Publié le: 9 décembre 2022

Hisser les voiles et aller de l’avant!

constructeurs navals – Les bateaux de sport et de loisirs ont le vent en poupe. Au cœur de l’activité de l’ASCN figure la promotion de la relève. Par le biais de journées locales, de salons des métiers comme Swiss Skills, l’association souhaiterait sensibiliser aux préoccupations de l’ensemble du secteur.

La navigation de plaisance et de sport demeure populaire sur les rivières et les lacs suisses. «Aujourd’hui, plus de 98 000 embarcations sont immatriculées en Suisse», explique Vinzenz Batt, directeur de l’Association suisse des constructeurs navals (ASCN). Les navigateurs s’activent dans plus de 140 clubs de voile dans toute la Suisse.

La navigation joue aussi un rôle important dans le tourisme et les excursions. «Environ 150 bateaux appartiennent aux entreprises de navigation et transportent à vue de nez 13 millions de passagers par an sur les lacs, les rivières et les eaux frontalières.» Le transport de marchandises n’est pas négligé: 120 bateaux transportent chaque année environ 2,5 millions de tonnes de matériel sur les eaux suisses. La navigation sur le Rhin est particulièrement névralgique pour le transport de marchandises et l’approvisionnement du pays.

Quant aux chantiers navals et aux prestataires de service du secteur, on les trouve à proximité des plans d’eau, des lacs et des rivières. Les fournisseurs sont actifs dans toutes les régions de Suisse. Quel contraste avec 1955, lorsque pratiquement tous les nouveaux bateaux étaient encore fabriqués par des chantiers navals du pays. De nos jours, les constructions locales représentent 5 % des livraisons. «La plupart des entreprises sont actives dans les services et l’entretien des bateaux, deux activités qui n’avaient autrefois qu’une importance marginale», explique ce directeur. Cela fait longtemps que les importations dépassent de plusieurs fois le volume des exportations: «De nos jours, une centaine de bateaux sont construits chaque année en Suisse.»

Une relève à stimuler

La formation et la formation continue sont au cœur des préoccupations de cette association: «Nous gérons avec beaucoup de dynamisme nos deux filières, l’apprentissage d’agente/ agent d’entretien de bateaux (CFC) et celle de constructrice/ constructeur de bateaux (CFC). Pour la formation continue, nous proposons quelques cours spécifiques à la branche dans les domaines de la technique/mécanique, de la sécurité au travail et un groupe pour les formateurs professionnels.»

Chaque année, entre quinze et vingt jeunes terminent en moyenne leur formation. «Mais les besoins de la branche s’élèveraient plutôt à 25 ou 30 diplômés pour chaque filière.» Vinzenz Batt déplore le manque d’entreprises formatrices. «Certes, nous essayons constamment d’attirer de nouveaux acteurs et parfois nous y parvenons.» Le manque de personnel qualifié est aussi un grand défi dans le secteur. Pour faire connaître les métiers, divers chantiers navals s’impliquent lors des journées locales de promotion de la relève.

«une centaine de bateaux sont encore construits chaque année en Suisse.»

Côté communication, Swiss Skills constitue à chaque fois un grand moment pour la formation professionnelle. L’ASCN a déjà participé à trois éditions, dont deux pour le championnat des métiers. «C’est important d’y participer, mais c’est plutôt chronophage. Le compromis entre une compétition professionnelle est un espace de présentation des métiers s’avère unique», s’enthousiasme-t-il. L’association présente ses filières de formation sur les réseaux sociaux, produit quelques vidéos à cet effet et souhaite renforcer ce type de communication à l’avenir. L’idée est de construire une vitrine pour la branche nautique en Suisse. «Nous voulons à nouveau organiser d’ici deux à trois ans un grand événement nautique qui donne à tous l’envie d’être sur l’eau.»

Plus de sensibilisations aux métiers de la construction navale

Parmi les défis de la branche figure aussi la dimension environnementale. «Nos cours d’eau, tout comme les forêts, les montagnes et les zones naturelles constituent une réserve d’eau potable, une zone de détente et une base de revenus pour les pêcheurs. Nous devons tous en prendre soin, ce fut et ce sera l’un de nos objectifs, lance Vinzenz Batt. Par nos actions, nous voulons permettre à tous les pans de la société de vivre en bonne intelligence afin de nous adonner encore longtemps et avec plaisir aux activités nautiques.»

L’association a défini ses objectifs en politique. Elle prend position sur les interdictions et restrictions diverses et les combat lorsqu’elles doivent être battues en brèche. «Le dialogue doit être objectif. Nous souhaitons que l’ensemble du secteur nautique soit mieux perçu et que notre valeur ajoutée soit respectée. En ce qui concerne la formation professionnelle, nous souhaitons un meilleur soutien pour les petites branches professionnelles comme la nôtre.»

Pour l’avenir, il s’agit avant tout de hisser les voiles et d’aller de l’avant, car selon Vinzenz Batt, il existe encore un grand potentiel à exploiter en Suisse, un pays qui a une forte affinité avec le nautisme. «La demande, c’est-à-dire le besoin de la population de se détendre au bord et sur l’eau, devrait rester très élevée. Contrairement aux voitures, les bateaux ont une très longue durée de vie et sont régulièrement réparés et révisés pendant cette longue période.»Corinne Remund

www.bootbauer.ch/fr

coup de projecteur

Valoriser les Ă©changes et le savoir-faire

En 1934, cinq constructeurs de bateaux ont fondé l’Association suisse des constructeurs navals. À l’époque, les sports nautiques étaient principalement pratiqués à la voile. La plupart des navigateurs étaient organisés en clubs de voile et 95 % des bateaux, fabriqués en bois, exigeaient un entretien sérieux.

Aujourd’hui, l’ASCN est une importante plate-forme d’information pour ses membres. Ses 190 membres sont des chantiers navals et des entreprises nautiques spécialisées compétents, expérimentés et innovants en Suisse.

Environ 2200 personnes travaillent dans ce secteur (construction, vente et entretien de bateaux, vente d’accessoires, location, hivernage) qui génère un chiffre d’affaires d’environ 500 millions de francs par an.CR

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