Publié le: 20 janvier 2023

l’édito

Ce qui rend essentielle une vraie coopération

Le département du ministre de la Santé Alain Berset et avec lui le PS font face ces jours-ci à des critiques très désagréables. Et avec lui, le groupe de médias Ringier, qui forme les opinions et le marché avec son vaisseau amiral le «Blick». Le reproche: il y aurait eu, pendant les longs mois de la pandémie, entre l’antichambre du conseiller fédéral socialiste et la direction de Ringier, une sorte de ligne ouverte par laquelle les nouvelles mesures de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) lancées par le conseiller fédéral Alain Berset pour lutter contre la pandémie seraient toujours parvenues à temps au «Blick», garantissant à ce dernier de juteuses exclusivités.

Les patrons du «Blick» rejettent la critique et poussent des cris d’orfraie. Le ministre de la Santé, déjà fortement affaibli politiquement par quelques faux pas «personnels» antérieurs – et dont les projets devaient apparemment être testés quant à leur acceptation avant les délibérations respectives au sein du collège du Conseil fédéral – se montre aujourd’hui indigné.

Le fait est que le «Blick» et la SSR – c’est une évaluation menée par l’University College London qui le montre – furent les moins critiques face aux mesures de la Confédération. Un fait qui avait déjà sauté aux yeux des observateurs pendant la phase la plus chaude de la pandémie. Et c’est encore le «Blick» qui n’a cessé de clouer au pilori l’usam et les associations de branche luttant avec elle, en prise avec les démesures du conseiller fédéral Berset lors de cette pandémie. Le «Blick» a accusé l’usam et ses partenaires d’irresponsabilité face à la menace sur la santé publique – tout en mangeant dans la main généreuse du ministre de la Santé et de sa taskforce, entité dotée d’un rôle politique sans aucun mandat.

L’usam et ses alliés ont été livrés à eux-mêmes alors qu’ils s’engageaient en faveur de la proportionnalité et de l’équilibre des mesures, de la non-discrimination de certaines branches, voire, plus généralement, en faveur des PME ébranlées par les mesures. Le soutien des médias – à nos objections contre ces mesures finalement insoutenables, allant jusqu’au lockdown – fut minimal. Les critiques contre l’usam ont été d’autant plus fortes. Ce fut tout sauf de la solidarité lorsqu’il a fallu supprimer ces mesures. C’était toujours trop tôt, trop irresponsable.

Que les décisions du Conseil fédéral aient été dépourvues de toute compréhension pour les souffrances des branches longtemps «fermées», celles de leurs patrons et de leurs employés – cela faisait partie de la donne. L’essentiel, c’était que la politique du Conseil fédéral ait été appliquée. Les médias ont soutenu bruyamment la gauche et la ligne d’Alain Berset, tandis que le PS se rangeait derrière son magistrat en allant même jusqu’à prétendre soutenir les PME. Ce que la 4e édition du rating parlementaire des PME publié par l’usam infirme dans les grandes largeurs: le PS et les Verts tiennent la lanterne rouge alors que les partis bourgeois, le PLR, l’UDC et «Le Centre» ont largement soutenu les intérêts des PME.

En pensant aux élections fédérales en octobre prochain, les personnes intéressées par la prospérité de l’économie suisse seraient donc bien inspirées de voter pour les partis bourgeois, comme le suggère la campagne «Perspective Suisse» des associations faîtières de l’économie. Et de tendre un peu moins l’oreille aux échos de la gauche véhiculés par des médias orientés.

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