Pour gagner, il faut aussi savoir perdre. Un truisme devenu d’une actualité inhabituelle en cette année financière 2022 historiquement mauvaise. La fondation de prévoyance proparis et les treize caisses de prévoyance affiliées n’ont pas été épargnées par les chutes boursières mondiales. Après des années de grande stabilité et un résultat exceptionnel l’année précédente, Hans-Ulrich Bigler, président de proparis, a évoqué pour la première fois depuis longtemps des pertes dans le bilan lors de la 67e assemblée ordinaire de la fondation. «Par rapport à d’autres caisses de pension, nous nous en sommes tirés avec un œil poché», a-t-il plaisanté dans sa rétrospective annuelle: «Et pourtant, les pertes sont bien sûr douloureuses.»

Placements: une année difficile pour tout le secteur

L’année dernière, la fondation collective pour la prévoyance professionnelle des arts et métiers suisses a prouvé que proparis savait bien gérer les pertes. Les réserves de fluctuation de valeur entièrement constituées l’année précédente ont été en grande partie dissoutes, ce qui s’est reflété dans le taux de couverture. La valeur maximale du taux de couverture consolidé de l’année précédente est tombée à 108,81 % au 31 décembre 2022. Le directeur Michael Krähenbühl relativise cette perte: «Certes, nous n’avons plus la pleine capacité de risque consolidée, mais notre taux de couverture de près de 109 % est nettement supérieur au seuil critique, ce qui est une bonne valeur solide.»

Les treize caisses de prévoyance affiliées ont également présenté pour 2022 un taux de couverture solide, nettement supérieur à 100 %. Pour le président Bigler, l’année de placement difficile 2022 montre clairement que «la taille apporte aussi stabilité et sécurité aux caisses de pension». Ainsi, selon lui, proparis dispose «d’assez d’eau sous la quille pour naviguer de manière sûre et ciblée même sur une mer agitée».

Le modèle semi-autonome fait ses preuves

Depuis deux ans, proparis gère environ 60 % de ses actifs sous sa propre responsabilité. Les 40 % restants sont couverts par des assurances au moyen d’une garantie nominale et d’une garantie d’intérêt, ce qui s’est avéré payant, notamment l’année dernière. En effet, dans les années boursières difficiles et incertaines, l’autonomie partielle apporte un certain degré de prévisibilité.

La partie des placements gérée sous sa propre responsabilité, d’une valeur de 3,227 milliards de francs, a généré un rendement de –14,56 %en 2022. Les placements gérés par des compagnies d’assurance ont permis de réduire considérablement la perte en 2022 en réalisant un taux d’intérêt supérieur à 1,38 %. Grâce au volume des placements réassurés auprès des compagnies d’assurance, la capacité de risque de proparis pour la part autogérée augmente, ce qui s’est avéré nettement utile lors du mauvais exercice financier 2022. Le rendement total consolidé s’est donc élevé à –7,92 %, soit deux bons points de pourcentage de mieux que le rendement moyen de toutes les caisses de pension suisses.

72 800 actifs et 13 100 retraités

Fin 2022, la fondation collective proparis comptait au total 72 800 assurés actifs et 13 100 bénéficiaires de rentes. Les assurés travaillaient dans 10 000 entreprises différentes de l’artisanat suisse: des fromagers et des bouchers tout comme des droguistes et des audioprothésistes, des jardiniers comme des fleuristes, des coiffeurs, des boulangers et bien d’autres. Tous ces assurés sont affiliés aux treize caisses de prévoyance par le biais de 52 associations au total et sont donc liées à proparis.