Publié le: 5 juin 2015

Le succès, c’est d’essayer!

se lancer – Parti d’une idée simple, ils en sont déjà à mille téléchargements. Rencontre avec 
le jeune ­fondateur de Wicard, une nouvelle App dédiée au marché de la recommandation.

Wicard, c’est quoi? C’est une application mobile lancée il y a deux semaines qui permet d’enregistrer et partager ses adresses préférées avec ses amis. Son fondateur, Didier Schwarz (25 ans), explique sa démarche. «Aujourd’hui, tu as énormément d’informations quand tu recherches par exemple un restaurant. Il y a des faux commentaires de satisfaction.» Il souhaitait apporter de la valeur à l’information, à une époque à laquelle on en est submergé. Wicard vise donc une solution au problème de trouver des vrais bons plans.

«L’idée est venue lors de mon séjour Erasmus à Madrid, où je cherchais les bonnes adresses de la ville pour les coiffeurs, les restaurants, raconte Didier Schwarz. J’en testais un, il n’allait pas, un deuxième, un peu mieux. Je prenais les cartes de visites que j’enregistrais dans mon téléphone, ça prenait du temps.»

Accompagné du professeur Yves Pigneur en master à HEC Lausanne, il se lance déjà lors de ses études. La procédure? Visiter une centaine d’établissements de tout types pour comprendre leurs problèmes et besoins.

Ecouter et ne pas parler, voilà les règles du jeu au début. «Ce qui est drôle, c’est que maintenant on va démarcher ces mêmes établissements et ils me disent que c’est génial ce qu’on fait, or ils ne se souviennent pas que c’est eux qui m’ont dit ce qu’ils voulaient, il y a 8 mois.» Un exemple concret qu’il mentionne est celui d’un coiffeur qui fait plus de réservations qu’il n’a de capacité, car beaucoup de gens annulent. «Le moment où il perd de l’argent, c’est quand des gens ne viennent pas. Avec le système Wicard, ils pourront directement communiquer au client qu’ils peuvent avoir un deal spécial s’ils viennent lors de l’heure creuse.» Une situation gagnante-gagnante pour l’utilisateur et l’entreprise, voilà la recette de Wicard!

Comment se motiver?

Quand Didier nous parle de sa motivation, on comprend que celle-ci n’est pas liée à l’argent. «Il y a deux motivations, la première est entrepreneuriale et la seconde liée à ce projet. Tu pars d’une idée qui a l’air de séduire et tu te dis que tu arriverais à améliorer le quotidien des gens.» L’équipe semble également être un élément important de sa motivation. «Tu iras vite seul, tu iras loin ensemble», voilà une devise qui lui parle. Pour compléter ses compétences et pour se préparer au concours entrepreneurial Start, il passe une annonce, récolte 15 candidatures sans leur avoir proposé de contrepartie. «Il faut trouver une personne qui veut à la fois être entrepreneur et qui a envie de te soutenir dans le projet.» Pour tester ses nouveaux coéquipiers, ils font un voyage à Varsovie avant même d’avoir écrit une ligne de code.

Des clients, pas des concours!

«Chacun, avec nos économies, nous avons créé une SA, lancé l’application, cela il y a deux semaines. On commence à générer nos premiers revenus, mais pas encore de salaires.» Quand on lui demande s’il conseille de faire des concours pour entrepreneurs, sachant que son projet a gagné 10 000 francs de Venture Kick, sa réponse est mitigée. Il mentionne que certaines startup ont levé beaucoup de fonds lors de concours, ce qui leurs a fait perdre le focus. «On préfère avoir des clients que des concours. C’est bien d’en remporter un, car ça labélise et ça montre que des personnes externes sont intéressées par le projet, mais ça prend vite du temps.»

A quoi ressemble le succès? «Atteindre l’autonomie financière, c’est déjà un premier point. On ne peut pas rester chez nos parents indéfiniment. Le deuxième facteur, c’est le nombre de personnes qui utilisent notre application.» La conclusion semble être qu’après tout, le succès, c’est d’essayer. «De toute façon c’est simple, tous ceux qui ont gagné au loto ont participé.»

Quand on lui parle de grandes entreprises, Didier n’est pas convaincu de vouloir y travailler. Après un stage dans une grande banque suisse, ce qui le dérange le plus, c’est que même sans lui la boite tournerait, il n’a pas l’impression de contribuer à quelque chose. «Alex Osterwalder, créateur du Business Model Canvas, a déclaré que les entrepreneurs étaient inemployables, je suis assez d’accord.»

Après avoir passé un an sur le projet «à fond», l’équipe est encouragée par ses clients et les amis, mais avoue aussi que certains aiment également critiquer. Il faut savoir faire la part des choses. Son conseil aux futurs entrepreneurs qui hésitent à se lancer? Ne pas hésiter!

Nina Maurer

Les plus consultés