Publié le: 6 avril 2018

On prend le temps de réfléchir

formation professionnelle – Il a fallu attendre que la pression devienne massive avant que le SEFRI accepte de publier un rapport caché. Et maintenant, de nouvelles questions se posent ...

Encore un épisode dans la saga de ces expertises commandées par le Secré­tariat d’Etat à l’éducation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) mais non publiée (lire le JAM de mars). Un dossier si opaque qu’il a fallu ­reposer de nouvelles questions. On n’a pas fini d’en parler...

Correctifs impératifs

Pour rappel: afin de renforcer l’en­seignement et la formation profes­sionnels, le SEFRI a commandé trois rapports d’experts externes. Deux d’entre eux ont été publiés. Le troisième non, en raison de son caractère jugé «non scientifique». Etrange! Après plusieurs questions posées au Parlement, le SEFRI a finalement sorti le document. De plus, les experts Uschi Backes-Gellner et Ursula Renold ont déclaré que les auteurs du rapport de base ne disposaient pas d’une connaissance suffisante du système suisse de formation professionnelle.

De l’irritation dans l’air

Pour Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’usam et conseiller national, l’attitude du SEFRI à l’égard de ce troisième rapport est «quelque peu irritante». Des doutes similaires avaient déjà été émis lors de la consultation sur l’importance du rapport. «Nous constatons maintenant que les deux évaluateurs confirment amplement les critiques que nous avions formulées dès le départ», lance-t-il.

Comme le plan de route et la procédure sont tous deux basés sur ce rapport, il faut savoir maintenant dans quelle mesure le tout doit être adapté à cette donne. Pour l’usam, il est inacceptable de faire abstraction de critiques substantielles et qu’il faille attendre que la décision ait été prise pour qu’elles deviennent publiques. «Au vu de la gestion de projet inhabituelle, le moins qu’on puisse dire, c’est que celui de la formation professionnelle 2030 menace de déraper», s’inquiète le conseiller national. Le fait que 120 participants aient bricolé 14 esquisses du projet, lors de la conférence conjointe des partenaires, n’a pas amélioré le niveau de clarté du projet.

De la vision à la visibilité

Un temps de réfle­xion devient vraiment nécessaire. Cette pause devrait être utilisée pour trouver enfin une position de départ commune et une compréhension uniforme de tous les participants sur les points les plus importants de cette «vision» de l’enseignement et de la formation professionnelle 2030. Seules les conclusions de cette discussion peuvent servir de base à un processus sérieux pour la vision de la formation professionnelle à l’horizon 2030.

On se parle!

La direction de l’usam, les conseillers nationaux Jean-François Rime et Hans-Ulrich Bigler souhaitent désormais discuter de la suite avec le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, responsable du dossier à Berne. Suite au prochain épisode ...

En/réd.

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