Allocation de garde financée par les employeurs: une décision inacceptable
Main d’œuvre: adaptons nos lois à nos besoins!
La Suisse devrait franchir le cap des neuf millions d’habitants au cours de cette année. Un défi important pour nos infrastructures, mais aussi une opportunité. C’est l’occasion de repenser notre politique migratoire, car notre économie et notre prospérité en dépendent. Nous devons clairement redéfinir nos besoins, notamment en matière de main d’œuvre, puis adapter nos lois et leurs mécanismes en conséquence, afin de gérer avec efficacité notre immigration.
Notre pays est devenu au fil des années une terre d’immigration. Depuis l’introduction de la libre-circulation des personnes en 2002, la population helvétique a progressé deux fois plus vite que celle de la France ou de la Grande-Bretagne. Et vingt fois plus rapidement que celle de l’Allemagne. En vingt ans, la progression a atteint 20 %. Une évolution qui n’a provoqué ni chômage, ni dumping salarial. Au contraire. La Suisse affiche le plein-emploi.
Malgré cette hausse de la population, notre économie est toujours en manque de main-d’œuvre. En 2021, c’est la première fois que plus de personnes actives sont parties à la retraite que de jeunes sont arrivés sur le marché du travail. Tous les secteurs, mais plus particulièrement ceux de la santé, de l’informatique, de l’ingénierie et de la restauration, se plaignent de difficultés à trouver du personnel. Que ce dernier soit qualifié ou non.
La Suisse n’est pas la seule à souffrir de la pénurie de main-d’œuvre. Le vieillissement de la population frappe toute l’Europe et même les pays émergents. Ce qui rend la situation encore plus compliquée. Nous devons rapidement chercher des solutions, car selon les experts, le succès de nos entreprises repose en grande partie sur une population en croissance. Surtout dans une économie spécialisée, comme la nôtre. La stagnation n’est pas une option.
Quels remèdes alors pouvons-nous apporter? Je vois plusieurs pistes: la première implique une plus grande intégration au marché du travail des femmes, notamment des mères, mais aussi des retraités et des personnes atteintes de handicap. Développer encore davantage la formation continue. Enfin une meilleure adéquation entre les compétences requises sur le marché du travail – en particulier pour les nouveaux métiers liés à la transition écologique – et les besoins des entreprises.
La seconde réponse vise à gérer plus intelligemment notre immigration. Des réformes sont indispensables pour améliorer les conditions-cadres ayant trait à la mobilité des personnes en provenance de pays tiers. Nous avons une grave pénurie dans les métiers de la santé. L’Allemagne, par exemple, a décidé d’embaucher des infirmières philippines ou tunisiennes. En comparaison internationale, la Suisse est à la traîne sur cette question.
Un premier pas a été franchi avec la concrétisation de la motion Dobler. Le Conseil fédéral vient de soumettre au Parlement un projet prévoyant que les titulaires d’un master ou d’un doctorat obtenu dans un domaine marqué par une forte absence de main-d’œuvre spécialisée, doivent pouvoir rester en Suisse et y travailler même s’ils viennent d’un pays tiers.
Nous pouvons aussi envisager d’introduire un visa pour les start-up, afin d’inciter les entrepreneurs à venir réaliser leurs idées novatrices chez nous. Plusieurs États ont déjà pris cette mesure. Le National vient d’approuver un projet dans ce sens. Il faut maintenant que le Conseil fédéral accélère sa réalisation. Enfin nous devons mettre en place des procédures simples, transparentes, et rapides pour les entreprises désireuses d’attirer des talents particuliers. À l’image d’autres pays, la création d’un guichet unique pourrait faciliter et renforcer les effectifs des entreprises.
La chasse aux talents est ouverte. Si nous voulons que nos entreprises restent concurrentielles, nous devons agir. Mais cette stratégie doit être élaborée en concertation avec tous les milieux concernés, car la migration reste un domaine émotionnel, qui entraîne des inconvénients et représente un coût. La prospérité de notre pays est à ce prix.
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