Publié le: 7 octobre 2016

Le commerce de détail et ses alertes

veledes – La guerre des prix, le tourisme des achats et le franc fort, ce ne sont que trois défis parmi d’autres pour les détaillants dans un monde poste-Usego. La branche peut par ailleurs s’appuyer sur des formations attractives et un puissant réseau d’achat.

Il y a dix ans, le commerce de détail assistait à la disparition de l’un de ses membres les plus importants, la Société suisse de vente au détail Usego. Créé en 1907, ce dernier fonctionnait comme centrale d’achat et de logistique pour tous les détaillants indépendants dans tout le pays. La plupart des PME actives dans le commerce des denrées alimentaires dans les petites villes et les villages s’approvisionnaient depuis des années auprès d’Usego.

«Une demande boostée par les produits convenience.»

«Pour les magasins affiliés, la question de la poursuite des activités s’est alors posée, se souvient Hans Liechti, actuel directeur de Veledes. Il régnait une grande insécurité et un sentiment d’impuissance dans la branche.» Veledes a sauté dans la brêche et a assuré cette fonction d’interface en mettant au point de nouveaux partenariats avec les filiales de Volg, de Spar et de Denner.

«Nos membres ont du se réorienter, résume Hans Liechti. Et actuellement, la branche doit faire face à de grands changements. Selon lui, la demande est sans cesse boostée, cette année encore par les produits de type «convenience», les shops des stations-services et les take-aways permettant les achats rapides.

«Nos membres craignent avant tout cette évolution, en raison de la baisse des dépenses des consommateurs, analyse Hans Liechti. On achète vite un sandwich, ou un autre produit, tandis que le reste des achats est fait dans la grande distribution ou à l’étranger.» Et si l’on prend en considération les heures d’ouverture fixes des commerces dans les villages, il devient difficile de régater face aux stations-services qui restent ouvertes.

«Le tourisme des achats et le franc fort mettent la branche sous une forte pression.»

Il y a d’autres obstacles. Le franc fort continue de mettre le niveau des prix sous pression. La situation économique est difficile avec le tourisme des achats. «La guerre des prix se poursuit dans le commerce de détail et le franc fort continue de mettre le niveau des prix sous pression, déplore Hans Liechti. Tout cela favorise bien sûr le tourisme d’achat.» Le marché évolue constamment, avec de nouveaux assortiments, les besoins des clients changent et l’arrivée de nouveaux acteurs créent un changement permanent.

Valorisation de l’apprentissage

La formation professionnelle et continue représente un thème d’importance pour Veledes. L’association s’implique dans ce sens. «Nous formons dans nos cours interentreprises 4500 personnes, relève Hans Liechti. Ces cours sont donnés à cinq endroits différents selon une méthode et une didactique unique.» De plus, chaque année, environ 1700 jeunes (contre 1350 durant une décennie) finissent leur apprentissage de trois ans comme Gestionnaire du commerce de détail (CFC) ou de deux années comme Assistant du commerce de détail (AFP).

Les concours rendent ces métiers encore plus attactifs

«Les métiers dans la branche des denrées alimentaires sont appréciés, se réjouit Hans Liechti. En dépit d’une évolution démographique difficile, le nombre d’apprenants reste stable.» Grâce à la nouvelle loi sur la formation professionnelle, le métier est devenu encore plus attractif. «La participation aux concours professionnels permet à nos métiers de bénéficier d’une plus grande visibilité et de toucher l’image que le public s’en forme, estime Hans Liechti. A cet égard, le SwissSkills de Berne en 2014 où nous étions pour la première fois, s’est révélé un grand succès.» Conséquence de cet état de fait, la demande de places d’apprentissage excède parfois l’offre disponible, même si il se trouve malheureusement toujours des entreprises qui n’arrivent pas à trouver d’apprentis. Parfois aussi, le bagage scolaire s’avère insuffisant.

La révolution digitale touche également la branche du commerce de détail, qu’il s’agisse de logistique, des paiements ou d’autres domaines. «Le paiement se dirige de plus en plus vers le numérique, constate Hans Liechti.»

Le directeur de Veledes en est persuadé: la branche dispose de grands potentiels et continuera de se développer avec succès. Nous disposons d’un réseau de vente dense et d’une formation attractive. «Nos membres se distinguent de la concurrence par cette proximité avec le client, le sens des relations amicales, la composante sociale, mais aussi les produits régionaux, souligne Hans Liechti. De telles compétences sont hautement valorisées par la clientèle.»

Corinne Remund (traduction JAM)

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