Publié le: 12 mai 2023

Prêts Covid: «43 % déjà remboursés»

CAUTIONNEMENT ROMAND – Dans les antennes romandes, on observe une abondance de liquidités qui s’est traduite par une baisse de volume d’activité «ordinaire» ou de cautionnements traditionnels. Christian Wenger mise sur une poursuite de la collaboration avec UBS et CS qui représentent 20 % de l’activité.

Cautionnement romand facilite l’accès aux crédits d’exploitation ou d’investissement en faveur de petites et moyennes entreprises, personnes physiques ou morales en se portant caution pour un montant maximal de 1 million de francs. Nous avons posé quelques questions à son président, Jean Wenger et à son directeur, Christian Wenger. Ce dernier a répondu à certaines d’entre elles. Cautionnement romand tiendra son assemblée générale le jeudi 25 mai prochain au Forum Genève.

Quel regard jetez-vous rétrospectivement sur cette opération de prêts Covid?

Christian Wenger: Conçus comme une réponse d’urgence à un manque de liquidités, les crédits Covid-19 ont permis aux entreprises de maintenir leur trésorerie et de faire face à leurs obligations. Sans la trésorerie nécessaire à la poursuite de leurs activités, elles courraient le risque du surrendettement pouvant causer, à terme, leur faillite. Cette situation dangereuse pouvait, par ailleurs, par mécanisme de contagion, mettre également en péril la pérennité de leurs fournisseurs et de leurs clients.

La Confédération souhaite maintenant que les PME remboursent plus rapidement. Selon vous, est-ce réaliste?

Nous relevons que 43 % des montants (des crédits Covid-19) octroyés ont déjà été remboursés. La base légale fédérale (LCaS-Covid-19) indique que les crédits octroyés doivent être entièrement amortis dans un délai de huit ans et que les amortissements des crédits Covid-19 s’effectuent, en principe, selon les modalités spécifiques mises en place par chaque banque concernée.

Comment gérez-vous l’utilisation abusive des crédits et le risque de défaillance?

La lutte contre les abus est organisée notamment par le biais de contrôles effectués par la Confédération et plus particulièrement le Contrôle fédéral des finances, par les banques participantes ou organismes prêteurs et les organisations de cautionnement qui sont garantes des crédits Covid-19. Le tout est régi par des dispositions pénales applicables aux preneurs de crédits.

Comment le cautionnement a-t-il évolué en fin de pandémie et durant l’année écoulée?

D’importantes liquidités sont arrivées sur le marché, principalement grâce aux aides étatiques versées: les crédits Covid-19 en 2020, les indemnités en cas de réduction de l’horaire de travail et mesures pour les cas de rigueur en 2021.

Nous remarquons également une augmentation du volume des crédits accordés par les banques aux PME. Cette abondance de liquidités s’est traduite par la baisse de notre volume d’activité «ordinaire» ou de cautionnements traditionnels.

Quel est le profil de l’entreprise qui recourt à vos services?

Toute entreprise active dans tous les secteurs d’activité et à tout stade de développement qui présente un projet cohérent et viable à terme peut recourir à nos services, d’autant plus si elle n’a pas pu bénéficier de l’entièreté du crédit sollicité auprès de sa banque.

L’entreprise «type» qui fait appel à Cautionnement romand est une entreprise du secteur industriel employant onze personnes qui est en cours de transmission et qui a besoin d’un financement bancaire complémentaire pour boucler l’opération de reprise.

Que pensez-vous de l’évolution du paysage bancaire suisse postreprise de CS par UBS?

Ces deux grandes banques représentent 20 % de notre activité, tournée essentiellement en faveur de microentreprises. Leurs collaborations et compétences nous sont précieuses. Nous avons bon espoir de pouvoir continuer à bénéficier de ce partenariat au service des TPE et PME actives sur le marché romand.

Interview: JAM

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