Publié le: 12 mai 2023

Tout sauf la bonne solution pour les PME

postfinance – Dans le sillage de l’affaire du CS, on n’a cessé de parler d’une «alternative Postfinance». Un château de cartes qui ne dispose même pas de fonds propres suffisants. Un établissement inadapté.

Postfinance n’est pas une banque. Elle n’a pas non plus pour mission d’en être une. Elle n’a rien d’autre à faire que de faciliter le trafic des paiements. Elle est là pour ça.

L’article 3 de la loi sur l’organisation de la Poste énumère assez clairement ses services financiers de manière exhaustive: «Services de trafic des paiements, réception de fonds de clients, services de comptes et services connexes, placements en nom propre, autres services financiers sur mandat de tiers.»

Les fonds propres font défaut

Cela exclut par exemple l’octroi de crédits, y compris les hypothèques, la gestion de fortune, le développement et la distribution de placements financiers. Car Postfinance est, selon sa structure, son design et ses compétences clés, un établissement d’accueil. Si quelqu’un n’a pas accès au trafic des paiements minimal, la Poste l’aide. Postfinance n’est toutefois pas un paquet d’approvisionnement complet. Non sans ironie, une très mauvaise nouvelle est parvenue dans le courrier de Postfinance – précisément pendant le tourbillon du CS. L’autorité de surveillance des marchés financiers Finma avait en effet exigé de Postfinance en juillet 2021 qu’elle augmente ses fonds propres.

Selon le portail financier Finews, la Finma a ordonné cette augmentation, précisément parce que les fonds propres de Postfinance ne permettaient pas d’amortir correctement ses risques. À retenir: une telle disproportion n’a pas été constatée chez le CS.

Postfinance a contesté la plainte par voie juridique. Mais le Tribunal administratif fédéral a jugé que la filiale de la Poste devait augmenter ses fonds propres de 270 millions. Le jugement n’est pas encore définitif et peut à nouveau faire l’objet d’un recours devant le Tribunal fédéral.

Non Ă  un nouveau colosse

Quoi qu’il en soit, la réponse à l’affaire du CS ne pourra jamais être la création d’une nouvelle grande banque (voir article ci-dessus). La leçon à tirer de l’affaire du CS est que la Suisse n’a pas besoin de colosses financiers – et encore moins de colosses en mains publiques ou avec une garantie de l’État.

Pas de banque d’État

La place bancaire suisse, avec ses quelque 240 banques, est solide. Les entreprises et les particuliers trouvent les produits bancaires dont ils ont besoin. Les risques d’entreprise encourus par ces banques ne sont pas importants pour l’économie. La diversité des banques et la concurrence entre elles assurent cette inclusion et cette stabilité.

Dans ce contexte, une nouvelle banque d’État n’est pas nécessaire – et encore moins une grande banque d’État.

Henrique Schneider, usam

La place bancaire suisse (Genève) est bien pourvue en établissements. Pas besoin d’une banque d’État comme Postefinance, mal capitalisée et inadaptée.Photo: 123RF

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