recrutement innovant – Le concept de recrutement sans CV fait son chemin. La démarche
a été relancée à Fribourg le 9 mai dernier. De nombreuses entreprises sont intéressées. L’idée est
de s’intéresser aux compétences humaines, comme dans un speed-dating.
Une expérience méritait le détour, le 9 mai dernier à la patinoire de Fribourg. Les responsables des ressources humaines (RH) de diverses entreprises de la région offraient aux candidats intéressés des entretiens d’un quart d’heure, sans curriculum vitæ ni autre document officiel.
C’est le sujet dont on cause entre responsables RH ce printemps: le recrutement sans CV est une démarche qui valorise l’humain avant les diplômes. «Un concept de recrutement inédit», explique Sylvie Descloux, responsable de l’événement fribourgeois et co-fondatrice avec Vanessa Gruter de Work@firstsight (WFS). Leur idée fait son chemin et plonge ses racines psychologiques dans celles du speed-dating (love at first sight, ou «coup de foudre»). «Nous avons pour but d’offrir une alternative au recrutement traditionnel en proposant des rencontres sans CV, pour mettre les compétences humaines au premier plan», détaille Sylvie Descloux.
Le constat? Certaines choses ne s’enseignent pas. À l’inverse du savoir-faire, les «human-skills» ne s’apprennent pas dans une école, expliquent en substance les responsables de WFS dans les médias locaux. «Il n’existe aucun diplôme qui certifie l’authenticité, la loyauté ou encore la flexibilité.» La liste des entreprises qui ont déjà fait appel à ce concept s’allonge de jour en jour. Du côté des Fribourgeois, on trouve déjà Chocolat Villars, Groupe E, Raiffeisen, Schindler, Micarna, Dexterm, Concordia, Let’s Grow Up, Gesa, Ecco2. Pour ne citer que quelques noms.
WFS rappelle que les compétences humaines sont propres à chacun et émergent de nos valeurs, de notre culture, de notre expérience de vie et de notre éducation. «Il est quasiment impossible de les faire ressortir sur un CV ou sur un formulaire de postulation alors qu’elles sont la clé d’un recrutement réussi, lance Sylvie Descloux. Le but est de se baser sur les compétences humaines et comportementales dans un premier temps, et non pas que sur les compétences techniques. On peut ainsi mettre en contact des personnes à la recherche d’un emploi avec des entreprises qui souhaitent recruter autrement.» Et mieux fidéliser.
Son credo: «Le projet est basé sur plus de quinze années d’expérience en ressources humaines dans des enseignes prestigieuses et sur la conviction que chaque individu a des talents uniques, notre concept propose un lien plus humain entre candidats et recruteurs sur le marché du travail, notamment à travers les working dates.»
Pour WFS, le CV reste toutefois utile pour compiler des informations et mettre en perspective les formations ainsi que l’expérience du candidat, avec les missions qui lui seront confiées par les entreprises. «Au vu de son caractère formel, ce document peut intervenir en cours de processus, mais ne devrait, à notre avis, pas être déterminant lors de la première sélection.»
Pour s’inscrire, c’est tout simple. Le site ou le code QR explique toutes les démarches, y compris pour les employeurs en quête de solutions qui fonctionnent pour débloquer une situation RH complexe, voire désespérée. Prochain rendez-vous, le 25 mai prochain à Neuchâtel. Lancez-vous! François Othenin-Girard
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