
Offensive surl’apprentissage
INTERVIEW – Frédéric Borloz, conseiller d’Etat (VD).
GESTION DE L’ÉLECTRICITÉ – Trop détaillé, trop éloigné des réalités économiques et sociales. Les exigences de la société: l’usam ne voit pas d’un bon œil les propositions du Conseil fédéral pour affronter une éventuelle pénurie d’électricité.
Le jour même où le Conseil fédéral a dévoilé ses projets de gestion de l’électricité en cas de pénurie, l’usam critiquait déjà les mesures proposées, les qualifiant de «disproportionnées et de potentiellement dangereuses.» Et depuis, suite à un examen plus approfondi dans le cadre d’une consultation à court terme, la faîtière des PME parvient à une conclusion encore plus accablante.
«Le projet soumis est tellement lacunaire: les propositions sont déconnectées de la réalité et tout sauf adéquates», lance Henrique Schneider, directeur adjoint de l’usam et responsable du développement durable. Selon lui, les mesures proposées ne tiennent pas compte des intérêts légitimes de l’économie et de la société et ne sont pas en mesure d’intégrer les efforts d’économie déjà entrepris. «Les atteintes à la liberté de choix de vie des gens et à la liberté économique se fondent sur une conception particulièrement irréaliste de la planification.» Cela saute aux yeux, souligne-t-il, dès que l’on constate que les plans de contingentement entraîneraient une coupure des télécommunications. «Une telle proposition montre à elle seule à quel point le projet est lacunaire.»
L’usam critique tout particulièrement la prise en compte insuffisante des plans d’économie élaborés par les branches elles-mêmes. «L’usam demande que les propositions des différents secteurs de l’économie soient intégrés dans l’ordonnance sur les restrictions et les interdictions d’utilisation de l’énergie électrique.»
Après tout, les entreprises, les chaînes de création de valeur et les secteurs qui prennent eux-mêmes des mesures pour réduire leur propre consommation d’énergie et qui au surplus documentent ces mesures – ont déjà pu réduire leur consommation de plus de 10 %. Elles devraient être exemptées d’éventuelles autres mesures d’économie lorsque la preuve de ces économies peuvent être apportées.
Autre critique de l’usam: le projet se perd bien trop dans les détails. «La liste entraîne des perturbations radicales des chaînes de création de valeur de différentes branches, voire des atteintes inacceptables à la liberté économique.» Des mesures comme l’extinction de l’éclairage public ne peuvent pas être prises «en toute bonne conscience», d’autant qu’elles sont également déterminantes pour la garantie de la sécurité publique. Une réduction de la vitesse sur les autoroutes n’a «manifestement rien à voir avec l’énergie électrique». Quant à l’extinction des chauffages à mazout, elle «n’a aucun effet sur la consommation d’électricité».
Si un «contingentement immédiat» devait avoir lieu, les entreprises de télécommunications devraient impérativement en être exclues. Réduire leur consommation en cas d’urgence «se traduirait par la déconnexion de certaines parties des réseaux de téléphonie mobile et des réseaux fixes».
Pour rappel, les antennes de téléphonie mobile peuvent être exploitées pendant une heure environ sans alimentation électrique. «Les réseaux de télécommunications en Suisse sont équipés pour résister à des pannes de courant de courte durée, d’une heure environ, mais pas pour fonctionner de manière réduite pendant une longue période de pénurie.»
Souvenons-nous que le scénario d’une panne de téléphonie mobile a été classée au rang de «troisième risque le plus important pour l’économie suisse» par la Confédération. C’est écrit noir sur blanc dans l’analyse nationale des risques publiée en novembre 2020. Donc bien avant la discussion actuelle sur une éventuelle pénurie.
«Le bon fonctionnement des télécommunications constitue de nos jours la base de presque toutes les prestations actuelles pour la population et l’économie.» Qu’il s’agisse d’appels d’urgence, de gestion du commerce de détail alimentaire, de finance, de transports et de sécurité publique: tout ou presque dépend des télécommunications.
Gerhard Enggist
Lire pp. 4, 13 et 20
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