Publié le: 20 janvier 2017

Un OUI des branches et des régions

réforme fiscale – La restauration et l’hôtellerie, des villes et des régions comme le Valais, tous soutiennent avec ardeur la RIE III.

Dans les branches aussi, les responsables tirent la sonnette d’alarme pour l’économie suisse. Il est important à leurs yeux de soutenir l’attractivté de la Suisse et d’apporter tout leur soutien à la RIE III.

Casimir Platzer, président de GastroSuisse

«La réforme de l’imposition des entreprises III est nécessaire. Elle apporte une importante bouffée d’oxygène au site économique Suisse et veille à plus de sécurité et de stabilité. Ce sont des conditions-cadres qui sont d’urgence nécessaires, également afin de contrer la force du franc – aussi dans l’hôtellerie-restauration! Le franc fort porte atteinte à la compétitivité de notre branche et aggrave la situation déjà tendue, en particulier dans les zones rurales et alpines. La sécurité d’investissement et de planification sont donc plus importantes que jamais. Cette réforme fiscale garantit en outre que l’économie suisse reste compétitive au niveau international. Les PME locales notamment peuvent aussi profiter de la RIE III: la suppression partielle des privilèges fiscaux pour les grandes entreprises doit être compensée par une réduction forfaitaire du taux d’imposition sur le bénéfice au niveau cantonal. Cela correspond à l’exigence de l’égalité des chances et englobe aussi les petites entreprises, qui ne pouvaient pas profiter jusqu’ici des allégements fiscaux. Enfin, la réforme fiscale est d’urgence nécessaire parce que, sur le plan international, les voix pour réclamer une adaptation du système fiscal suisse se font de plus en plus insistantes, et que les alternatives du Parlement se font attendre. Votez OUI à la RIE III.»

Philippe Thuner, président de l’Association Romande des Hôteliers (ARH)

«Les hôtels sont des PME qui, après avoir alimenté les réserves pour investissements futurs et payé les salaires de leurs dirigeants, ne dégagent pas des bénéfices somptueux. L’hôtellerie profitera donc assez peu de la RIE III directement sous forme de baisse d’impôt sur le bénéfice. Par contre, notre branche vit en symbiose avec l’économie générale du pays. Les grandes entreprises nationales ou multinationales sont de grandes pourvoyeuses de clients dans les hôtels, sans parler des séminaires ou des banquets. L’hôtellerie a un intérêt prépondérant à la bonne santé économique de ses clients et soutient la réforme fiscale RIE III. Hôtellerie romande constate que, dans le canton de Vaud, principalement dans l’agglomération lausannoise, plus de deux milles objets hôteliers, mis en location sur Airbnb, sont identifiés. Une étude intitulée «Analyse de l’offre Airbnb en Suisse, état à fin juin 2016», réalisée par l’Observatoire Valaisan du Tourisme, a permis de mettre en évidence le fait que ce phénomène de concurrence grise représentait en 2016 le quart de ce marché, déjà très touché par la concurrence due au franc fort et à la baisse de la conjoncture dans le secteur. Il y a, en effet, 4657 lits sur Airbnb contre 18847 dans les hôtels vaudois. Airbnb a permis de professionnaliser cette activité, auparavant accessoire. Certaines personnes mettent en location plus de 100 chambres d’hôtes et parfois des immeubles entiers. En 2014, dans la région de Montreux, 73 loueurs de chambres d’hôtes sur 78 détectés étaient clandestins et ne payaient pas la taxe de séjour. Le problème, c’est que ces chambres d’hôtes représentent une concurrence déloyale à l’égard de l’hôtellerie classique. Ces acteurs ne paient souvent ni taxe de séjour, ni TVA, ni impôts. De plus, ils ne sont pas soumis, pour le moment, aux mesures de régulation étatiques tels les contrôles d’hygiène ou de sécurité anti-incendie. Enfin, la rémunération de leur personnel ne respecte certainement pas la convention collective de la branche qui a force obligatoire sur tout le territoire suisse. Le but de notre association est de rétablir des conditions de concurrence loyale entre tous les hébergeurs. Donc OUI à la RIE III.»

Vincent Riesen, directeur CCI-Valais, Sion

«Dans la fiscalité actuelle, nous sommes meilleurs pour les petites entreprises, l’économie domestique, PME et artisans, que pour les grandes structures dotées de grands capitaux, dans l’industrie ou les entreprises multinationales. Avec ces dernières, nous nous situons malheureusement dans les profondeurs du classement suisse. Il est donc indispensable de voter OUI à la RIE III pour aller de l’avant. Nous devons maintenant penser impérativement à moderniser l’économie et la société valaisanne.

Pour nous, cette votation représente un enjeu crucial, surtout après la Lex Weber et la LAT sur l’aménagement du territoire. Ce fut un choc terrible que nous avons dû absorber…

Les trois grands sites industriels de Viège, Sierre et Monthey représentent une masse salariale annuelle de 650 millions de francs et génèrent pour 211 millions de chiffres d’affaires chez plus de 1500 fournisseurs valaisans. C’est le résultat d’un complément d’enquête réalisé par la CVCI dans le cadre de son sondage conjoncturel annuel. En Valais, nous offrons 140 000 places de travail, mais chaque jour, 14 000 pendulaires optent pour une activité économique en dehors du canton. C’est inquiétant. Nous sommes à un choix de génération et il faut créer des conditions-cadres pour rendre ce choix possible. Donc votez OUI à la RIE III.»JAM

Pierre Maudet, ministre de l’économie à Genève

Les ministres de l’économie des cantons de Bâle-Ville, de Genève et de Zurich unissent leurs voix pour soutenir la réforme de l’imposition des entreprises III (RIE III), en votation le 12 février. Ils estiment qu’elle est essentielle pour l’ensemble du tissu économique de la Suisse.

La prospérité et le maintien des emplois dans notre pays dépendent de l’acceptation de cette réforme, ont indiqué les trois cantons dans un communiqué commun, rappelant qu’ils sont tous les trois des contributeurs nets à la péréquation financière. Selon eux, la RIE III garantit des conditions-cadres attractives et augmente la capacité d’investissement des PME et de l’industrie.

A Bâle-Ville, 48% de la valeur ajoutée créée provient de sociétés bénéficiant de régimes fiscaux spéciaux. De plus, 61% des revenus cantonaux liés à l’impôt sur le bénéfice et sur le capital viennent de ces entreprises, qui offrent plus de 32 000 postes de travail, souligne le conseiller d’Etat, Christoph Brutschin. Les mesures de substitution de RIE III permettront d’éviter leur délocalisation à l’étranger.

Son homologue à Genève, Pierre Maudet, insiste sur le fait que ces sociétés représentent plus de 22 000 emplois directs et 39 000 emplois indirects au bout du lac. Elles contribuent pour plus d’un milliard de francs de revenus fiscaux cantonaux et communaux. De nombreuses PME dépendent de leur apport, vu l’imbrication entre les différents acteurs économiques. L’unification du taux d’imposition permettra aussi aux PME de renforcer leurs capacités d’investissement.

JAM avec les agences

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