Publié le: 7 avril 2017

«Au final, un résultat antisocial»

prévoyance vieillesse – La réforme adoptée en mars mélange les deux piliers. Les rentiers AVS actuels deviennent des seniors de deuxième classe. Interview de Karin Keller-Sutter (PLR/SG).

«Le projet de prévoyance vieillesse a été adopté par le Parlement uniquement parce que les partis du centre n’étaient pas prêts à assumer de responsabilité, écrivait Kurt Gfeller, vice-directeur de l’usam. Au lieu de faire reposer la prévoyance vieillesse sur une base saine à long terme, cette réforme beaucoup trop onéreuse impose à l’AVS, déjà confrontée à des difficultés financières, des dépenses annuelles supplémentaires en milliards de francs, et cela pour des décennies.» La jeune génération, les consommateurs et les PME paieront le prix de ce simulacre de réforme en devant s’acquitter de cotisations salariales et de TVA plus élevées. Les rentiers AVS actuels deviennent des retraités de seconde classe. Il est plus que douteux que ce projet puisse passer la rampe du peuple.

«le Parlement reporte les problèmes sur la génération suivante. Pour l’usam, C’est irresponsable.»

La réforme adoptée en mars par le Parlement ne résout pas les problèmes financiers. Elle en crée de nouveaux. «L’extension inefficace de l’AVS selon le principe de l’arrosoir engendrera d’ici à 2040 des dépenses supplémentaires de 3 milliards au minimum par an, lance Gfeller. Au lieu de garantir les rentes de la jeune génération actuelle, le Parlement reporte les problèmes sur la génération suivante. Pour l’usam, c’est irresponsable.»

C’est du reste bien l’avis de Karin Keller-Sutter (lire page 2). «La prévoyance vieillesse est un thème réputé difficile et délicat qui touche chacun de nous», explique la conseillère aux Etats radicale du canton de Saint-Gall. Dans cette réforme, il est selon elle question de niveaux de vie dans la troisième partie de la vie et de dignité en vieillissant. «Du coup, cette proposition ne recoupe pas les positions idéologiques et politiques, ajoute-t-elle. Une initiative AVSplus light ne peut en aucun cas stabiliser les finances de l’AVS. Et si l’on pèse tout le paquet à l’aune de l’équité entre les jeunes et les vieux, le résultat est net: c’est antisocial!»

Dans ses fonctions actuelles, Karin Keller-Sutter est première vice-présidente du Conseil des Etats et membre de la Commission de l’économie et des redevances (CER), de la Commission des affaires sociales (CSSS) et de la Commission de politique extérieure (CPE).

«une initiative AVS plus light ne peut en aucun cas stabiliser les finances de l’AVS.»

Autre point qui revêt toute son importance pour les arts et métiers. Elle est née dans le monde des PME et assume différents mandats dans l’économie privée. JAM

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