La session de printemps a commencĂ© lundi 27 fĂ©vrier avec, au Conseil national, un dĂ©bat très attendu sur le service public de la SSR. Certes, le Conseil des Etats a lui-mĂŞme commandĂ©, en 2014, le «Rapport d’analyse de la dĂ©finition et des prestaÂtions du service public de la SSR», dĂ©jĂ abordĂ© Ă la session d’hiver passĂ©e, mais sans vĂ©ritable Ă©valuation ni revendications. Le Conseil fĂ©dĂ©ral a Ă©tĂ© chargĂ© de «prĂ©senter et d’analyser les prestations de service public de la SSR financĂ©es par les redevances (puis par les impĂ´ts), en tenant compte de la position et de la fonction des radioÂdiffuÂseurs privĂ©s». En rĂ©ponse au postulat du Conseil des Etats, le Conseil fĂ©dĂ©ral a publiĂ©, le 17 juin 2016, un rapport que l’usam recommande au Conseil national de prendre connaissance en le rejetant. Le Conseil fĂ©dĂ©ral rejette le dĂ©bat sur le service public
«LE CONSEIL FÉDÉRAL VEUT MAINTENIR LE STATU QUO DE LA SSR ET REFUSE TOUT DÉBAT.»
Au lieu de créer une base pour un débat constructif sur la portée du 
service public, le Conseil fédéral 
essaie par ce rapport de maintenir 
le statu quo de SSR et son budget à milliards. Pourtant, un débat de fond sur le service public de la SRR est urgent. N’oublions pas que le peuple a, par une majorité historiquement faible lors de la votation popu
laire du 14 juin 2015 sur la Révision 
de la loi sur la radio et la télévision et au nouvel impôt Billag sur les 
médias, envoyé un message très 
clair au Conseil fédéral: un large
débat public sur le contenu et la 
portée du service public de la SSR 
est réclamé! Et aussi que la SSR 
nécessite, en tant qu’association, 
une réforme en termes de trans
parence et de structure organisa
tionnelle.
Pourtant, le Conseil fédéral campe sur ses positions en maintenant le statu quo de la SSR. Même un simple débat sur le budget qui lancerait une vraie discussion sur les prestations possibles, est ignoré! Non seulement son rapport est partial, mais il élude les questions principales. Au lieu de se confronter objectivement à la question posée par notre démocratie directe, le Conseil fédéral accepte même que la SSR se développe davantage, notamment sur l’internet.
Le Conseil fédéral snobe 
le Parlement
Au lendemain de la votation populaire sur la Révision de la loi sur la radio et la télévision, plusieurs membres du Conseil national ont formulé des postulats. Mais les motions et initiatives parlementaires ont pratiquement toutes été rejetées par le Conseil fédéral. La discussion sur le budget de la SSR et les impôts médias élevés n’a pas pu avoir lieu. Et personne n’ose aborder une réforme juridique de la SSR en vérifiant si cette société anonyme au budget de 1,6 milliard ne peut pas avoir une forme plus contemporaine que la désuète association. Selon le rapport «Service public» publiés par le Conseil fédéral, il ne devrait pas non plus être possible de prendre de plus en plus en compte le principe de subsidiarité de la Constitution fédérale et de considérer les contrats passés à la SSR, là où aucune offre de prestataire privé n’existe. Autre sujet balayé par le Conseil fédéral, la discussion sur la manière de limiter la présence online de la SSR.
Point de vue de l’usam
Soutenus par une large base politique (PDC, PVL, PLR et UDC), nous rĂ©clamons un dĂ©bat sur le rapport du service public. A l’ordre du jour Ă©galement, la question de la joint-venture prĂ©vue entre Ringier et Swisscom avec les distorsions de concurrence qui en rĂ©Âsulteraient (lire texte principal). En outre, nous voulons connaĂ®tre les prestations dĂ©taillĂ©es qui comprennent le service de base politiquement dĂ©fini pour la SSR dans le contexte de la numĂ©risation. Des variantes budgĂ©taires corresÂponÂdantes devraient ĂŞtre soumises, afin de savoir enfin dans quelle constellation budgĂ©taire se trouve la SSR et avec quelles consĂ©quences. Enfin, le Conseil fĂ©dĂ©ral souligne dans son rapport que les programmes de la SSR doivent clairement se distinguer des mĂ©dias commerciaux. Une telle dĂ©claration devrait au moins ĂŞtre suivie par une sĂ©rie de mesures concrètes.
Dieter Kläy, usam