Publié le: 3 février 2023

Commerce stationnaire: on y croit!

formations et examens textile – Le commerce de détail a réaménagé ses deux filières CFC et AFP en 2022. Dans ce contexte, la Commission de la formation professionnelle de l’association «Branche de formation et d’examens textile» fait souffler un vent de fraîcheur sur sa formation initiale. Une nouvelle formation duale sort des limbes.

Les métiers de la branche textile sont en vogue, car qui ne s’intéresse pas à la mode? Dans le commerce hétérogène du textile, on compte sept groupes de métiers pour la formation initiale. Chaque année, environ 650 jeunes se qualifient et terminent leur CFC de gestionnaire du commerce de détail ou leur AFP d’assistant de commerce de détail.

Mais ce n’est pas facile de trouver de bons apprentis. «Pour beaucoup, ce ne sont pas seulement les résultats scolaires qui font tache, mais aussi les compétences sociales», regrette Esther Spiess-Portmann, à la tête d’une PME et présidente de la Commission de formation professionnelle de l’association Branche de formation et d’examens textile (A+P Textil en allemand, NDT). «Ce phénomène se manifeste plus encore dans les villes que dans les zones rurales.»

Pourquoi? Parce qu’en ville, on trouve plus de places d’apprentissage ouvertes que de personnes intéressées. Et ce, bien que de nombreux jeunes soient attirés par la mode. Dans ce contexte, l’association défend becs et ongles la formation d’une relève de qualité. «Depuis 2014, nous pouvons encore mieux encadrer nos apprentis, précise notre interlocutrice. Mais il reste très difficile d’en recruter de bons. La motivation et les compétences ne sont souvent clairement pas au rendez-vous.»

«les sites internet sont bien accueillis par les apprentis.»

En plus de l’entreprise et du centre de formation professionnelle, les cours interentreprises (CI) constituent le troisième contexte où l’apprentissage et les connaissances propres à la branche sont transmises sur la base d’objectifs évalués. «Ces trois contextes possèdent la même valeur et ne doivent pas être mis en concurrence les uns avec les autres», explique cette pasionaria de la formation initiale. L’entreprise, l’école professionnelle et les cours interentreprises – tout cela ne fait qu’un. «Les CI prennent de plus en plus d’importance, car en situation, les formateurs n’ont souvent pas le temps d’approfondir le rapport aux clients, indique Esther Spiess-Portmann. Les CI sont donc vraiment orientés sur la pratique et les clients. On y approfondit aussi le chapitre de la vente, les entretiens, la dimension émotionnelle et la création d’expériences d’achat.»

Un manuel sur le mondedu textile a le vent en poupe

L’année dernière, le commerce de détail a réorganisé ses deux filières CFC et AFP. La première formation initiale révisée a pu débuter en août dernier. Les CI sont ainsi revalorisés et bénéficient d’un nombre plus important de jours de formation. Pour l’association, cela représente un nouveau défi de taille. «Avec l’augmentation de deux ou quatre jours, les CI acquièrent une plus grande importance qu’auparavant.» L’introduction d’une note aura aussi des répercussions sur la procédure de qualification, explique Esther Spiess-Portmann. Et d’ajouter: «Les points forts de l’apprentissage de la branche sont orientés vers les besoins des clients, ce qui permet de soutenir et de décharger les formateurs.»

La commission de formation professionnelle a reconnu les signes du temps. Elle a posé les bons jalons au meilleur moment et introduit des changements déterminants dans les filières de formation. De plus, elle a remis au goût du jour un manuel professionnel sur le monde du textile. Ce nouvel outil pédagogique constitue la base de la formation initiale. La numérisation croissante a aussi été prise en compte. Le livre a été édité sous deux formes. La première est imprimée, puisqu’il est avéré que les apprentis continuent à travailler de préférence avec le papier. Néanmoins, pour ne pas tourner le dos au progrès, une version numérique est proposée: les apprentis peuvent utiliser l’une ou l’autre version en fonction de leurs préférences d’apprentissage.

La langue du détail

La convivialité et la qualité des sites Internet jouent un rôle important dans ces filières. Les plateformes eBook et eLearning valorisent dans tous les cas la convivialité, la clarté et la connaissance évolutive. L’interactivité offerte permet le surlignage, l’insertion de textes et de nombreux atouts. «C’est seulement si l’apprentissage numérique fait plaisir et qu’il est utile qu’il sera donc mis à profit aujourd’hui et à l’avenir.»

Par conséquence, la rénovation des sites Internet est plutôt bien accueillie par les apprentis. Le mérite en revient en grande partie à l’entreprise qui a participé à ces travaux. «L’équipe de MaxBrain pense et parle le langage du commerce de détail, les résultats sont à l’avenant, explique notre interlocutrice. Cela se voit aussi dans les secteurs d’activité en lien avec le mobilier, la parfumerie, les chaussures et les textiles.»

Les enjeux de formation sont accrus durant une période où la main-d’œuvre qualifiée manque cruellement. Il faut en plus réussir à sensibiliser les entreprises à l’importance de la formation initiale. Elle est en effet essentielle pour le maintien de la branche et la garantie d’une relève professionnelle de qualité.

Le numérique et ses limites

Il n’y a pas que dans la formation professionnelle que la branche se met au numérique. «Lorsque cela a du sens, la numérisation présente de réels avantages, ajoute-t-elle. Mais dans le commerce de détail – et en particulier dans le commerce stationnaire – il y a aussi des limites à la transformation numérique.»

Conformément à la devise «le commerce, c’est le changement», l’association observe les évolutions du marché, réagit en conséquence et prend en compte les souhaits et les besoins des PME aussi bien que ceux des formateurs professionnels.

«Nous continuons à croire au commerce stationnaire, car les clientes et les clients apprécient de plus en plus les conseils personnalisés.» C’est pour elle la seule façon de préparer un avenir qui apporte du positif à tout le monde et qui simultanément permette de renforcer la branche. Corinne Remund

www.aptextil.ch/fr

coup de projecteur

Partenaires pour toute la branche

L’association «Branche de formation et d’examens textile» est l’une des 22 branches du commerce de détail qui forment des apprentis.

En plus des filières de formation initiale et de la formation continue, qui constituent l’un de ses plus importants piliers, l’association s’engage pour le bien de ses membres dans le secteur du textile.

Elle s’emploie activement à mettre en place d’autres services utiles, à soutenir les membres actuels et nouveaux au quotidien.

En tant que membre de l’usam, elle peut aussi exercer une influence sur les questions de politique commerciale et est soutenue par l’usam dans de nombreux domaines.

La branche réalise un chiffre d’affaires annuel de 4,8 milliards de francs. Sur les 22 branches du commerce de détail, la branche du textile est la deuxième plus importante. CR

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