Publié le: 12 mai 2023

«Attaque contre la prospérité»

CONTRE – Le conseiller national Christian Imark (UDC/SO) s’exprime sur les raisons de rejeter ce qu’il estime êtreune «loi sur le gaspillage d’électricité».

Les représentants du PS, des Verts, de Greenpeace, de l’ATE, de la grève du climat et des seniors du climat se livrent à un jeu de pouvoir contre l’économie, les PME et les citoyens ordinaires via leur initiative sur les glaciers et son contre-projet. La Suisse sera obligée de ne plus émettre de CO2 d’ici 2050. Cela signifie que toutes les émissions dues au pétrole et au gaz naturel devront être presque entièrement éliminées. En d’autres termes, la Suisse doit remplacer environ 60 % de son approvisionnement énergétique actuel par de l’électricité.

Les mesures ne suffisent pas

Les mesures contenues dans la loi sont toutefois loin d’être suffisantes pour atteindre de tels objectifs. Des centaines de milliards de francs d’investissements seront nécessaires, ainsi que des interdictions radicales. Par exemple, l’interdiction des chauffages au mazout et au gaz, de nouvelles règles pour l’exploitation agricole, des interdictions de processus industriels, la limitation de la consommation de viande, l’interdiction des moteurs à combustion et bien d’autres choses encore.Les entreprises et les secteurs doivent présenter des feuilles de route sur la manière de réduire leurs émissions à zéro. Leur mise en œuvre nécessitera des investissements énormes. Une étude de Boston Consulting prévoit près de 400 milliards de francs. En outre, le fait que les émissions restantes après 2050 devront être récupérées dans l’atmosphère au moyen de technologies dites à émissions négatives (Net) est particulièrement décisif pour l’économie. Dans un communiqué de presse publié récemment, l’Empa a qualifié l’application à grande échelle de ces technologies de très coûteuse, techniquement complexe et non testée, et met ouvertement en doute leur applicabilité à grande échelle. Dans ce domaine également, la politique énergétique de la gauche repose sur du sable et engendre des coûts supplémentaires de plusieurs milliards.

Principal problème: l’approvisionnement

Le problème principal de la Suisse est cependant l’approvisionnement en électricité, déjà insuffisant aujourd’hui. Avec la numérisation, la mise hors service de toutes les centrales nucléaires, l’augmentation de la population et l’objectif zéro net, une pénurie d’électricité de près de 80 térawattheures par an va apparaître. Nous devrons plus que doubler notre production. À cela s’ajoute le problème de la pénurie hivernale. Des interventions massives dans la nature avec des centaines de kilomètres carrés d’installations solaires au sol, des milliers d’éoliennes et 30 nouveaux lacs de retenue seront nécessaires. Ou alors, la Confédération construira d’autres centrales électriques au pétrole et au gaz, qui produiront des émissions de CO2 considérables. Les mesures d’efficacité ne permettront pas de combler cette énorme pénurie. Nous devrons nous habituer à une forte hausse des prix, comme celle de cet hiver. Les experts prévoient des coûts énergétiques de plus de 9500 francs par habitant et par an. Et sans énergie nucléaire, nous ne pourrons même plus produire la moitié de l’électricité consommée en Suisse durant les futurs mois d’hiver. Tout cela causera des dommages considérables à la place industrielle suisse et mettra finalement notre prospérité en danger.Christian Imark,

conseiller national (UDC/SO)

www.crise-energie-non.ch

Articles approfondis

Les plus consultés