) et la prévoyance privée se complètent idéalement. Mais ce modèle doit être adapté de temps en temps aux besoins de la société et de l’économie. La réforme de la LPP apporte une contribution importante à la sauvegarde du système éprouvé des trois piliers. Toutes les générations en profitent, et en particulier l’économie et l’artisanat.

Corriger la charge des actifs

Nous vivons de plus en plus longtemps. C’est une chose réjouissante. Mais cela signifie aussi que le capital épargné dans le cadre de la LPP doit suffire plus longtemps. Aujourd’hui, les promesses de rentes sont parfois trop élevées. Aujourd’hui déjà, les rentes en cours doivent en partie être financées de manière croisée. Pour cela, on utilise notamment les revenus du capital des comptes LPP des personnes actives. Ce n’est ni durable ni équitable. La réforme de la LPP corrige cette injustice en adaptant le taux de conversion minimal. Elle crée ainsi plus d’équité entre les générations et de stabilité.

Les travailleurs âgés renforcés

Le Parlement a réussi à trouver une solution équitable pour tous: les personnes actives ne seront plus soumises à des charges excessives. Un autre point important est la garantie des rentes existantes des retraités: celles-ci ne sont pas touchées par la réforme. Et pour la génération de transition, il y aura une compensation adaptée aux besoins. Il est en outre important de renforcer les travailleurs âgés sur le marché du travail en lissant les taux de cotisation LPP. Cela facilite aussi financièrement l’embauche de travailleurs âgés par les entreprises. En outre, l’assurance des employés à temps partiel et des employés polyvalents est améliorée.

Lutte pour la souveraineté

La votation revêt une grande importance au-delà du sujet proprement dit: il ne s’agit pas seulement de la capacité de réforme du 2e pilier, mais aussi de la souveraineté d’interprétation dans la prévoyance vieillesse en général: les forces libérales bourgeoises peuvent la reprendre en votant OUI à la réforme de la LPP, et ainsi renforcer durablement le système des trois piliers. Un NON renforce uniquement les syndicats et leur agenda. Ils veulent en fin de compte supprimer le 2e pilier. Il s’agit d’empêcher cela!

Large soutien de l’économie et de la politique

Après l’acceptation de la 13e rente AVS, il fallait une réponse du camp bourgeois. C’est chose faite avec le compromis largement soutenu sur la LPP. Tous les partis bourgeois soutiennent le projet. La Chambre suisse des arts et métiers, le parlement de l’usam, a aussi décidé de voter OUI. Et l’Union suisse des arts et métiers a rejoint la large alliance du OUI. Avec de nombreuses autres associations économiques. Mon appel est donc clair: cet automne, resserrons les rangs dans le camp bourgeois et disons OUI à la réforme de la LPP!

Daniela Schneeberger, vice-présidente, usam conseillère nationale (PLR/BL)

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