Publié le: 14 avril 2023

Vérifier d’abord, adapter ensuite

fonctionnaires – L’employé fédéral moyen gagne 14 000 francs de plus que son alter ego statistique

dans le secteur privé. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, les chiffres publiés par l’Institut de politique économique suisse de l’Université de Lucerne sont dignes d’intérêt.

D’après une étude récemment publiée par Christoph A. Schaltegger, Marco Portmann et Frederik Blümel, l’évolution des salaires des employés de l’État met en lumière une prime salariale en leur faveur, mais au détriment de l’économie privée.

L’étude compare directement les rémunérations entre des employés de même qualification dans les administrations et dans le secteur privé.

L’analyse systématique des salaires montre qu’à tous les niveaux de l’administration, il existe des primes salariales (Public-Private-Pay-Gap) par rapport au secteur privé – à qualifications et situations professionnelles égales.

Sur le dos des contribuables

Les principales conclusions de l’étude montrent que l’employé fédéral moyen gagne 14 000 francs de plus que son «jumeau statistique» dans le secteur privé.

Que les primes salariales s’élèvent en moyenne à 11,6 % dans l’administration fédérale. Que l’écart salarial entre les administrations et le secteur privé se creuse vers le bas. Que les bas salaires enregistrent les primes salariales les plus élevées. Et enfin qu’à la Confédération, les primes salariales augmentent notamment avec l’âge et la durée d’engagement.

l’écart salarial entre les administrations et le secteur privé se creuse vers le bas

D’un côté, l’administration fédérale propose des salaires plus élevés que l’économie privée, ce qui en période de pénurie de main d’œuvre, conduit à drainer le meilleur personnel grâce aux ressources des contribuables, mais au détriment des entreprises privées. De l’autre côté, l’administration fédérale montre par-là qu’elle dépense au-delà de ses moyens sur le dos des contribuables, alors même que les déficits dans les comptes d’État se multiplient.

Effectifs en croissance

Dans un tel contexte de pénurie de main d’œuvre et aussi d’urgence pour la Confédération de réduire ses déficits structurels, cet étude devient d’autant plus piquante. Elle indique que des changements doivent très certainement être opérés dans ce domaine. D’autant que d’après les chiffres livrés par l’Office fédéral du personnel, les effectifs de la Confédération représente 39 729 collaborateurs en 2022, ce qui correspond à 35 985 postes à plein temps (ETP). Il y a cinq ans déjà, diverses interventions parlementaires avaient tenter de limiter la croissance des effectifs de la Confédération au maximum de 35 000 ETP. L’usam est d’avis que ces chiffres doivent être d’abord vérifiés, puis en conséquence des adaptations devraient corriger le tir. Mikael Huber, usam

www.iwp.swiss

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