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«C’est l’approche qui va changer›»
FELIX WEBER – Le président de Direction de la Suva souhaite rendre la nouvelle stratégie plus efficiente. Comme il y a un siècle, après l’industrialisation, notre société se retrouve face à des mutations majeures à l’heure de la numérisation.
La Suva fête ses cent ans et affiche une excellente santé financière: pourquoi une nouvelle stratégie?
n Felix Weber: Elle nous permettra de répondre aux défis à venir. La réussite de la Suva a profondément marqué l’assurance-accidents en Suisse ces cent dernières années. Ce modèle constitue une base solide. Nous devons toutefois poursuivre son développement.
Où est le potentiel d’amélioration?
n Nous devons être encore plus efficaces. Et placer la prévention encore davantage au cœur de notre modèle.
Votre travail de prévention 
ne porte-t-il pas déjà ses fruits? 
Le nombre d’accidents du travail est en baisse constante.
n C’est vrai. Nous enregistrons un recul des accidents professionnels. En revanche, les accidents non professionnels Ă©voluent dans le sens inverse. Lors de la fondation de la ÂSuva, ces accidents ne reprĂ©sentaient que 12% de l’ensemble des cas reconnus, alors qu’ils sont de 60% aujourd’hui. Nous concevons dĂ©sormais la prĂ©vention sous un angle plus global, car un travailleur victime d’un accident durant les loisirs est lui aussi absent. Notre travail de prĂ©vention s’adapte Ă cette nouvelle donne.
Quels défis vous attendent?
n Notre société est à un tournant, de la même manière qu’il y a plus de cent ans. A l’époque, c’est l’industrialisation qui a posé les bases de la fondation de la Suva. Aujourd’hui, la numérisation bouleverse notre quotidien et le monde du travail, et elle change la donne pour nos assurés. Elle s’accompagne, notamment en matière de prévention et de sécurité au travail, de nouvelles questions qui appellent des réponses.
Les robots et l’automatisation prennent la place des travailleurs.
n Ils modifient les processus de travail. Dans de nombreux secteurs, l’automatisation a contribué à abaisser le nombre d’accidents professionnels. Mais il existe aussi de nouvelles opportunités. Il y a dix ans, personne n’aurait pensé que nous aurions en permanence dans la poche un téléphone mobile d’une puissance supérieure à celle d’un ordinateur portable de l’époque. Nous devons exploiter ces opportunités et les intégrer dans notre travail de prévention.
En envisageant les choses de manière radicale, si tous les travaux sont effectués par des robots, la Suva n’est plus nécessaire?
n Un changement aussi radical concernerait la société dans son ensemble. Notre système social tout entier repose sur l’être humain, sa capacité de travail et sa rémunération. Pour l’instant, je considère surtout que nous devons exploiter les opportunités des nouvelles technologies.
De quelle manière?
n La numérisation est une aide précieuse pour accroître notre efficacité. Qu’il s’agisse du traitement des cas ou de la communication avec nos clients, la Suva doit poursuivre sa mission et continuer à contribuer à la compétitivité de la place industrielle, comme elle l’a fait avec succès durant cent ans.
De quelle manière la mission de la Suva va-t-elle évoluer?
n Sa mission principale restera la même. Nous rendons le travail et les loisirs sûrs. C’est l’approche que nous allons changer.
Interview: Suva
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