Publié le: 9 décembre 2016

Petits et grands, communauté de destin

FOURNISSEURS – Les PME et les grandes structures s’engagent ensemble pour la réforme de l’imposition des entreprises RIE III.

Du chauffeur de taxi au bâtisseur en passant par le pressing et l’entreprise de communication, d’innombrables PME partagent des relations avec de grandes entreprises. Toutes ont intérêt à ce que le tissu économique se porte bien et que la Suisse reste un pays attractif. Sinon, de nombreuses multinationales pourraient mettre les voiles. Voici quatre témoignages de fournisseurs de services de l’entreprise Celgene, une biotech basée à Boudry (NE).

Taxi Arto Sàrl, Neuchâtel.
Fernando Marques, directeur

«Nous sommes actifs dans le domaine du transport de personnes depuis 1993 dans tout le canton de Neuchâtel. Chaque jour, et même plusieurs fois par jour, nous effectuons du taxi pour les entreprises internationales actives dans la région, comme Celgene et d’autres. Nous emmenons leurs collaborateurs en ville, ou parfois à l’extérieur pour manger ou se rendre à des meetings. Nous travaillons aussi avec les entreprises du secteur horloger et du biomédical, y compris celles dont les nombreux collaborateurs proviennent de l’étranger. Ces déplacements correspondent à 80% de toute notre activité.» Que se passerait-il en cas de refus de la RIE III et si des entreprises comme Celgene ou d’autres décidaient de se relocaliser? «Nous perdrions alors plus des huit dixième de notre chiffre d’affaires. Des douze collaborateurs qui s’activent actuellement dans notre entreprise, nous ne pourrions plus en garder que trois. Imaginez l’effet sur l’emploi dans les PME de la région! Nous sommes pour la RIE III, car elle permet d’aménager la fiscalité des entreprises de manière à permettre à la Suisse de conserver son attractivité. Il en va de notre survie à tous...»

Bernasconi entrepr. générale SA, Les Genevey-sur-Coffrane. 
René Beiner, directeur

«En tant que prestataire d’entreprise totale, nous effectuons pour Celgene la planification et la construction d’infrastructures depuis plus de dix ans. Ainsi, nous avons eu l’occasion de construire en 2005 le premier bâtiment situé à Boudry, appelé Production et Administration 1. Puis, de 2007 à 2009 et de 2010 à 2012, nous avons réalisé le deuxième et le troisième immeuble administratif (volume de 86 000 m3, longueur de 300 mètres, accueillant env. 650 collaborateurs). Pour la suite, nous sommes actuellement en voie de construire un nouveau centre de production à Couvet. Plus généralement et en Suisse romande, nous travaillons pour de nombreuses entreprises, suisses et étrangères, comme un bureau de management de projet et direction des travaux. Un autre exemple de bâtiment serait l’immeuble en verre de Swissquote à Gland.»

«La RIE III permet de soutenir des entreprises comme Celgene et de nombreuses autres, afin qu’elles restent sur place et pour qu’elles s’implantent dans une Suisse fiscale­ment attractive. Leur intégration dans l’économie neuchâteloise leur permet de poursuivre leur expansion, ce qui profite à toutes les entreprises évoluant dans le même tissu économique. Rien que pour nos constructions chez Celgene, cela signifie que nous avons nous-mêmes nos fournisseurs, soit 60 à 80 entreprises. En plus des 400 personnes qui se sont activées sur ces chantiers, il faut compter également l’impact sur les fournisseurs de ces fournisseurs, qui est loin d’être négligeable.»

«Si la RIE III échouait en votation populaire, et que de telles entreprises se délocalisaient, nous risquerions de perdre environ 25% de notre activité. Or actuellement, nous employons entre 40 et 50 personnes.»

Gasser Media, Le Locle.
Raphaël Gasser, dir. général

Gasser Media est née au Locle, en 1947. C’était une imprimerie. L’entreprise a su par la suite anticiper les nouveaux besoins et technologies de publication. Aujourd’hui, forte de son dynamisme et de son expérience, Gasser Media collabore avec une clientèle aussi bien locale qu’internationale. Elle conçoit et réalise toute publication, imprimée ou digitale, jusqu’à sa diffusion. Parmi son portefeuille de services figurent l’impression – dont des solutions personnalisées de commandes sur mesure –, la création graphique, l’édition, ou encore le développement de sites web, d’applications et de bases de données. Gasser Media compte parmi ses clients de proximité des groupes ­internationaux majeurs, comme Celgene International à Boudry, ou encore Johnson & Johnson au Locle. Si l’Europe requiert de la fiscalité suisse de s’adapter à ses normes, la réforme fiscale proposée permet de conserver l’attractivité de la Suisse au niveau international. En cas de refus de cette réforme, les régions risquent l’isolement économique avec pour conséquence un appauvrissement. Les investissements des multinationales au cœur des régions contribuent significativement à la bonne santé des PME et donc de l’économie locale. C’est pourquoi Gasser Media soutient la réforme fiscale.

Pressing La Fontaine, Peseux.

François Boyer, directeur

«J’ai repris ce pressing juste à côté de la fontaine à Peseux en 1984. J’ai débuté comme horloger au Locle, mais suite à la crise horlogère, je me suis reconverti. Comme chauffeur dans un pressing, j’ai ensuite épaulé le gérant d’un pressing à Cap2000 à Peseux. Je me suis ensuite mis à mon compte. Cela fait quelques années que nous sommes fournisseurs de Celgene. Nous avons organisé, mon épouse et moi, une corbeille à la réception de l’entreprise, dans laquelle les collaborateurs, le plus souvent ceux qui voyagent à l’étranger, peuvent glisser en sortant leurs chemises ou leur costume. Nous les prenons le jeudi, les lavons et les ramenons bien emballés. Ce sont les gens de chez Celgene qui nous ont demandé ce service. Dans la région, une entreprise comme celle-ci, c’est un peu comme la Brunette (cigarettes) autrefois. Un nombre très important de PME et de personnes sont en relation d’affaires avec elle. Si de telles structures devaient se délocaliser, ce serait une catastrophe pour les emplois de toute la région de l’Arc jurassien, et même au-delà de la frontière. Si cette réforme ne passait pas, tout s’aggraverait! Ce n’est déjà souvent pas la joie dans cette région, on peine à avancer, il y a du chômage dans l’horlogerie, les commandes ralentissent, de nombreux secteurs sont déjà touchés. Pour toute l’attractivité de la région et aussi pour favoriser l’arrivée de nouvelles entreprises, pour garantir notre prospérité, il faut accepter cette réforme de l’imposition des entreprises.»

PME et grandes entreprises unies pour une Suisse attractive. Le 12 fév­rier 2017, votez OUI à la RIE III.

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