Publié le: 14 avril 2023

L’Ukraine et les PME formatrices

apprentissage – Les jeunes Ukrainiens vivant en Suisse avec un statut de protection S doivent pouvoir terminer leur apprentissage, relève Dieter Kläy, spécialiste en formation à l’usam.

Parmi les personnes en provenance d’Ukraine qui ont obtenu le statut de protection S en Suisse, on compte environ 5000 jeunes âgés de 15 à 20 ans. Ils doivent avoir la possibilité d’entamer un apprentissage en Suisse et de le terminer, même si le statut de protection S devait être échu avant la fin de leur formation. Après avoir consulté les cantons et les partenaires sociaux, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a décidé qu’ils pourraient rester en Suisse jusqu’à la fin de leur apprentissage. «Elle crée ainsi une sécurité de planification pour les apprentis et les entreprises formatrices», expliquent les responsables du Secrétariat d’État aux migrations et la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de l’instruction publique.

Recrutement en cours

Le recrutement des apprentis qui doivent commencer leur apprentissage en été 2023 est en cours. Avant de conclure des contrats d’apprentissage, les entreprises formatrices, et les jeunes, ont besoin d’avoir la certitude que l’apprentissage pourra être poursuivi et achevé. La cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP), a donc décidé avec les cantons, les partenaires sociaux et les organisations du monde du travail, que les apprentis ukrainiens pourraient rester en Suisse jusqu’à la fin de leur apprentissage. Les bases juridiques existent dans la loi sur l’asile. Pour obtenir une autorisation, les apprentis ont besoin d’une confirmation de l’entreprise formatrice et de l’office cantonal de la formation professionnelle. Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) examinera ces demandes au cas par cas. «Un examen au cas par cas est important pour éviter les abus», explique Dieter Kläy, responsable marché du travail et formation professionnelle à l’usam.

Les cantons, les partenaires sociaux et les organisations du monde du travail sont unanimes. Il sera décidé ultérieurement si le noyau familial des jeunes pourra aussi rester en Suisse jusqu’à la fin de l’apprentissage. Il en va de même pour les directives en vue du retour de toutes les autres personnes déplacées d’Ukraine en cas de levée du statut de protection S.

Les quelque 5000 jeunes Ukrainiens âgés de 15 à 20 ans doivent pouvoir suivre une bonne formation – notamment dans la perspective d’un retour ultérieur en Ukraine. «Un apprentissage n’aide pas seulement les jeunes Ukrainiens», relève Dieter Kläy. «Comme on le sait, cela vaut aussi la peine pour l’entreprise formatrice. Selon une enquête réalisée en 2019 par l’Observatoire suisse de la formation professionnelle, parmi les apprentissages de trois ans, c’est le cas pour les peintres, les agents d’exploitation et les installateurs sanitaires.»

Permettre la reconstruction

L’apprentissage permet aux jeunes de poser la première pierre d’un avenir professionnel et d’acquérir des compétences qui seront utiles pour la reconstruction de l’Ukraine. Les entreprises suisses en profitent dans la mesure où elles peuvent occuper des places d’apprentissage avec des jeunes qui disposent d’une bonne formation scolaire.

«De plus, des contacts fructueux peuvent se nouer avec des entreprises ukrainiennes, ce qui pourrait s’avérer payant à l’avenir pour l’entreprise formatrice», relève ce spécialiste du marché du travail.

Tout le monde en profite

Actuellement, environ 300 jeunes ukrainiens fréquentent un gymnase et environ 1700, une offre transitoire comme préparation à un apprentissage ou à une école de formation générale. Le SEM et la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) estiment que plusieurs centaines de jeunes ukrainiens pourraient entamer une formation professionnelle initiale en été 2023 ou après. «La réussite d’une formation motive également d’autres jeunes, résume Dieter Kläy, et au final, tout le monde en profite.» En

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