
Par Belenos et Toutatis!
conférence – Le professeur Andres Kristol est incollable sur les noms de lieux.
À Bienne début mai, il a résumé quatre mille ans de toponymie en soixante minutes.
En nous tenant en haleine!
Quoi de mieux pour une nouvelle chronique que de commencer par son commencement – ou devrais-je dire par son début. Pourquoi ne dit-on pas départ? Zut, je ne me souviens plus de la différence entre début et départ. Cette situation vous est-elle aussi familière? Alors ce petit rendez-vous mensuel linguistique suscitera-t-il peut-être votre intérêt. Quel que soit notre métier ou notre formation, nous avons toutes et tous au moins une fois ouvert un dictionnaire pour rechercher la définition d’un mot.
Ce que je vous propose dès à présent, c’est d’empoigner mes dictionnaires préférés chaque mois pour expliquer la différence entre deux mots repérés lorsque je travaille, que le temps presse, et que je n’ai pas le temps d’approfondir leurs définitions respectives, ni de comprendre leur origine. Ces mots dont le sens est très proche, que nous appelons parfois synonymes, ou dont le statut de synonymes ne fait pas l’unanimité entre collègues ou lecteurs de tous bords. Il s’agira pour la linguiste de formation, mais traductrice et correctrice un brin critique que je suis, de vous en livrer quelques éléments de définition, puis d’expliquer quelles sont les différences entre ces mots. Ces instantanés linguistiques auront pour vocation de vous renseigner sur des détails qui font parfois toute la différence lorsque vous écrivez. Le tout saupoudré d’une bonne dose d’humour – de mon expérience, cela passe toujours mieux que la carotte et le bâton. Bouclez vos ceintures, c’est parti!
Voyons de plus près comment ces mots sont formés: intuitivement je me penche sur leur ressemblance morphologique, c’est-à -dire leur composition en deux éléments, un nom commun précédé du préfixe dé-. Ils sont par ailleurs tous deux des déverbaux, à savoir des noms dérivés de verbes (débuter > début et départir > départ). Le préfixe dé- marque en principe la séparation, la privation, ou encore la négation; or dans le sens actuel de début – commencement, première partie d’un ensemble, moment, point initial de quelque chose – on ne retrouve pas cet élément de séparation et de privation. C’est parce qu’il faut remonter au sens historique des premières attestations de début en 1642 «à certains jeux, premier coup pour décider qui jouera le premier», ou celles de débuter en 1547 «écarter du but (la boule d’un autre joueur)» pour comprendre que début possédait autrefois ce sens spatial (mouvement de séparation dans l’espace). C’est déjà au 17e siècle qu’est apparue cette valeur temporelle de «commencement d’une chose» attesté en 1674 d’après le Dictionnaire historique de la langue française. Preuve s’il en fallait que les langues vivantes évoluent, et parfois rapidement. Pour un sens plus actuel et courant, se référer au Robert en ligne suffit: début y signifie (au singulier) «commencement», (au pluriel) «les débuts de quelqu’un, ses premières apparitions».
Quant à départ, il dérive du verbe départir qui signifiait au 11e siècle déjà , «séparer, partager». Ce départ est resté vivant dans la langue, puis est devenu le nom d’action correspondant à partir. De là découlent les expressions «être sur le départ» ou encore «point de départ», mais aussi le lieu d’où l’on part (vers 1890). Enfin, il exprime le sens temporel de «commencement» (dès 1854). Eurêka! Vous me voyez venir? C’est donc là que peut naître une éventuelle confusion entre début et départ. De ce sens commun de commencement. Mais début possède de nos jours avant tout le sens de commencement, tandis que départ désigne en priorité l’action de partir, de quitter un lieu, une situation, puis dans un sens figuré le commencement. Je viens donc bel et bien d’écrire le début de ma chronique.Laura Di Lullo
Réforme AVS2030: le Conseil fédéral manque de courage
Huit revendications pour une AVS porteuse d’avenir
Clause de sauvegarde: un examen complet s’impose
Accord sur l’électricité avec l’UE: l’usam salue les mesures d’accompagnement dans leur principe
Allocation de garde financée par les employeurs: une décision inacceptable
Programme d’allégement budgétaire: rationaliser l’administration au lieu d’affaiblir la formation professionnelle